Les frontaliers prennent le train pour aller travailler au Luxembourg
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Résumé
Si 40 000 Lorrains travaillent au Luxembourg, seuls 3 000 y vont en train. Coût, sécurité et confort sont, selon des passagers d'Audun-le-Tiche, les avantages. Pour Paul Kleffert ,de l'association de voyageurs de Longwy, la demande est forte. Les liaisons vont être intensifiées : l'achat d'équipements est en cours selon Nicolas Welsch, des chemins de fer luxembourgeois, et Michel Léonard, directeur régional SNCF.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
18 juin 2000
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Contexte historique
ParMastérant en Histoire, civilisations et patrimoine, Université de Lorraine
Si le travail frontalier était une solution provisoire pour les ouvriers lorrains après la crise sidérurgique des années 1970, la reconversion de l’économie luxembourgeoise entamée dans les années 1990 a attiré plus de profils lorrains et le travail frontalier n’a cessé de croître. L’INSEE indique que le travail frontalier s’est ancré sur le territoire lorrain (Dubois-Pot, 2010, p. 1) depuis les années 2000, au moment où est tourné ce reportage.
Parmi les 35 700 lorrains qui travaillaient au Luxembourg, 3 000 d’entre eux seulement utilisent le train
. La mobilité transfrontalière va devenir un sujet important en Lorraine et au Luxembourg à partir des années 2000 : les Lorrains privilégient la voiture comme moyen de déplacement, mais les axes routiers et autoroutiers n’étaient pas conçus pour contenir de si gros flux frontaliers chaque jour, tout comme au Luxembourg. Afin de palier le problème de congestion des routes, la région Lorraine et le Grand-Duché vont travailler à l’amélioration de leurs réseaux de transports en commun. D’autres navettes transfrontalières voient le jour, notamment sur les voies ferrées où la compagnie des chemins de fer luxembourgeois (CFL) s’adapte au besoin de mobilité des frontaliers avec la commande des séries 2 200 auprès de la SNCF : il s’agit de trains à deux niveaux, capables de transporter plus de passagers et de rouler sur les voies françaises, permettant de desservir les gares privilégiées par les frontaliers comme Thionville et Audun-le-Tiche.
La région Lorraine et la SNCF prennent elles aussi des dispositions pour résoudre ce problème de mobilité. Parmi elles, l’augmentation de la fréquence des trajets en direction du Luxembourg comme la ligne Longwy-Luxembourg qui passera de 2,5 à 7 allers-retours par jour
en septembre 2000, comme annoncé par le reporter, mais aussi par l’augmentation des moyens de transports ferroviaires ainsi que la réouvertures de gares comme celle d’Hettange-Grande le 29 janvier 2000. Ainsi, la SNCF va-t-elle commander de nouvelles rames devant arriver en 2003. En attendant, aux TER actuels s’ajoutent des rames achetées à la région Nord-Pas-de-Calais. La modernisation ferroviaire se poursuit sur l’axe Nancy-Luxembourg et la mobilité transfrontalière devient un enjeu politique dont se sont saisis tous les acteurs politiques, qu’ils soient régionaux avec l’acquisition par le conseil régional de Lorraine du statut d’autorité organisatrice des transports en 2002, ainsi que communaux.
La région Lorraine réfléchit aussi, au début des années 2000, à transformer son réseau autoroutier pour résoudre les problèmes de circulation, notamment sur son axe Nord, Thionville-Metz-Luxembourg, bondé de véhicules frontaliers. Des pistes sont évoquées, parmi elles l’ouverture d’une nouvelle autoroute, l’A32, l’agrandissement de l’A31 ou la création d’une voie réservée aux transports en communs sur cette autoroute. Après la publication du schéma national des infrastructures de transports (SNIT), du débat public de 2015 ainsi que de la décision ministérielle de février 2016 pour que l’option d’une voie réservée au covoiturage et aux transports en communs soit retenue. Elle sera maintenue lors de la commande ministérielle du 28 juin 2019, qui établit le projet actuel, qui prévoit des études pour un futur élargissement de la portion d’autoroute entre Thionville et le Luxembourg en 2x3 voies.
Après la fusion des régions, TER Lorraine fusionne lui aussi avec ses homologues alsaciens et champenois et forment TER Grand-Est le 11 décembre 2016.
Depuis ce reportage, il y a plus de vingt ans, la problématique de la mobilité est toujours au cœur des préoccupations politiques. Un accord franco-luxembourgeois prévoit d’ouvrir trois rames aux heures de pointes sur la ligne Nancy-Luxembourg entre 2022 et 2024, contre deux rames actuellement. Il est également prévu, pour 2028, de faire passer la fréquence des trains à huit TER par heure afin d’augmenter la capacité de transports des voyageurs transfrontaliers.
