Tristan Tzara parle du mouvement Dada
Notice
Dans cette interview, Tristan Tzara évoque la naissance du mouvement Dada en Suisse, le soutien de la revue Littérature dirigée par Aragon, Soupault, Breton, le contenu du programme de ce mouvement, et le quartier de Montparnasse où tous ces intellectuels se retrouvaient.
Éclairage
Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock, écrivain roumain, est né en 1896.
Son nom est définitivement lié à celui de Dada. En effet, il est considéré comme le père de ce mouvement littéraire, né à Zurich. En 1916, est publié le premier manifeste Dada, La Première aventure céleste de Monsieur Antipyrine qui prône "l'abolition de la mémoire, l'abolition du futur, l'abolition de la logique" et "la croyance absolue en la spontanéité, en la folie du moment". Arrivé à Paris en 1919, il se lie d'amitié avec André Breton et tous deux introduisent le courant Dada en France. Ils mettent en scène une série de scandales et de provocations et apportent de nombreuses innovations littéraires. Ils imaginent des créations singulières et déroutantes, comme la poésie phonétique ou l'écriture automatique, cherchant à remplacer le sens des mots par l'acte poétique de création en lui-même.
En 1922, Tzara rompt avec Breton et continue à prêcher la parole Dada. Il publie une grande fresque automatique d'un lyrisme débordant, L'Homme approximatif en 1931. A partir de 1935, il rejoint l'association des écrivains et artistes révolutionnaires, et se lie d'amitié avec Aragon. Il s'associe à la lutte des écrivains espagnols lors de la guerre d'Espagne et entre dans la clandestinité. Lors de l'Occupation, il continuera ensuite à militer au sein du Parti Communiste. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.