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2 mai
2018

L'immigration italienne au pays du fer

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Résumé

Avec l'essor industriel de la fin du XIXe siècle et son énorme besoin de main d'oeuvre, de nombreux Italiens sont venus travailler en Lorraine dans les mines de fer et dans l'industrie sidérurgique. Piero Galloro et Pascal Raggi, maîtres de conférence à l'Université de Lorraine, ainsi que des descendants de mineurs Italiens, reviennent sur cette histoire importante pour la Lorraine.

Date de publication du document :

Février 2022

Date de diffusion :

02 mai 2018

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Contexte historique

ParDocteur en Histoire, Professeur des universités en Sociologie, 2L2S, Université de Lorraine

L’immigration italienne massive dans l’espace de la Grande Région remonte à la fin du XIXe siècle, en lien avec l’exploitation et le développement des bassins industriels. Comme le précise Pascal Raggi dans le reportage, dans l’industrie du fer c’était vital, on manquait de bras. C’est surtout le Nord de l’Italie, qui, dans les premiers temps, fournit les plus forts contingents. Recrutés directement en Italie, soit par les organisations patronales soit venus par leurs propres moyens ou par l’intermédiaire des agences consulaires et des recruteurs de l’Opera Bonomelli (mission catholique italienne destinée à secourir les missionnaires italiens, développée sous l’impulsion de Geremia Bonelli – 1831-1914 –, évêque de Crémone), la main d’œuvre cisalpine (Italie du Nord), représentera, dans certaines usines, avant 1914, entre un tiers et les trois quarts du personnel ouvrier surtout affecté aux tâches les moins qualifiées. Au cours de l’entre-deux-guerres, cette immigration économique en direction de la grande métallurgie se maintient avec la signature d’accords de main-d’œuvre. Des ressortissants transalpins fuyant le fascisme – politiquement forts mais économiquement faibles – viennent grossir les flux. Après la Seconde Guerre mondiale, l’encadrement des arrivées est officiellement assuré par l’ONI malgré l’existence de flux spontanés d’Italiens à destination des minières, usines et de plus en plus du petit commerce et des emplois non industriels. Les dernières venues transalpines sont originaires principalement du Mezzogiorno (sud de l’Italie) et des grandes îles et à partir des années 1960 l’âge d’or de l’immigration italienne dans l’espace frontalier de l’est est terminé. Le développement économique du Nord de l’Italie accapare la main-d’œuvre de la péninsule. 

Les Transalpins ont bénéficié d’un long processus de légitimation construit à plusieurs niveaux. Avant 1914, les Italiens en France subissent une vision négative liée aux accords militaires signés avec la Triplice (Triple-Alliance conclue entre l'Empire allemand, la Double monarchie austro-hongroise et le royaume d'Italie de 1882 à 1914) qui les place dans le camp des ennemis de la France. Les ressortissants italiens sont alors traités d’ « Italboches » ou de « Crispi ». Les concentrations urbaines, les « Petites Italies », et l’arrivée massive d’Italiens dans certaines régions de France provoque la crainte d’une invasion exprimée par des auteurs tels Louis Bertrand à Marseille en 1911. De plus, dans la violence internationale perpétuée par des anarchistes, l’assassinat du président de la République française Sadi Carnot par un de leurs militants, Sante Geronimo Caserio, donne une réputation de terroristes aux Italiens. Le mouvement ouvrier français les voit comme des concurrents sur le marché du travail et jusqu’aux premières années du XXe siècle, ils seront qualifiés de jaunes, briseurs de grève, et accusés de venir voler le pain des Français. Enfin, leur comportement religieux ostensible dans une France qui s’évertue à séparer l’Église et l’État les pointe comme des Christos venus mettre à mal les principes de laïcité. À l’échelle des interactions entre individus, les actes du quotidien provoquent des incompréhensions d’ordre interculturel entre Italiens et Français notamment sur le marché matrimonial où l’arrivée de célibataires transalpins provoque des rivalités dans les cités ouvrières et explique en partie les visions de séducteur et d’immoralité attribuées à l’Italien avant 1914. L’ensemble de ces éléments contribue à stigmatiser les Italiens et conduit à des violences à leur encontre, notamment dans les forges de Lorraine ou au massacre d’Aigues-Mortes de 1893. 

Il faudra attendre l’engagement militaire aux côtés de la France en 1915 pour contribuer à améliorer le regard sur les Italiens. Dans les années 1920, leur venue favorise la reconstruction des usines dans les régions ravagées et permet de compenser les pertes masculines liées à la guerre, avec une multiplication des mariages mixtes qui devient un élément d’acceptation. Sur le plan social, l’arrivée des fuorusciti communistes (Italiens ayant fui le fascisme au milieu des années 20) sera acceptée par les ouvriers et certains maîtres de forges favorisent la venue d’éléments fascistes adeptes de la discipline, de l’ordre et du travail. Après la Seconde Guerre mondiale, le sacrifice des résistants italiens permettra l’inscription de leurs noms sur de nombreux Monuments aux morts. Dès les années 1950-1960, dans les vallées usinières de l’Est, il n’est pas rare de voir un héritier de l’immigration italienne diriger une localité comme Angelo Filipetti devenu maire d’Audun-le-Tiche, Armand Sacconi et Alin Casoni de Villerupt et d’autres devenir, des figures du mouvement ouvrier voire accéder aux hautes fonctions de l’État comme Antoine Porcu député de Longwy. Par la suite, la construction européenne et les manifestations culturelles comme le festival du film italien de Villerupt permettra aux Italiens et à leurs héritiers d’apparaître comme un modèle d’intégration sociale.

Transcription

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