Bibliographie
- Julien Dubois-Pot, « Le travail frontalier lorrain au diapason des économies limitrophes », Économie Lorraine, INSEE, n°233, 2010.
- Rachid Belkacem, Isabelle Pigeron-Piroth, Le travail frontalier au sein de la Grande Région Saar-Lor-Lux : pratiques, enjeux et perspectives, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2012, p. 31-35.
Transcription
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Gérard Clavel
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’accès à l’unique quai de la gare d’Audun-le-Tiche se fait sans formalisme.Les travailleurs du matin, en partance pour Luxembourg, peuvent arriver au dernier moment.La plupart ont un abonnement mensuel à 250 francs.Ce sont les chemins de fer luxembourgeois qui gèrent la ligne, y compris côté lorrain, un cas unique en France.
(Bruit)
Gérard Clavel
Dans les voitures, l’ambiance est détendue.Le trajet dure à peine une demi-heure pour atteindre le coeur de la capitale du Grand-Duché, ses banques, ses commerces, ses institutions européennes.
(Bruit)
Pascale
La ponctualité, la tranquillité, c’est pour ça que j’ai opté pour la première classe.Je voyage tranquillement.J’arrive à mon travail.Je ne suis pas stressée.
Colette
À la suite d’un accident de voiture frontal, en allant travailler au mois de février 90, j’ai décidé de prendre le train.
Maryline
À comparer avec l’amortissement d’une voiture, l’essence, le prix du parking, surtout que les parkings à Luxembourg sont payants, donc on est beaucoup plus tranquille en train.
Muriel
Le soir, on est toujours retenu un peu au travail et là, c’est un peu plus contraignant mais vu la fréquence des trains, on arrive à s’adapter.
(Bruit)
Gérard Clavel
80 000 frontaliers viennent chaque jour travailler à Luxembourg.Parmi eux, 40 000 lorrains qui, dans leur grande majorité, prennent leurs voitures.3 000 d’entre eux, seulement, utilisent le train.La ville de Luxembourg est congestionnée par le trafic automobile et plus encore par le stationnement.Les autorités grand-ducales se sont donc fixées comme priorité d’augmenter leur capacité de transport ferroviaire.
Nicolas Welsch
Des discussions ont eu lieu et ont encore lieu ensemble avec la SNCF et les autorités politiques de la région de Lorraine pour [...] visant l’acquisition de matériel et éventuellement à deux niveaux, le matériel à deux niveaux qui a l’avantage d’offrir beaucoup plus de capacité en places assises vis-à-vis du matériel traditionnel, mais n’occupant pas plus de capacité d’infrastructure pour les mêmes types de transport.
Gérard Clavel
Le flux des frontaliers lorrains utilisant le train est en hausse de 10 % par an depuis 94.Sur la seule ligne Thionville-Luxembourg, ils sont 3 000 par jour, s’entassant dans des trains bondés matin et soir.
(Bruit)
Gérard Clavel
À Hettange-Grande, la gare fermée depuis 1947 a été rouverte en janvier.À Longwy, la gare qui s’était peu à peu assoupie va connaître un nouvel essor.Fin septembre, les liaisons Longwy-Luxembourg passeront de 2,5 à 7 allers-retours par jour grâce à un financement du conseil régional à hauteur d’1 million de francs par an.
Paul Kleffert
Il y a une très grosse demande, il y a 10 700 frontaliers qui passent la frontière tous les jourset en plus, on a aussi une demande interne au niveau de la Franceet donc, il y a certainement une compréhension de la part du Conseil Régional et de la SNCF sur le sujet.
Gérard Clavel
Toutes ces nouvelles liaisons supposent une plus grande capacité de transport, et la SNCF est bien embarrassée avec son parc de vieux autorails qui atteignent souvent trente-cinq ans d’âge.La région Lorraine a bien commandé de nouvelles rames, mais elles n’entreront en service qu’en 2003.En attendant, la SNCF est condamnée à faire du bricolage en récupérant par exemple du matériel d’occasion du Nord-Pas-de-Calais.
Michel Léonard
Nous sommes contraints à ce « bricolage » entre guillemets, parce que les délais d’appel d’offres,puisque l’industrie européenne doit répondre à un appel d’offres pour la fabrication de ces matériels, d’une part,et les délais d’industrialisation sont longs et on ne peut pas obtenir ce matériel neuf avant le délai que je vous ai indiqué, c’est-à-dire vers la mi-2003.
Gérard Clavel
Neuf rames du type de celle-ci d’un coût unitaire de 40 millions de francs ont été commandées, trois pour les lignes vosgiennes et six pour le Sillon mosellan.Les chemins de fer luxembourgeois en ont également commandé trois.En attendant, les usagers devront encore patienter trois ans.
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