Les temps forts du bicentenaire de la Révolution française

16 juillet 1989
02m 03s
Réf. 00222

Notice

Résumé :
Antenne 2 revient les temps forts du bicentenaire de la Révolution française : le défilé du 14 Juillet par Jean-Paul Goude, le concert manif de Renaud, le G7 sous l'arche de la défense puis le dîner officiel sous la pyramide du grand Louvre, le bal de la Bastille avec Yvette Horner, la Marseillaise de Jessye Norman.
Date de diffusion :
16 juillet 1989
Source :
Antenne 2 (Collection: JT 20H )

Éclairage

Antenne 2 revient sur les temps forts des cérémonies de la semaine du 14 juillet pour le bicentenaire de la Révolution française. Les images de temps officiels et officieux sont mélangées, de telle sorte que ce résumé rend une image à la fois grandiose et triste de cet événement.

Les temps forts des cérémonies officielles apparaissent dans cette sélection d'extraits. La vidéo commence par la lecture de l'article 1 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen : "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". Les images montrent le défilé "La Marseillaise", organisé par Jean-Paul Goude et chorégraphié par le danseur Philippe Découflé. Plusieurs tableaux présentent des "tribus planétaires" (fanfares françaises, pyramides humaines venues de Guinée, des révolutionnaires russes sous la neige, la locomotive hommage au film ).De nombreux artistes internationaux participent à ce défilé cosmopolite.

Le reportage revient également sur la présence des chefs d'Etat étrangers présents à Paris pour le sommet des sept pays les plus industrialisés : le G7, surnommé ici "sommet de l'Arche" en raison de sa tenue dans la toute nouvelle Arche de la Défense. Les présidents étrangers (George Bush, Helmut Kohl, Margaret Thatcher) sont d'abord filmés dans la tribune d'honneur du défilé militaire du 14 juillet. Puis, on les retrouve par deux fois attablés, sous la pyramide du grand Louvre et enfin dans le salon d'un riche palais. La journaliste commente ironiquement ce repas : "on se retrouve à souper entre créanciers et débiteurs, entre anciens colons et nouvelles démocraties". Les images montrent Bernard Kouchner en discussion avec Benazir Bhutto du Pakistan.

L'auteure du sujet, la journaliste Isabelle Baechler, poursuit son commentaire sur un ton ironique et attristé. Après avoir dit : "il était une fois un président humaniste qui voulait que ce soit la fête pour tout monde, pas seulement pour les riches", elle montre que de nombreux acteurs de la société civile française et internationale ont organisé des événements en marge des commémorations et du sommet des sept pays les plus riches. Elle évoque alors le concert pour les "délaissés du Bicentenaire" soutenu par le Parti Communiste et la Ligue Communiste Révolutionnaire. Le 8 juillet 1989, sur une scène temporaire installée place de la Bastille, Renaud chante, grimé en sans-culotte. Puis, le sujet revient sur "l'Autre Sommet" (le TOES, The Other Economic Summit) qui s'est tenu sur la péniche du Docteur Paradis, surnommée pour l'occasion "l'arche des pauvres", puis à la Mutualité. Ce sommet est organisé par l'Agence de Liaison pour le Développement d'une Economie Alternative (ALDEA) auquel s'associent d'autres ONG et partis politiques (CEDETIM, Agir-ici, Emmaüs International, les Verts, la Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples). Ce sommet ne réunit pas des chefs d'Etat de pays pauvres mais des universitaires internationaux et des ressortissants de "sept pays parmi les plus pauvres" qui débattent des enjeux de développement. Au terme des discussions, une déclaration est rédigée à destination des pays du G7. Jacques Attali transmet leurs revendications mais leur lettre reste sans effet.

Le sujet revient ensuite sur les parisiens à la fête pour le bal du 14 juillet, animé par Yvette Horner place de la Bastille. Malgré tout, la journaliste explique que les parisiens ne reconnaissent pas leur ville : "un seul impératif la sécurité, jusqu'à en désincarner la capitale, qui avait des visages de fête un peu déserte par moment". Les images montrent une colonne de voitures de police avec gyrophares allumés, des grands boulevards vides ou encore un immense cordon de policiers qui repousse les spectateurs sur les Champs Elysées.

La vidéo se conclut sur note d'espoir avec La Marseillaise, chantée par la cantatrice américaine Jessye Norman, drapée dans une robe au couleur du drapeau français, sous une pluie de feux d'artifice.

Ce montage met constamment en avant les images des inégalités criantes qui apparaissent au cours de ces commémorations du Bicentenaire : images du sommet des 7 plus riches contre celles du sommet des 7 plus pauvres, images d'une femme de ménage noire en train de passer l'aspirateur sur le tapis rouge destiné aux chefs d'Etat du G7, images du fastueux dîner des présidents contre celles du sandwich des Français assis dans la rue. L'ensemble du montage laisse un goût amer et présente bien ce sentiment de confiscation des cérémonies du Bicentenaire par le pouvoir politique et les impératifs de sécurité du sommet du G7.
Félix Paties

Transcription

(Silence)
Intervenante
Article premier, les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit.
(Bruit)
Renaud
Dette, Apartheid, Colonies, ça suffat comme ci !
(Bruit)
(Musique)