L’attractivité de la région Grand Est : ses atouts, ses freins

La région Grand Est est considérée comme une région française attractive et participe à la compétitivité du territoire sur de nombreux points, dont l’agriculture et l’industrie. En 2014, elle représente 7% du PIB national avec 150,3 milliards d’euros. C’est également la région la plus frontalière de France métropolitaine, avec 760 kilomètres de frontières. De plus, certains départements de la région sont intégrés à la dorsale européenne comme la Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.

Dans ce reportage, les atouts qui font de la région Grand Est une région attractive et compétitive sont mis en avant : les lieux privilégiés des investisseurs étrangers sont situés en Meuse, proches de la gare Meuse TGV située sur le territoire des Trois-Domaines qui garantit une liaison avec Paris en moins d’une heure. La caractéristique importante de la région Grand Est est également d’avoir quatre pays limitrophes (Belgique, Luxembourg, Allemagne et Suisse) et d’avoir une position stratégique de « carrefour géographique ». La région est située dans la mégalopole européenne et se situe à un carrefour européen (pays européens du Sud, Est, Nord ou encore Ouest), mais également international, puisque l’interface maritime importante européenne, la Northern Range, est particulièrement proche. Ce sont des atouts indéniables qui ont convaincu de grands groupes de s’installer et d'investir sur le long terme dans cette zone géographique. On peut citer par exemple l’entreprise pharmaceutique Merck à Bar-le-Duc, le constructeur automobile Smart à Hambach (usine rachetée par Ineos fin 2020), ou l'entreprise de mobilier de bureau Steelcase à Sarrebourg.

Historiquement, la culture industrielle de la région reste un élément identitaire fort, et malgré les mutations industrielles qui ont marqué le territoire à partir des années 1970, de nombreux projets de reconversion, de mise en valeur ou de construction d’usines, vont permettre de renouveler cet aspect et cette culture. Dans la nouvelle configuration régionale (c’est-à-dire celle de la région Grand Est depuis 2016), le cadre des coopérations entre les membres de la nouvelle région et entre les Etats doit être réactualisé. La France est un pays qui attire les investissements étrangers : on estime qu’entre 2014 et 2018 ils ont progressé de 47%, principalement dans les régions Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est. Ainsi, comme le montre le reportage, des investisseurs étrangers viennent s’implanter dans la région et des fonds sont débloqués pour valoriser ces investissements.

La région Grand Est, selon une étude de Business France (agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française), était classée en 2019 cinquième région la plus attractive pour les investisseurs étrangers. Elle est classée 5e en terme d’accueil des projets et la 2e en ce qui concerne les projets de construction. On dénombre en 2018 que 6 sur les 15 plus gros projets industriels d’investissements étrangers ont été implantés dans la Région. Entre 2014 et 2018, les départements de Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin et Marne sont ceux qui accueillent le plus grand nombre d’investissements étrangers dans des secteurs d’activités bien précis comme la mécanique, les équipements électriques, électroniques et informatique, la pharmaceutique et la biotechnologie appliquée.

Pour que le territoire gagne en attractivité et donc en compétitivité, la Région propose un accompagne ciblé afin de pouvoir répondre aux objectifs et aux enjeux.

L’extrait débute par la présentation d’une nouvelle usine implantée à Commercy, en Meuse (Lorraine). Il s’agit d’une filiale du groupe industriel franco-américain Safran-Albany, et certainement l'usine la plus importante construite ces dernières années. Elle fut inaugurée le 24 novembre 2014, en présence du président François Hollande. Ce site de production est la promesse de nouvelles embauches et de la revalorisation de la technologie française.

Le groupe Safran Aicraft s’est associé avec Albany International, entreprise spécialisée dans le tissage industriel, pour associer leurs technologies respectives et produire des aubes et carters de soufflante pour moteur, dans le domaine de l’aéronautique. Ce projet, contrairement aux deux autres présentés dans le reportage, a connu un franc succès.

Le deuxième projet, une collaboration sino-française, n’a finalement pas vu le jour. Seule la première pierre a été posée en présence du Premier ministre Manuel Valls, avant d’être abandonné. Il s’agissait d’un site de production d’ampoules à led, du groupe industriel chinoise INESA, projet de 100 millions d’euros d’investissement qui aurait dû embaucher autour de 200 personnes. Dans l’extrait, la maquette montre que le projet était important, mais il fut mal accueilli, notamment par une entreprise concurrente de Meurthe-et-Moselle, Eclatec, qui considérait que ce projet aurait menacé ses emplois et la vente de ses produits. L'arrêt d'un tel projet n'est pas un cas isolé. Il ne s’agit pas du premier échec d’implantation chinoise dans la région : le  centre d’affaire franco-chinois TerraLorraine à Illange (Moselle) n'a jamais vu le jour. L'échec de ces projets semble avoir été pris en considération, puisqu’à la fin de reportage il est fait mention d'un territoire "réservé" par un industriel allemand, qui a intégré au contrat une clause d’annulation en fonction des élections futures, au cas où un dirigeant "eurosceptique" serait élu. Cela met en avant le fait que la région ne possède pas tous les leviers nécessaires, et que la politique nationale joue un rôle important dans l’attractivité du territoire.

Autre exemple, autre point de vue avec la société Axon’Câble (800 salariés), fondée à Montmirail dans la Marne en 1965, spécialisée dans les connectiques, et qui propose une formation afin de recruter. Le problème principal mis en avant par Séverine Blondeau, DRH de l’entreprise, est le fait que les écoles ne sont pas géographiquement proches de leur site de production, ce qui rend plus compliquée l’embauche. Ainsi, le groupe développe une offre de formation « Axon Camp » qui forme des jeunes à un niveau BAC +2 en informatique, et propose aux étudiants des solutions de logement. L’un d’entre eux est interviewé et considère que c’est valorisant d’avoir accès à ces services qui lui donnent envie de rester dans la région.

Pour finir, le président de la région Jean Rottner met en avant les atouts de la Région, dont le savoir faire spécialisé et l’initiative entrepreneuriale.

La région Grand Est, selon une étude de Business France, était classée en 2014 cinquième région la plus attractive pour les investisseurs étrangers. Mais, il y a de nombreux freins à cette attractivité : la région a subi depuis les années 1950, un mouvement de désindustrialisation et l’accroissement démographique présente un bilan négatif pour la région. Les jeunes diplômés ont tendance à partir faire leurs études dans une autre région. Ainsi les acteurs de la région Grand Est, estiment que, pour rester attractive, il faut rester moderne. 400 millions d’euros sont ainsi débloqués pour l’industrie et la bio-économie en priorité.