Les micro-algues de la ferme pilote Inalve à Nice
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La ferme-pilote Inalve basée à Nice a pour ambition de proposer des micro-algues riches en protéines et acides aminés pour l'alimentation animale d’élevage. Le procédé de fabrication de cette « herbe des océans » pouvant remplacer la farine de poisson est tenu secret. Il a fallu 20 ans de recherche pour sélectionner la bonne souche d’algue et en développer sa production, qui est analysée au laboratoire de l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer. L’industrialisation à grande échelle permettant la commercialisation des produits est programmée pour 2024.
Date de diffusion :
16 déc. 2020
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 2022
INALVE est une startup de biotechnologie implantée à Nice Écovallée dans la plaine du Var à l’Ouest de la cité azuréenne, au sein d’un périmètre détenant le statut d’opération d’intérêt national (OIN). La jeune entreprise, qui ne commercialise pas encore sa production, cultive, pour l’heure, dans une ferme pilote, d’une superficie de trois cents mètres carrés, des micro-algues marines sur biofilm. Ces plantes microscopiques, qualifiées d’« herbe des océans » et se trouvant à la base de la chaîne alimentaire marine, flottent habituellement dans l’eau. Ce procédé biotechnologique innovant permet de produire une biomasse fortement nutritionnelle à partir d’eau, du rayonnement solaire, l’énergie la moins chère du monde, et d’un apport d’éléments minéraux favorisant la croissance des micro-algues. La récolte se fait sous forme d’une pâte très concentrée et hyperprotéinée. Cette dernière est transformée en farine, huile ou autres composés destinés à nourrir naturellement et durablement les poissons des fermes aquacoles et plus globalement les animaux d’élevage.
Cette première phase d’industrialisation a été rendue possible par la levée, en 2019, de 1,6 million d’euros auprès d’investisseurs publics et privés. INALVE a été fondée en 2016, par Hubert Bonnefond et Christophe Vasseur deux chercheurs passés par le laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV). Cette société est le fruit d’une vingtaine d’années de recherches pour sélectionner la bonne souche d’algue, parmi les centaines de milliers d’espèces existantes, et mettre au point puis breveté son mode de culture. Le nom de la société vient de la contraction de la locution latine in algo veritas (la vérité est dans les algues), qui constitue aussi sa devise.
Les ingrédients produits à base de micro-algues, grâce à ce procédé novateur encore unique au monde, sont naturellement hyperprotéinés, dont des acides aminés essentiels, et riches en oméga 3. En aquaculture leur utilisation permet d’offrir un substitut durable d’une part aux farines de poissons, nécessitant pour leur confection de pêcher d’autres poissons en mer de manière industrielle, ou d’autre part à l’huile issue du soja brésilien, dont la culture a un impact direct sur la déforestation. La préservation de la forêt et des ressources halieutiques, en évitant la surpêche (il faut prélever quatre kilos de poisson sauvage dans le milieu marin pour obtenir un kilo de poisson d’élevage), ne sont pas les seuls avantages environnementaux du recours à la culture des micro-algues. La technologie développée par INALVE mobilise soixante fois moins de surface qu’une culture terrestre classique de céréales, et ne nécessite pas l’utilisation de terres arables, qui peuvent ainsi être réservées à l’alimentation humaine. Le procédé de culture sur biofilm permet en outre une forte économie d’eau et d’énergie par rapport aux systèmes de production de micro-algues existants en suspension dans l’eau.
Il s’agit en outre de fournir des aliments plus sains, produits sans recours ni aux pesticides ni à des organismes génétiquement modifiés (OGM), avec pour effet de favoriser la croissance et la santé des poissons. Ces ingrédients disposent par ailleurs naturellement de propriétés antioxydantes et immunostimulantes permettant de réduire l’utilisation des antibiotiques. Cela ne peut de surcroît qu’avoir un effet positif sur l’alimentation humaine.
Face au risque de pénurie mondiale d’aliments riches en protéines, à l’horizon 2050, annoncé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et eu égard à la fiabilité de son procédé de culture aux coûts maîtrisés, INALVE est amenée à s’implanter, dans un proche avenir, sur de nombreux marchés nationaux et internationaux, afin de contribuer à nourrir la planète de manière plus durable. Le potentiel des micro-algues dépasse en effet de loin la seule problématique de la nutrition et de la santé animales.
Bibliographie
- Philippe Englebert, Les startups en France, Paris, Que sais-je ?, 2021.
- Joël Fleurence, Les microalgues. De l’aliment du futur à l’usine cellulaire, Microalgae. From Future Food to Cellular Factory, Londres, ISTE Éditions, 2021.
Transcription
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