Sommet européen de Luxembourg

30 juin 1981
01m 23s
Réf. 00058

Notice

Résumé :
Pour son premier Conseil européen, à Luxembourg, François Mitterrand insiste lors de la conférence de presse sur l'urgence de lutter contre le chômage et l'inflation et propose une réorientation des politiques économiques suivies en Europe.
Date de diffusion :
30 juin 1981
Source :
TF1 (Collection: JT 20H )
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

A Luxembourg, François Mitterrand participe à son premier Conseil européen (qui réunit les chefs d’États et de gouvernements des pays membres de la CEE) depuis son élection à la présidence de la République quelques semaines plus tôt. Il a également lieu neuf jours après le second tour des élections législatives, marqué par un remaniement ministériel permettant l'entrée de ministres communistes au gouvernement. 

Promouvant en France une politique de relance de la croissance par la stimulation de la consommation, François Mitterrand tente à cette occasion d'inscrire ces thématiques à l'agenda européen. Il insiste ainsi auprès de ses partenaires européens sur l'urgence de se saisir du volet social, alors que le chômage frappe tous les pays membres et que la Confédération européenne des syndicats appelle à un rassemblement en marge du sommet, avec pour mot d'ordre "Stop au chômage !".

Le président français plaide également pour la création d'un dispositif de prêts communautaires ou pluri-nationaux destinés à accroître les possibilités de financement des entreprises innovantes, dans le but de stimuler la reprise économique. Il soutient également la création de programmes européens dans des secteurs comme l'informatique, la recherche, les économies d'énergie, les grands travaux, afin d'en améliorer la compétitivité. Ces propositions françaises suscitèrent toutefois dans l'immédiat le scepticisme de Margaret Thatcher et d'Helmut Schmidt.

Enfin, le Conseil européen de Luxembourg avait également pour but de préparer le G7 prévu trois semaines plus tard à Ottawa et où la France plaidera aux côtés de l'Allemagne, de l'Italie et du Royaume-Uni, l'abaissement des taux d'intérêts américains, qui affaiblissement durement les monnaies européennes et notamment le franc, soumis à une intense spéculation depuis la victoire de François Mitterrand.
Vincent Duchaussoy

Transcription

François Mitterrand
Il est vrai, vous le savez et vous ne vous trompez pas, que j’ai insisté sur la paix et sur l’aspect économique et donc social de la politique européenne, que je voudrais voir davantage pris en compte. Surtout à une époque où le chômage et l’inflation frappent en même temps l’ensemble de nos pays, même si ce n’est pas dans la même mesure, tous, nous en souffrons. Nous sommes à la veille d’une conférence dite au sommet, occidental, même si s’y trouve le Japon, la Conférence d’Ottawa, et j’ai insisté pour que, non seulement sur le problème des taux d’intérêts, non seulement sur les problèmes des relations entre les pays du tiers-monde et les pays industrialisés, non seulement sur les problèmes du système monétaire international, non seulement sur le problème de la filière énergie mais aussi sur le plan des politiques économiques et donc sociales, l’Europe pût parler, je ne dirais pas d’une même voix mais avec une plus grande cohérence. J’ai bien constaté que l’Europe devait prendre un nouvel élan, mais je ne suis pas le seul à le penser.