Sommet d'Ottawa (G7)
21 juillet 1981
03m 32s
Réf. 00214
Notice
Résumé :
Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques du monde se retrouvent pour une conférence au sommet, ou G7, à Ottawa (Canada). Il s'agit du premier sommet international de François Mitterrand depuis son élection deux mois auparavant. Il y rencontre ainsi pour la première fois la plupart de ses homologues.
Type de média :
Date de diffusion :
21 juillet 1981
Personnalité(s) :
Éclairage
Pour François Mitterrand, le sommet d'Ottawa, deux mois après son élection à la présidence de la République, représente le premier grand rendez-vous international du septennat. À cette occasion, il rencontre pour la première fois certains de ses homologues, dont les premier ministres canadiens et japonais ainsi que le président américain Ronald Reagan, lui aussi nouvellement élu. C'est ainsi au château de Montebello que François Mitterrand connaît ses premiers tête-à-tête avec le président des États-Unis et se voit offrir l'occasion d'approfondir la connaissance de ses homologues européens, dont le chancelier allemand Helmut Schmidt.
À l'issue du sommet, les dirigeants des grandes puissances occidentales n'ont globalement aucun mal à s'accorder sur les sujets politiques, qu'il s'agisse de la ligne de fermeté envers l'URSS et de la condamnation de l'intervention soviétique en Afghanistan, ou bien de la réaction aux attaques israéliennes sur le Liban, également condamnées.
Sur les dossiers économiques en revanche, les Sept se sont quittés sur un constat de désaccord. Les Européens, au premier rang desquels la France, n'ont ainsi pu convaincre les États-Unis de modérer leur politique monétaire, caractérisée par des taux d'intérêts et un coût du dollar élevés, qui menacent la réussite de la politique de relance et de lutte contre le chômage entreprise en France en produisant des effets récessifs. François Mitterrand a ainsi menacé les États-unis de la mise en place de mesures protectionnistes à moyen terme à l'échelle de la CEE si la politique américaine en ce domaine demeurait inchangée.
Un consensus plus large est néanmoins apparu entre les Sept dans le domaine des relations économiques Nord-Sud : ils se sont entendus pour accroître l'aide publique aux pays en voie de développement et faciliter le rôle accru des pétromonarchies du Golfe dans les institutions multilatérales telles que la Banque mondiale.
À l'issue du sommet, les dirigeants des grandes puissances occidentales n'ont globalement aucun mal à s'accorder sur les sujets politiques, qu'il s'agisse de la ligne de fermeté envers l'URSS et de la condamnation de l'intervention soviétique en Afghanistan, ou bien de la réaction aux attaques israéliennes sur le Liban, également condamnées.
Sur les dossiers économiques en revanche, les Sept se sont quittés sur un constat de désaccord. Les Européens, au premier rang desquels la France, n'ont ainsi pu convaincre les États-Unis de modérer leur politique monétaire, caractérisée par des taux d'intérêts et un coût du dollar élevés, qui menacent la réussite de la politique de relance et de lutte contre le chômage entreprise en France en produisant des effets récessifs. François Mitterrand a ainsi menacé les États-unis de la mise en place de mesures protectionnistes à moyen terme à l'échelle de la CEE si la politique américaine en ce domaine demeurait inchangée.
Un consensus plus large est néanmoins apparu entre les Sept dans le domaine des relations économiques Nord-Sud : ils se sont entendus pour accroître l'aide publique aux pays en voie de développement et faciliter le rôle accru des pétromonarchies du Golfe dans les institutions multilatérales telles que la Banque mondiale.
Vincent Duchaussoy
Transcription
Jean-Claude Bourret
Et en direct d’Ottawa, l’un de nos nombreux envoyés spéciaux, Philippe Vasseur.Philippe Vasseur
Si le but de ce Sommet d’Ottawa était de permettre aux Chefs d’État et de Gouvernement des grands pays industrialisés de mieux se connaître, eh bien, c’est réussi. Avec les séances de travail, les dîners, les déjeuners et les têtes à têtes dans une ambiance souvent studieuse et parfois détendue, toutes les conditions étaient réunies pour que des relations plus personnelles soient établies entre les uns et les autres. Alors comment les dirigeants des grandes puissances industrielles ont-ils vécu ensemble depuis dimanche ? Jean-Pierre Pernaut.(Silence)
(Bruit)
Jean-Pierre Pernaut
Pour le Canada, le 7e Sommet des Pays Industrialisés aura coûté sept millions de dollars. Dans cette petite capitale de 300 000 habitants, on avait préparé l’événement pendant plus d’un an et ce soir, le sommet s’achèvera ici sur la colline du Parlement d’Ottawa. C’est surtout pour des raisons de sécurité que les sept Chefs d’État et de Gouvernement, ainsi que Gaston Thorn, ont été véritablement enfermés ailleurs dans ce château perdu dans la forêt. Depuis dimanche, ils n’en étaient pas sortis, le château de Montebello est devenu une véritable forteresse assiégée par 3000 policiers et gendarmes. Dès leur arrivée en hélicoptères, les dirigeants des pays les plus riches du monde ont entamé ici un véritable marathon. Pierre Elliott Trudeau les a accueillis un par un en commençant par Helmut Schmidt, très décontracté, un habitué. Margaret Thatcher, curieusement, en manteau malgré la chaleur étouffante, Ronald Reagan, sourire éclatant, pour lui ce sont les vrais débuts sur la scène internationale comme pour François Mitterrand qui a sans doute remarqué la rose rouge à la boutonnière du Premier Ministre canadien. Première rencontre, détendue mais un peu crispée quand même, Schmidt-Reagan. Une demi-heure plus tard, le Président américain faisait connaissance plus calmement avec François Mitterrand. Tout de suite, un sujet sérieux, les taux d’intérêts américains. 20 heures, les sept, autour d’une même table, dîner officiel, on y parle ordre du jour et relations Est-Ouest. La nuit sera très courte à Montebello et à 8 heures lundi, petit déjeuner Thatcher-Reagan. Jusqu’au soir, les Chefs d’État et de Gouvernement ne vont pas avoir un instant de répit. Zenko Suzuki, Premier Ministre japonais, c’est lui qui a fait le plus long voyage. Chacun se salue en anglais, même François Mitterrand.(Bruit)
Jean-Pierre Pernaut
9 heures 30, les choses très sérieuses commencent. Première réunion officielle autour d’une table de sept mètres de diamètre. Thèmes des discutions qui vont durer plus de trois heures, l’économie et le commerce international. 15 heures, à peine le temps de digérer saumon, canard et petits pois, tout le monde se retrouve dans le salon d’honneur du château. C’est la traditionnelle photo de famille un peu guindée. 15 heures 30 re-réunion, dominée cette fois par les questions politiques, dialogues Nord-Sud, relations Est-Ouest et surtout, événements du Proche-Orient. Toute la fin de l’après-midi sera consacrée à des réunions plus restreintes, personne n’a encore pu profiter des 260 hectares de forêt qui entourent le château. À 20 heures 30 enfin, une scène surprenante, au son d’un orchestre tzigane, le dîner, l’un des grands moments du sommet.(Bruit)
(Musique)