L'opération "Jumelles" continue
Notice
Le premier ministre Michel Debré visite la casbah d'Alger, puis il se rend en Kabylie où le général Challe mène l'opération "Jumelles" contre le FLN.
Éclairage
Depuis l'arrivée du général de Gaulle à la présidence du Conseil (puis de la République), les représentants du pouvoir civil sont mis en avant par rapport aux représentants militaires. Dans le cas présent, c'est Michel Debré, alors premier ministre, qui vient en Algérie, accompagné par Paul Delouvrier, délégué général du gouvernement en Algérie. Les deux hommes se rendent ensuite sur les terrains d'opérations, où le général Challe leur présente l'organisation de son plan. Le « plan Challe » se déploie avec succès dans toutes les wilayas entre février 1959 et avril 1961 ; en août 1959, à l'époque de la réalisation de ce sujet d'actualité, Challe est effectivement en Kabylie où se déroule l'opération « Jumelles ». Le mois suivant, le général de Gaulle décide de l'autodétermination des populations en Algérie. Challe participera en avril 1961 au putsch des généraux.
Intégré dans les Actualités françaises du 12 août 1959, ce court sujet d'une minute et vingt secondes insiste sur la présence des responsables civils en Algérie, que ce soit en ville ou dans le bled. Debré, accompagné de Delouvrier, serre des mains dans la Casbah, « où la population lui a réservé un chaleureux accueil », apprend-on du speaker sur fond de musique officielle. Un plan nous montre ensuite un hélicoptère Sikorsky, dont l'usage est très courant en Algérie. Debré et Delouvrier vont en effet voir le général Challe qui, cette fois sur fond de musique martiale, leur présente son plan. Les séquences qui suivent ne portent plus trace des politiciens et des hauts gradés, mais montrent des soldats en patrouille et une découverte de grottes contenant « des éléments rebelles dispersés » et des matériels, ces grottes étant « systématiquement détruites ». C'est avant tout une sensation de dynamisme et de puissance que donne le montage, et même en l'absence des politiciens en fin de reportage, le spectateur peut aisément comprendre que c'est grâce à l'impulsion civile que les militaires peuvent être efficaces en Algérie.