Les Nouvelles Hébrides accèdent à l'indépendance
Notice
Les Nouvelles Hébrides vont très prochainement accéder à l'indépendance, sous le nom de Vanuatu. Présentation de cet archipel lointain, condominium administré conjointement par la France et la Grande-Bretagne.
Éclairage
Le 27 février 1906, la France et la Grande Bretagne mettent en place le condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides reflet de « l'entente cordiale » entre les deux nouveaux alliés et réponse commune à l'expansionnisme germanique dans cette région. C'est le début d'un système politique unique au monde : deux administrations jumelles - police, santé, justice, éducation, monnaie, poste.... - coexistent sans aucune souveraineté exclusive. Français et britanniques ont des droits égaux mais les iliens n'ont aucun état officiel et pas même de passeports.
Dans les années 60, un mouvement indigène, le Nagriamel, milite pour l'indépendance du pays. Son leader, Jimmy Stevens, dépose une pétition aux Nations-Unies en 1971. La même année, le pasteur anglican Walter Lini fonde le Parti national des Nouvelles Hébrides, qui prend en 1974 le nom de Vanua'aku Pati. Ce parti indépendantiste est alors un mouvement très largement anglophone.
Le mouvement d'indépendance des autres territoires britanniques du pacifique sud - Fidji et Tonga sont indépendants dès 1970 - pose la question du devenir du condominium. France et Grande Bretagne s'accordent pour mettre en place un processus d'indépendance. Une assemblée représentative et des conseils communaux sont élus au suffrage universel en 1975. Ce reportage se veut un bilan de la situation de l'archipel peu de temps avant la mise en place du premier gouvernement autonome, qui sera formé le 11 janvier 1978.
Cet extrait d'un reportage destiné à la métropole – la France lointaine – présente tout d'abord la particularité administrative de l'archipel. Le caractère désuet de ce type de ce type de structure est clairement mis en avant par les représentants des puissances coloniales, particulièrement par le résident britannique. L'accession à l'indépendance est présentée comme le cours normal de l'histoire. La question de l'héritage des deux administrations parallèles apparaît comme anecdotique et comme une chance pour l'avenir du territoire. Aucune allusion n'est faite quant à une éventuelle tension ou à des points de vue divergents entre anglophones et francophones.