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6 mai
1999

La communauté polonaise d'Audun-le-Tiche

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Résumé

De nombreux polonais ont immigré en Lorraine, notamment dans le bassin minier d'Audun-le-Tiche.
Une communauté polonaise qui aujourd'hui se réjouit de la visite du président polonais.
Le Père Waldemar Krasny, de la mission catholique polonaise et Christophe Lusatti, petit-fils d'immigrant polonais, témoignent de leur attachement à la Pologne.

Date de publication du document :

Février 2022

Date de diffusion :

06 mai 1999

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Contexte historique

ParDocteur en Histoire, Professeur des universités en Sociologie, 2L2S, Université de Lorraine

Les liens entre la Lorraine et la Pologne existent depuis le XVIIIe siècle avec le règne de Stanislas Leszczynski sur les duchés de Bar et de Lorraine mais les flux migratoires massifs de travailleurs en provenance de Pologne vers la Lorraine ne remontent qu’à la fin du XIXe siècle. À cette date, les nouveaux arrivants ne disposent pas encore de la nationalité polonaise puisque le territoire de leur pays d’origine est administrativement sous contrôle étranger. C’est pourquoi, jusqu’à la Première Guerre mondiale, les Polonais venus pour faire fructifier les ressources minières, sidérurgiques ou agricoles de Moselle et de la Lorraine française sont encore identifiés, dans les statistiques, comme ressortissants des Empires russe, autrichien ou allemand. 

Avec la signature du traité de Versailles, et la nouvelle souveraineté de la Pologne, un accord franco-polonais d’immigration vers la France est signé et une Mission française pour le recrutement de la Main-d’œuvre en Pologne est créé dès 1919 relayée ensuite par le Comité Central des Houillères de France. Dès lors la politique migratoire française consiste à faire entrer les ouvriers immigrés sur le territoire français à travers sept points d’accès en fonction des pays d’origine. Parmi eux, le Dépôt de Travailleurs Polonais de Toul. La désignation du centre d’accueil de la main-d’œuvre polonaise à Toul est variable. On trouve indistinctement la dénomination de Centre de Toul, de Camp de Toul, de Bureau de Toul ou de Dépôt de Travailleurs Polonais situé au sud de Nancy, il deviendra le centre de recrutement privilégié des Polonais jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Pour gérer les flux, en 1924, est créée une première structure de recrutement de la main-d’œuvre étrangère, la Société Générale d’Immigration (SGI) qui se chargera d’introduire en France les étrangers parmi lesquels plus d’un demi-million de Polonais. Ces derniers sont acheminés, via des ports comme le Havre ou Dunkerque mais aussi par train vers la Lorraine.

La venue des Polonais en France dès les années 1920 est accompagnée de réticences de la part des populations locales. Anciens sujets du Kaiser, ils sont stigmatisés comme « Boches » aux yeux des Français et même les Polonais qui ont fui l’Allemagne de leur propre initiative pour ne pas garder de lien avec ce passé impérial germanique seront qualifiés de « Westphaliens ». En Moselle, le bassin houiller plus germanophone les a accueillis avec moins de difficulté même si leur désir de conserver des pratiques culturelles spécifiques a suscité des appréhensions vis-à-vis d’eux jusqu’à une date récente et alors même que les héritiers de ces migrations sont aujourd’hui moins concernés. 

Il existe un désir affirmé de défendre une certaine polonité avec des liens forts gardés avec le pays d’origine que la visite en Lorraine du président Aleksander Kwaśniewski en 2004 vient confirmer. Dès l’origine des flux, la langue est conservée par les nouveaux arrivants - qui jusqu’à aujourd’hui se posent en garants de la cohésion du groupe - et transmise à leurs descendants, les journaux en langue polonaise tels Narodowiec ou Wiarus Polski, le regroupement en quartiers spécifiques qualifiés de Petite Pologne comme à Tucquenieux font craindre un séparatisme voire une ingérence dans la souveraineté nationale française. De plus, les liens forts entretenus par les ouvriers avec le clergé ont pu être perçus comme une mise à mal de la laïcité prônée en France. Enfin, la concurrence sur le marché du travail, l’engagement dans le parti communiste et les syndicats lors des grands mouvements sociaux les inscrits dans une vision d’indésirables. La vision de l’immigration polonaise dans la société française a longtemps été ambiguë. D’un côté les Polonais ont bénéficié du statut de victime véhiculé après l’invasion de la Pologne de 1939, le sacrifice de nombreux Polonais dans la résistance face à l’occupation de la France par les nazis et le joug imposé par le rideau de fer qui suscitera un élan de sympathie vis-à-vis du mouvement Solidarnosc dans les années 1980. D’un autre côté, s’installe un comportement récurrent de méfiance vis-à-vis des Polonais qui privilégient souvent l’entre-soi et dont on craint la concurrence sur le marché du travail. Ce comportement hostile est présent dès la crise des années 1930 – au cours de laquelle les Polonais seront les premiers licenciés et renvoyés dans leur pays. Récemment la crainte de la concurrence polonaise sur le marché du travail français s’est exprimée dans le contexte de l’ouverture de l’espace Schengen, de l’accord franco-polonais de 1992 qui a favorisé l’arrivée des saisonniers polonais dans le Midi de la France. En 2005 encore, le débat sur la directive Bolkenstein a popularisé l’expression du « plombier polonais » véritable révélateur des inquiétudes encore présentes dans les représentations sociales françaises.

Transcription

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