L'affaire Valenciennes/OM
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Le joueur de Marseille, Jean-Jacques Eydelie, s'est présenté au Palais de justice de Valenciennes pour témoigner au sujet de la tentative de corruption de joueurs valenciennois par le club de l'Olympique de Marseille avant un match de championnat de France.
Date de diffusion :
25 juin 1993
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Contexte historique
ParMaître de conférences en histoire contemporaine à l’Inspé de l’Université d’Aix-Marseille
Le 22 mai 1993, un défenseur du club de Valenciennes révèle qu'un joueur marseillais, Jean-Jacques Eydelie, lui a proposé de 250 000 francs pour "lever le pied" lors du match du 20 mai contre l'OM, premier au classement. Deux de ses coéquipiers, Christophe Robert et le champion du monde argentin, Jorge Burruchaga, ont été, selon lui, également victimes de cette tentative de corruption visant à préserver les joueurs Marseillais à quatre jours de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions. L'engouement médiatique autour de cette finale face au Milan AC ne donne que peu de portée, dans un premier temps, à ces révélations. Les Marseillais et tous les passionnés de football en France ne sont préoccupés que par la perspective d'une première victoire française dans une coupe européenne. De l'épopée des "verts" en 1976 au match de Bari, disputé par l'OM deux ans plus tôt, ces finales n'ont jusqu'alors apporté que des désillusions aux supporters. La victoire marseillaise à Munich, le 26 mai, constitue donc un "jour de gloire", comme le titre L'Équipe qui, ce jour-là, établit un tirage record avec 983 078 exemplaires. Selon le quotidien sportif, les joueurs marseillais ont offert aux Français "une superbe bouffée de bonheur". La population marseillaise - dont l'identité est volontiers confondue avec celle de son club de football - en retire une grande fierté. En recevant l'équipe victorieuse dans les salons de l'Élysée, le président Mitterrand tient, non seulement, à montrer que la joie marseillaise est partagée, mais entend également manifester la reconnaissance de la nation entière.
Cette victoire est aussi celle du président de l'Olympique de Marseille, Bernard Tapie, un proche du président de la République, dont il a été le ministre de la Ville. À la tête du club depuis 1986, l'homme d'affaire, qui a fait fortune dans le rachat d'entreprises en difficulté, voit dans le football un moyen de donner une plus grande résonance médiatique à sa réussite dont il entend tirer les dividendes sur le plan politique. En 1993, après avoir été ministre, il est député des Bouches-du-Rhône. Sur le plan sportif, Bernard Tapie - qui n'hésite pas à outre passer ses fonctions pour diriger sur le terrain l'équipe dont il a assuré personnellement le recrutement - multiplie les succès avec quatre titres de champion de France et, désormais, la seule Coupe d'Europe remportée par un club français.
Le club est donc a son apogée lorsque le procureur de Valenciennes, Éric de Montgolfier, remet, au début de l'été sous les feux de l'actualité "l'affaire OM/VA". Les Marseillais n'acceptent pas de voir l'opprobre jetée sur leur club et préfèrent voir dans cette affaire un avatar d'une supposée persécution séculaire de leur ville par les pouvoirs centralisateurs. Les premières sanctions sportives sont vécues très amèrement : l'exclusion de la Coupe d'Europe des Clubs Champion, la suspension du titre de champion de France (au profit du Paris-Saint-Germain, le meilleur ennemi des supporters marseillais) et plus encore la relégation en deuxième division. Mais, ils doivent rapidement se rendre à l'évidence : les preuves et les aveux se succèdent en dépit des dénégations constantes de Bernard Tapie. Le procès qui s'ouvre, en mars 1995, aboutit d'ailleurs à la condamnation des principaux protagonistes.
L'"affaire OM/VA" reste comme une meurtrissure dans la mémoire collective marseillaise. Elle est aussi révélatrice des effets néfastes de l'intrusion du monde des affaires dans le football des années 1980.
Bibliographie :
Christian Authier, Foot-business, Paris, Hachette, 2001.
Christian Bromberger, Le match de football : ethnologie d'une passion partisane à Marseille, Naples et Turin, Paris, éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1995.
Alain Pécheral, La grande histoire de l'OM, Paris, éditions Prolongations, 2007.
Transcription
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