Les mesures pour enrayer la pandémie de coronavirus en Mayenne

Ce reportage d’une durée à peine supérieure à 2 minutes, diffusé dans le journal télévisé de France 2, revient sur le contexte sanitaire difficile que la Mayenne vient de traverser au cours de l’été 2020. Les séquences successives ont été tournées à Laval : dans les rues du centre-ville, au centre hospitalier et aux abords des centres de test. Les commentaires en voix off alternent avec les témoignages de passants sous forme de micro-trottoir et les déclarations de professionnels de santé. Le sujet est donc diffusé à un moment charnière de la crise sanitaire en France : entre la fin de la 1ère vague et le début de la 2ème.

Mi-novembre 2019, une nouvelle maladie infectieuse est identifiée au centre de la Chine. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de sa propagation rapide et déclare le 30 janvier 2020 un état d’urgence international, requalifié le 11 mars en pandémie, c’est-à-dire une épidémie mondiale. Cinq jours plus tard, dans un discours demeuré célèbre, le président de la République Emmanuel Macron affirme à six reprises que la France est en guerre contre cette maladie appelée coronavirus 2019, ou covid-19. Dans la nuit du 16 au 17 mars 2020, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner détaille les mesures sanitaires d’urgence applicables en France, notamment des restrictions de déplacement immédiates et d’une durée minimale de 15 jours, qu’il qualifie de confinement. Le 27 mars, le Premier ministre Édouard Philippe annonce une prolongation jusqu'au 15 avril, le 13 avril le Président en personne en décrète une seconde jusqu'au 11 mai. L’obligation massive de rester chez soi n’a pas été sans conséquences : les résidences de personnes âgées ont vécu en vase clos, les violences intrafamiliales (contre les femmes et les enfants) ont augmenté de 50 %, la santé mentale des populations isolées (jeunes adultes, personnes âgées) s’est fragilisée et la livraison à domicile de commandes passées à distance (nourriture, équipements) s’est fortement développée. Par ailleurs, des entorses à l’état de droit ont été dénoncées dans le contexte de l’état d’urgence.

Fin juillet 2020, alors que la situation nationale semblait s’apaiser, certaines régions voient les seuils d’alerte dépassés. C’est notamment le cas en Mayenne où un processus de diffusion communautaire entraîne un doublement quotidien du nombre de cas, valant aux Mayennais le désagréable sentiment d’être pestiférés. Cette deuxième vague précoce inquiète particulièrement les professionnels de santé : l’hôpital de Laval peine à se relever du premier épisode pandémique et doit déjà faire face aux reprogrammations de soins annulés entre mars et mai. Pourtant, parmi les 15 personnes hospitalisées pendant le mois de juillet pour des formes graves de covid, aucun décès n’est à déplorer. Comment expliquer cette issue favorable ? Les médecins mettent en avant le port du masque, rendu obligatoire dans la plupart des villes du département. Les Mayennais préfèrent vivre masqués que confinés, disent-ils. Par ailleurs, selon les autorités sanitaires, la campagne de tests massive a permis de repérer, tracer et isoler les malades pour endiguer la contagion. Sur le seul mois de juillet, ce sont ainsi 40 000 personnes qui seront testées, soit un Mayennais sur huit. Une telle opération a été rendue possible par la mobilisation de la Protection civile (constituée d’administrations et d’associations), l’installation de stands en plein air et l’organisation de drives, dans lesquels les patients passent en voiture dans les files où les infirmiers les testent à la chaîne. Les passants se félicitent quant à eux de leur civisme grâce auquel, mi-septembre, la Mayenne affiche l’un des taux de contamination les plus faibles du pays. Pour autant, 500 tests sont encore pratiqués chaque jour jusqu’à la fin du mois.

Le président du Conseil départemental, Olivier Richefou, déplore la mauvaise publicité faite à son département à l’été 2020 et salue l’esprit citoyen de ses administrés. Malgré cette deuxième vague précoce en Mayenne, la situation se dégrade au plan national. Le 30 octobre, un nouveau confinement est décidé jusqu’au 15 décembre, moins strict que le premier puisque les établissements scolaires restent en activité ainsi que de nombreux secteurs économiques : bâtiment et travaux publics, usines, agriculture. Les visites dans les EHPAD reprennent sous condition. Le 3 avril 2021, un troisième confinement est décrété : crèches et écoles sont fermées, la vaccination est généralisée, ce qui suscite des débats d’opinion. Fin 2022, le virus s’est adapté aux mesures prises et la France connaît une 9ème vague, due à un variant plus contagieux mais heureusement moins dangereux. Le covid est le virus le plus mortel en France depuis la grippe espagnole de 1918.

Sources d'archives

• Germain TREILLE, « Confinement - En Mayenne, les Archives Départementales vous demandent de témoigner, raconter, pour l'Histoire », France Bleu Mayenne, 17 avril 2020 [https ://www.francebleu.fr/infos/societe/confinement-en-mayenne-les-archives-departementales-vous-demandent-de-temoigner-raconter-pour-l-1587127560].

L’évolution de la crise dans la presse quotidienne locale

La flambée des cas : une deuxième vague précoce et violente

• Maïté CHARLES et Margot GARNIER, « En Mayenne, 80 cas de Covid-19 en cinq jours », Ouest-France, 1er juillet 2020 [https ://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/en-mayenne-80-cas-de-covid-19-en-cinq-jours-6890686].
• « 255 cas de covid-19 détectés en Mayenne », Le Publicateur Libre, 16 juillet 2020, p. 43.
• Guillaume JEANNE, « Covid-19. La Mayenne : le département le plus touché de France », Le Publicateur Libre, 16 juillet 2020, p. 4.
• Rosemary BERTHOLOM, « L’hôpital réagit et monte au front face au Covid-19 », Ouest-France, 16 juillet 2020, p. Laval.

