Flaminio Bertoni, designer de la DS Citroën

06 octobre 2005
02m 17s
Réf. 00337

Notice

Résumé :

Véritable objet de culte depuis son lancement en 1955, la Citroën DS est aujourd'hui mise à l'honneur à la Foire Internationale de l'Art Contemporain (FIAC) du Grand Palais, où elle est exposée sous toutes ses formes. Retour sur l'histoire de la voiture mythique, depuis l'atelier du concepteur Flaminio Bertoni jusqu'aux démontages-remontages artistiques des années 90, en passant par le général de Gaulle et les célébrités des années 60.

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Date de diffusion :
06 octobre 2005
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Éclairage

Derrière les lignes onduleuses de la star des voitures Citroën se cache le coup de crayon du designer automobile italien Flaminio Bertoni.

Né en 1903 à Varèse, Bertoni interrompt ses études d'arts pour devenir apprenti du constructeur Macchi, tout en continuant de s'exercer au dessin en suivant les cours du soir. Admirateur de Leonard de Vinci (il donnera le prénom de Leonardo à son premier fils en 1932), il ne cesse d'améliorer son style au point d'attirer l'attention de son employeur qui le réoriente vers le département de la conception graphique. En 1929, il fonde finalement sa propre agence de design et compte parmi ses clients quelques grands constructeurs de la région. Embauché par Citroën en 1932, il dessine le modèle de la "Traction avant" et commence à engranger prix et récompenses. La "2CV" voit le jour sur le papier en 1935 mais ne sera construite et diffusée qu'après la guerre. Résidant à Paris, il continue de travailler sous l'Occupation et sera brièvement incarcéré à la Libération.

La présentation de la DS 19 au Salon de l'automobile de Paris en 1955 remporte un grand succès et lui vaut deux ans plus tard de recevoir le prix de la Triennale de Milan. L'attentat manqué contre le général de Gaulle le 22 août 1962 lui attire une publicité inattendue : ayant pris place dans l'une des DS mise en fonction par l'Elysée, le président de la République était sorti indemne de la fusillade. Bertoni meurt à Paris en 1964 à l'âge de 61 ans. La ville de Varèse lui consacre aujourd'hui un musée.

Claire Sécail

Transcription

Audrey Pulvar
C'était, au départ, une performance technologique, puis la DS est devenue rapidement la voiture des grands du pays, qu'ils soient leaders politiques ou stars de cinéma. Elle fête ses 50 ans et c'est l'une des vedettes de la FIAC, la Foire Internationale de l'Art Contemporain. On peut donc l'admirer à Porte de Versailles, à Paris, sous diverses formes y compris en plusieurs morceaux comme nous le montre Jean-Jacques Peyraud et Olivier Tieth.
Speaker
« Le clou du salon est sans contredit la DS 19 Citroën qui a toutes les faveurs... »
Jean-Jacques Peyraud
Même si son nom de baptême - DS - laissait déjà prévoir qu'elle serait immortelle, personne, en 1955, n'imaginait vraiment ce que serait le destin de cette voiture.
Speaker
Des solutions originales.
(Musique)
Jean-Jacques Peyraud
Adoptée dès sa naissance par le général de Gaulle, la DS devient très vite la compagne indispensable de toutes les célébrités des années 60. Objet chic et mode, symbole de modernité, elle devient peu à peu une légende. 50 ans plus tard, c'est un véritable objet de culte, la Joconde de l'automobile dont l'exposition présentée à la FIAC dissèque les composants : la poignée de porte, le clignotant, le volant à une seule branche comme si l'on cherchait à percer les secrets qui ont rendu cette voiture si unique. Des secrets qui tiennent au talent de son créateur, le dessinateur italien Flaminio Bertoni. C'est à lui qu'on doit aussi la silhouette de la 2CV et de l'Ami 6. Un créateur de génie, confirme Henri Dargent qui, pendant 10 ans, fut l'assistant de Bertoni.
Henri Dargent
Il avait un bagage, disons, de carrossier, de formeur puisqu'il a fait des bustes de jeune femme en métal, en outil. Ça, c'était une sculpture à la fois instinctive et sensuelle.
Jean-Jacques Peyraud
Une oeuvre d'art, la DS. A tel point que plus tard, dans les années 90, elle inspire, à son tour, des artistes qui vont jouer avec elle. Le Français Arman qui la met en pièces dans ce « Schmilblik », et l'Italien Orozco qui, lui, la fait maigrir de moitié dans le sens de la largeur. Et le miracle, c'est que même broyée, même réduite en pièces, la voiture reste identifiable, inaltérable, bref, une déesse.