Les effets des emprunts à taux variables
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Résumé
Le reportage montre l’impact des emprunts à taux variables sur les finances d’une ville de taille moyenne, Saverne. La particularité ici est d’être attentif à la manière dont ces types d'emprunts sont utilisés par des collectivités locales pour financer un investissement, et leurs effets dans le contexte particulier de la crise financière de 2008.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
06 nov. 2008
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Contexte historique
Par
La hausse progressive des taux d’intérêt subie par la ville de Saverne s’explique par les changements des taux d’intérêt directeurs de la Banque centrale européenne (2% en 2006 à 4% en 2008). Cette augmentation suit celle des taux d’intérêt directeurs aux Etats-Unis (1% en 2004 à 5% en 2006).
Une bulle spéculative immobilière américaine est apparue au début des années 2000 grâce à une forte baisse des taux d’intérêt. La politique monétaire de la Fed (Banque centrale américaine) était une politique de relance pour stimuler le secteur de l’immobilier et permettre la hausse de la croissance économique.
Afin de stimuler la demande de biens immobiliers, des crédits ont été accordés aux ménages américains, même aux plus modestes, les subprimes. Ces crédits étaient accompagnés de taux d’intérêt variables. Les intérêts représentent le prix du service rendu par la banque quand elle prête des capitaux pour compenser la hausse de l’inflation, et le risque que le crédit ne soit pas remboursé. La particularité des subprimes, est que les remboursements et les taux d’intérêts pendant les deux premières années étaient très faibles, puis ils augmentaient fortement au début de la troisième année, empêchant certains ménages de rembourser leur prêt.
Ces subprimes ont permis de stimuler la demande de logements aux Etats-Unis, entraînant en même temps la hausse des prix des logements. Les ménages devaient bénéficier de la hausse des prix de leur logement, pour pouvoir le vendre afin de rembourser les crédits. Cependant, les ménages américains ont vendu leur logement en masse alors que la demande de logements stagnait. Le marché de l'immobilier s’est trouvé en situation de déséquilibre, où l’offre était trop importante pour la demande. L’ajustement s’est fait par les prix des biens immobiliers qui ont chuté, marquant la fin de la bulle spéculative immobilière.
Les banques, qui avaient accordé des crédits douteux ou toxiques, les subprimes, ont titrisé ces crédits hypothécaires. Les banques ont transféré les crédits hypothécaires en vendant des titres sur les marchés financiers à d’autres agents économiques (ménages, investisseurs, autres banques). Les crédits ne sont plus détenus par les banques mais par d’autres acteurs éparpillés dans le monde entier. Les crédits ne pouvant pas être remboursés, la crise s’est propagée au niveau mondial car tous les détenteurs de titres toxiques ont subi une baisse des cours de leurs titres partout dans le monde.
Quand la ville de Saverne a emprunté des capitaux pour financer ses investissements, les taux d’intérêt directeurs de la BCE étaient de 2%. Les taux d’intérêt directeurs sont ceux qui sont imposés par les banques centrales pour accorder des crédits et financer les banques commerciales en situation de besoin de liquidités à court terme. Ces taux déterminent le niveau des taux d’intérêt proposés par les banques commerciales à leurs clients. Pour être attractives, les banques proposaient des crédits à taux d’intérêt variables moins élevés que lorsque les crédits sont accordés avec des taux fixes. Ces taux variables permettaient aux banques de compenser une hausse des taux d’intérêt directeurs. Les collectivités locales ont donc choisi ce type de financement, sans imaginer une possible une hausse des taux d’intérêt impulsée par la hausse des taux d’intérêt des banques centrales jusqu’en juillet 2008.
Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la charge de la dette augmente pour l’emprunteur. Le taux d’intérêt de l’emprunt contracté par la ville de Saverne était de 3,3% en 2006. En passant à 7,4% deux ans plus tard, le surcoût financier pour la ville de Saverne a été de plus de 110 000€. Le budget de la ville ne pouvant pas être déficitaire, il faut trouver des solutions pour financer tout déficit. Il s’agit alors soit de réduire les dépenses, soit d'accroître les recettes de la ville par une hausse des impôts ou des emprunts.
Éclairage média
Par
La journaliste présente la situation de la ville de Saverne en utilisant un vocabulaire qui n’est pas tout à fait approprié. En effet, le terme d’« emprunt toxique » est utilisé pour des emprunts à taux variables. Cependant, les emprunts toxiques sont les crédits qui ont été accordés aux Etats-Unis au début des années 2000, sous le nom de subprimes.
Les collectivités locales utilisent leur budget pour fournir des aides aux habitants de la ville et financer des investissements. Les images au début du reportage montrent les investissements faits à Saverne comme la gare TGV et les bâtiments publics et les écoles. Parfois, les recettes de la ville ne suffisent pas, elles font alors des emprunts auprès des banques. Lorsqu’une somme est empruntée, il faut rembourser cette somme ainsi que les intérêts. Il s’agit d’une charge importante pour les villes.
En 2006, les emprunts à taux variables étaient avantageux car ils coûtaient moins cher que les emprunts à taux fixes. Les collectivités locales étaient donc attirées par ce type d’emprunt. Cependant, si les taux augmentent, le coût de l’emprunt augmente aussi, et automatiquement les dépenses de la ville. Les collectivités locales touchées par ces hausses des taux d’intérêt voient leurs dépenses augmenter et sont donc obligées de limiter leurs aides et leurs investissements, ou alors d’augmenter les impôts. L’utilisation des chiffres au début du reportage accentue l’importance de ces effets.
Dans le reportage, le nom de la banque Dexia est annoncé. Ce n’est pas anodin, car à ce moment-là, la banque Dexia était frappée par la crise des subprimes et risquait de faire faillite si les Etats français, belge et luxembourgeois n’étaient pas intervenus.
La parole est donnée au maire de la ville au moment de l’émission, Emile Blessig. Il critique ce type de taux du fait de l’instabilité des coûts du crédit, dont les hausses sont difficiles à supporter par une ville comme Saverne. Puis l’ancien maire de Saverne, Thierry Carbiener s’exprime. Le ton adopté est plus pédagogique sur les explications des effets de ces crédits à taux variables, il a même tendance à dédramatiser la situation pour justifier le fait d’avoir contracté ces crédits à taux variables quand il était maire auprès de la banque Dexia.
La banque Dexia précise d’ailleurs avoir proposé une négociation au moment de la hausse des taux d’intérêt, avant la crise financière de septembre 2008. Cette proposition aurait été refusée par la ville de Saverne, qui aujourd’hui remet en question les emprunts à taux variables contractés. Les maires se sont exprimés directement dans le reportage, mais aucun responsable de la banque n'apparaît.
Le contexte de la crise financière en novembre 2008 impacte le ton donné et le vocabulaire utilisé. Il faut néanmoins nuancer les effets de la crise financière sur la situation de la ville de Saverne qui est antérieure à la crise. Pour limiter les effets de la crise, les banques centrales ont baissé les taux d’intérêt, situation plutôt favorable aux collectivités locales qui ont emprunté à taux variables.
Transcription
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