L'école de peinture de Leipzig
Notice
Leipzig est devenu le centre d'une nouvelle école artistique dont les toiles sont convoitées par les collectionneurs américains.
Éclairage
Phénomène auto-entretenu ou véritable nid de talents, la Nouvelle Ecole de Leipzig atteint des sommets sur le marché de l'art. Depuis une dizaine d'années, les peintres de cette ville de l'ex-RDA connaissent un succès fulgurant, nouvelles coqueluches des galeries new-yorkaises qui se les arrachent. Cet engouement international a été suscité par la situation politico-culturelle de l'Allemagne réunifiée, où bouillonnent les jeunes générations avides d'exprimer leur sensibilité.
C'est cette ambiance qui transparaît dans les tableaux de l'Ecole de Leipzig, ainsi qu'un certain esprit urbain nihiliste que l'on trouvait dans les graffitis du mur de Berlin. Autrefois haut lieu d'une peinture hagiographique du réalisme socialiste, la Nouvelle Ecole de Leipzig reprend volontiers, en la détournant, l'imagerie ouvrière est-allemande.
C'est Neo Rauch qui le premier a ouvert la brèche au milieu des années 90, avec ses grands formats mettant en scène des personnages de l'ex-RDA effectuant des actes improbables. Dans la veine néo-pop, nombres de plasticiens de Leipzig s'emparent du quotidien et de l'actualité, via les images de presse ou de télévision. Reste qu'il s'agit moins d'un style que d'une origine géographique et d'un engouement spéculatif qui constituent le dénominateur commun de ces jeunes peintres.