Production et temps de travail

12 avril 1981
01m 32s
Réf. 00237

Notice

Résumé :
En meeting à Dijon, le candidat socialiste François Mitterrand accorde une large place à la relance de l'économie dans son discours, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle. Il revient notamment sur le partage du temps de travail et l'organisation de la production.
Date de diffusion :
12 avril 1981
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )
Personnalité(s) :

Éclairage

Accueilli à la tribune par Pierre Joxe, président de la région Bourgogne, François Mitterrand tient à Dijon l'un de ses derniers meetings à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle 1981. Décrivant en Valéry Giscard d'Estaing un président sortant usé, il décline particulièrement ses propositions économiques, rappelant que toute solution au problème du chômage dépend d'une relance de l'économie. La candidat socialiste défend notamment la réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 heures par semaine au lieu de 40, estimant que le progrès technique doit permettre d'augmenter à la fois la production et la productivité tout en diminuant la charge qu'elles représentent pour les travailleurs. Le redémarrage de la production industrielle doit ainsi donner lieu à une meilleure répartition de l'effort entre travail et capital, la mécanisation croissante des chaînes de production devant permettre de réaliser cet objectif.

François Mitterrand estime également que les gains de croissance ainsi obtenus permettront un partage plus juste de la valeur ajoutée. Il esquisse ainsi implicitement une répartition tripartite des bénéfices réalisés entre le capital, c'est-à-dire la rémunération des détenteurs des moyens de production, le travail, à travers le salaire versé aux travailleurs en contrepartie de leur labeur, et l'investissement, qui doit permettre de poursuivre et de maintenir cette amélioration des moyens et des conditions de production.
Vincent Duchaussoy

Transcription

Présentatrice
François Mitterrand, lui, tenait en fin d’après midi un meeting à Dijon. Il est revenu sur le thème de la reconquête du marché intérieur français et sur la relance de l’économie.
François Mitterrand
Je demande donc simplement que l’on remette en marche la machine, que l’on fasse tourner, tourner et tourner encore, bien entendu sans soumettre les travailleurs…
(Bruit)
François Mitterrand
À un nouveau stakhanovisme, car si je propose - première partie de ce programme avec la reconquête de notre marché intérieur - si je propose les trente-cinq heures de travail par semaine, ces trente-cinq heures pour les travailleurs, ce n’est pas trente-cinq heures pour les machines ! Et c’est parce que les travailleurs produiront plus et mieux, production, productivité en trente-cinq heures qu’en quarante ou quarante-cinq avec les machines modernes, qu’il y aura plus de richesses à partager entre le capital, le salariat, l’investissement, la croissance. À 1% nous sommes à zéro, cela rapportera trente milliards. À deux points soixante milliards, à trois points quatre-vingt-dix milliards. Ces quatre-vingt-dix milliards iront, et chez les salariés, et chez les maîtres du capital, et oui, dans la plupart des cas, et vers l’investissement sans lequel il est impossible de bâtir l’avenir.