Les mesures prises : masque obligatoire et dépistage massif

• « En Mayenne, un regain de port du masque à la suite des annonces de l’Agence régionale de santé », Ouest-France, 15 juillet 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/en-mayenne-un-regain-de-port-du-masque-a-la-suite-des-annonces-de-l-agence-regionale-de-sante-6907237].
• « Covid-19. Tous les Mayennais invités à se faire dépister », Les Nouvelles de Sablé - L'Écho Fléchois, 16 juillet 2020.
• Charlotte GIDE et David ADÉMAS, « À Mayenne. Un drive test Covid-19 sur le parking du Grand-Nord à venir », Ouest-France, 16 juillet 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/mayenne-53100/a-mayenne-un-drive-test-covid-19-sur-le-parking-du-grand-nord-a-venir-6908970].
• Tatiana GUESDON, « Château-Gontier. Un drive va ouvrir pour être dépisté du coronavirus », Ouest-France, 16 juillet 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chateau-gontier-sur-mayenne-53200/chateau-gontier-un-drive-va-ouvrir-pour-etre-depiste-du-coronavirus-6908964].

Une heureuse issue : des félicitations en guise de bilan

• Antonin LE BRIS et Joël LE GALL, « Covid-19 en Mayenne : "Vous avez pu vous sentir persécutés, vous avez en fait été des pionniers" », Ouest-France, 7 août 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/covid-19-en-mayenne-vous-avez-pu-vous-sentir-persecutes-vous-avez-en-fait-ete-des-pionniers-6931217].
• Rosemary BERTHOLOM, « Coronavirus. Après la crise, le bon élève mayennais », Ouest-France, 1er septembre 2020 [https ://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-apres-la-crise-le-bon-eleve-mayennais-6956083].
• Rosemary BERTHOLOM et Alix DEMAISON, « En Mayenne. Après "l’effort de guerre" contre le Covid-19, le Département espère &quot}}réparation{{quot; », Ouest-France, 8 septembre 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/en-mayenne-apres-l-effort-de-guerre-contre-le-covid-19-le-departement-espere-reparation-6965979].
• Alix DEMAISON et Thomas BRÉGARDIS, « Covid-19. Une gestion &quot}}efficace{{quot; de la crise par le Département pour 4 Mayennais sur 5 », Ouest-France, 5 octobre 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/covid-19-une-gestion-efficace-de-la-crise-par-le-departement-pour-4-mayennais-sur-5-7002023].
• Mikaël PICHARD, « BILLET. Avec le Covid-19, en Mayenne on dit M comme… Ministre ! », Ouest-France, 16 octobre 2020 [https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/covid-19-en-mayenne-on-dit-m-comme-ministre-7017109].

La crise sanitaire analysée par le Centre d'étude et d'action sociale de la Mayenne (CÉAS)

• [https ://www.ceas53.org/index.php ?page=la-lettre-du-ceas]

Au plus fort de la crise

• « Éditorial. Il y aura un avant et un après Covid-19... Vraiment ? », La Lettre du CÉAS, n° 373 (avril 2020).
• « Éditorial. L'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin », La Lettre du CÉAS, n° 378 (septembre 2020).
• « Crise sanitaire : La Vie n’épargne pas la Mayenne ! », La lettre du CÉAS, n° 391 (octobre 2021), p. 19.

Les conséquences sanitaires et sociales

• « Associations. Mayenne, 212 associations créées en 2020. Impact de la Covid-19 sur la vie associative », La Lettre du CÉAS, n° 383 (février 2021).
• « Dossier : Santé public – TABAC. Covid-19 : une aubaine pour les cigarettiers... Quand "Big Tobacco" en profite pour se réinventer... », La Lettre du CÉAS, n° 384 (mars 2021).
• « Société. Crise de la Covid-19, un préoccupation sécuritaire accentuée. Les mailles de la cohésion sociale présentent des fragilités », La Lettre du CÉAS, n° 389 (août 2021).
• « Démographie. Statistiques mayennaises d'état civil en 2020. Impact du Covid-19 sur les mariages », La Lettre du CÉAS, n° 396 (mars 2022).

L’heure du bilan : mémoire et mondialisation

• « Une journée mondiale a lieu tous les deux ans, le 2 juin. Cri d'alarme sur la prise en soins dans le contexte &quot}}Covid-19{{quot; », La Lettre du CÉAS, n° 405 (décembre 2022).
• « Santé publique Crise de la Covid-19 : une préoccupation sécuritaire accentuée Les mailles de la cohésion sociale présentent des fragilités », février 2023, 3 p. [https ://www.ceas53.org/uploads/pdf/Sante %20publique/Covid-19/Covid-Une-preoccupation-securitaire-accentuee-Fevrier-2023.pdf].
• « Éditorial. La mondialisation des virus… et des chiffres », La Lettre du CÉAS, n° 409 (avril 2023).
• « Société. Trois ans plus tard... On a un peu tout oublié ! Le covid-19 est déjà de l'histoire ancienne… », La Lettre du CÉAS, n° 411 (juin 2023).

Le covid, l’état de droit et l’état d’urgence

• François OST, De quoi le Covid est-il le nom ?, Bruxelles, Éditions de l’Académie royale de Belgique, coll. « L’Académie en poche », 2021, 116 p. [prix du livre politique 2021 de la Foire du livre politique de Liège].