Visite des communes minières dans la région et le Bassin minier

22 mai 1980
02m 03s
Réf. 00084

Notice

Résumé :

Un groupe interministériel a visité des communes minières dans la région et le Bassin minier. A Bruay, c'est la restructuration des centres urbains qui a été abordée. A Haillicourt, les questions de réfection complète de la voirie ont été étudiées avec une prise en charge de l'État. Plusieurs opérations de constructions neuves accompagnent les réhabilitations. Henri Darras, maire de Liévin, se félicite de cette visite, mais espère que la rénovation ira plus vite que les 25 ans annoncés.

Date de diffusion :
22 mai 1980
Source :
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Éclairage

Ce reportage est réalisé à l'occasion de la visite d'un groupe ministériel (visible au début du reportage) dans le Bassin houiller. Il s'agit pour ce groupe de constater l'avancée et les besoins de la région Nord-Pas-de-Calais en matière de reconversion.

La première partie du reportage débute symboliquement par une vue de l'hôtel de ville de Bruay-la-Buissière (alors Bruay-en-Artois, avant sa fusion avec Labuissière en 1987) et de son beffroi, symboles de centralité urbaine. Le discours évoque en effet la restructuration des centres-villes de ces communes, anciennes villes-mines totalement organisées autour de l'exploitation charbonnière, sans assise urbaine ancienne. Ainsi, les vieux villages ont été brusquement entourés de cités ouvrières rattachées aux différentes fosses et il n'existait pas, dans ces communes, de centre bien défini et polarisant, comme dans une ville plus ancienne. Avec le déclin minier et industriel, le travail de restructuration consiste donc en la création de centres-villes dans ces communes. Ouverture de places, piétonisation de certaines, aménagements décoratifs (jets d'eau, fontaines, jardins, monuments divers, etc.) sont destinés à rendre ce centre attractif et à polariser (et ainsi structurer) un tissu urbain hétéroclite.

L'ancienne ville-mine s'urbanise aussi par la création de nouveaux quartiers périphériques non liés à la mine, comme celui des Provinces, toujours à Bruay-la-Buissière. Ces blocs et ces barres visibles au début du reportage composent un grand ensemble complétant le bâti ancien essentiellement constitué de cités ouvrières. Ce grand ensemble construit à la fin des années 1970 sous la procédure de Zone d'Aménagement Concerté (ZAC), contraste cependant, par la petite taille des immeubles, avec ceux édifiés en périphérie des grandes villes françaises, lors de la décennie précédente, sous la procédure de Zone à Urbaniser en Priorité (ZUP).

Le discours souligne que tous ces aménagements s'inscrivent dans une démarche régionale, concernant tout l'ensemble du Bassin houiller, contrairement aux premières actions de reconversion qui étaient plus ponctuelles, traitant, au coup par coup et sans réflexion globale, des sites miniers (fosses et carreaux, terrils) ou des quartiers de cités ouvrières. Cela illustre le passage d'une reconversion d'urgence à une reconversion plus réfléchie, s'apparentant à un redéveloppement territorial.

Dans cette optique générale et sur fond de rue en chantier, le reportage continue par une évocation des travaux concernant des cités ouvrières d'Haillicourt, commune voisine de Bruay-la-Buissière. Le désengagement des Houillères a en effet provoqué une dégradation rapide de la VRD (Voirie Réseaux Divers) dans toutes les cités ouvrières et c'est l'État qui doit prendre en compte la réfection de la voirie. À propos de ces travaux sur les cités ouvrières anciennes, le terme réhabilitation est heureusement préféré à celui de rénovation, utilisé dans les reportages plus anciens et impropre car désignant une destruction avant une construction de neuf. Cette rénovation est d'ailleurs évoquée rapidement au milieu du reportage, mais sur des vues de cités ouvrières anciennes !

La seconde partie du reportage est articulée autour d'une interview du maire de Liévin, Henri Darras, installé sur la place centrale rénovée de Lens, ancienne ville minière qui cherche ainsi à affirmer sa centralité et à assurer son rôle polarisant dans le Bassin Houiller. Henri Darras espère que la visite du groupe interministériel permettra d'accélérer les délais de la reconversion... sans véritablement prendre conscience que cette dernière n'est jamais terminée et continue encore en 2012, 32 ans après son interview.

Sur fond de cités ouvrières réhabilitées et de chevalement, le reportage finit par une évocation d'un nouvel acteur intervenant, aux côtés de l'État, dans la reconversion. Il s'agit de l'Établissement Public Régional (EPR) du Nord-Pas-de-Calais, créé en 1972 et ancêtre la Région du même nom, créée en 1982 par les lois Deferre de décentralisation et aujourd'hui acteur majeur de la reconversion.

Simon Edelblutte

Transcription

Thierry Choupin
Le groupe interministériel qui a commencé sa visite hier dans le Nord était aujourd’hui dans la région de Bruay-en-Artois et Lens. A Bruay, c’est le thème de la restructuration des centres urbains qui a été abordé avec le souci de la conversion d’ensemble du bassin minier et d'un plan pour la grande agglomération. Pas de plan séparé pour les 171 communes du bassin minier, mais un plan général. A Haillicourt, exposé sur l’aménagement de la voirie avec la nécessité de procéder à une réfection complète financée à 100% par l’Etat. Fin 1980, 222 millions de Francs auront été dégagés à ce titre. Plusieurs opérations de construction neuve accompagnent la réhabilitation des cités minières, 4300 logements sont construits ou en cours de construction.
Henri Darras
Je crois que cette visite est fructueuse pour bien montrer que ces crédits sont employés judicieusement. Evidemment, nous les élus, nous trouvons que ces crédits sont insuffisants parce que rénover toute cette immense région minière qui regroupe plus de, près d’un million d’habitants en 20 ans et avec les quelques retards, 25 ans, ça nous paraît très éloigné. Et je crois que si les personnalités qui sont ici présentes et qui déterminent un peu le chiffre de ces crédits se rendent compte de l’emploi judicieux de ce qui est mis à notre disposition, nous espérons bien que ces crédits seront abondés et que cette restructuration se fera, non plus en 25 ans, mais si possible en 10 ans.
Thierry Choupin
Le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs fixés au départ pour la restructuration de la zone minière est encore important. Il reste plus que 48000 logements à réhabiliter. L’établissement public régional, dans le cadre de son plan habitat bâtiment participe à cette restructuration qui est soutenue par un effort important de l’Etat.