Les 26 et 27 janvier 1968, le congrès de Suresnes de la SFIO, la Section française de l’Internationale ouvrière, le parti socialiste de Guy Mollet, prévoyait la fusion accélérée et totale de l’ensemble des partis qui formaient la FGDS. La Convention des institutions républicaines (CIR) faisait alors partie de cette première tentative d’union de la gauche (voir
ce document).
Aux assises de la CIR de Levallois-Perret les 5 et 6 octobre 1968, François Mitterrand s'était prononcé en faveur de la création de ce nouveau parti. Il était alors contesté au sein de la gauche pour sa responsabilité dans les défaites électorales aux élections législatives de juin et aux sénatoriales de septembre, ainsi que pour sa stratégie d’alliance de la FGDS avec les communistes. Il annonce à cette occasion qu’il ne briguera aucune fonction dans le futur parti. Le 7 novembre, il démissionne de la présidence d’une FGDS moribonde, au sein de laquelle les radicaux se refusent à la fusion, et se concentre sur l’animation de la Convention dont la présidence revient à Charles Hernu.
Le 30 mars 1969, la CIR tient des assises nationales à Saint-Gratien où le principe d’un congrès national donnant naissance au nouveau parti prévu en mai est adopté, non sans craintes face à la puissante SFIO.
Cette conférence de presse intervient donc à l’issue de ces XIIe assises où la CIR a également pris position contre le référendum voulu par le général de Gaulle.
Ce référendum, annoncé dès la fin du mois de mai 1968, se traduit par un complexe projet de loi référendaire de 68 articles, rassemblés en trois chapitres : sur la fin de l’intérim présidentiel exercé par le président du Sénat, sur la réforme du Sénat et enfin sur le renforcement des pouvoirs des régions. C’est le caractère composite de ce référendum qui est notamment dénoncé par François Mitterrand. L’allégation d’illégalité repose, elle, sur le recours à l’article 11 de la Constitution pour convoquer le référendum alors qu’il aurait fallu utiliser l’article 89.
Un mois après cette conférence de presse, le non l’emporte avec 53% des suffrages, ce qui entraîne d’une part la démission de Charles de Gaulle de la présidence de la République, mais aussi la disparition définitive de la FGDS alors que les forces de gauche se présentent désunies à l’élection pour désigner le successeur du Général (voir
ce document).
Arthur Delaporte