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16 févr.
1945

La réduction définitive de la poche de Colmar

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Résumé

Le 9 février 1945, la poche de Colmar a été définitivement libérée après plusieurs mois de combats intenses entre les Alliés franco-américains et la Wehrmacht. L’évacuation allemande est d’autant plus symbolique que la région a été annexée de facto à l’Allemagne nazie en 1940 et qu’il s’agit d’y rétablir la souveraineté française.

Langue :

Date de publication du document :

09 déc. 2024

Date de diffusion :

16 févr. 1945

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00334

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Contexte historique

ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg

La progression rapide des forces alliées sur le front occidental avec le débarquement en Normandie le 6 juin 1944, puis de celui en Provence le 15 août 1944, contraint l’armée allemande à se retirer de France. En novembre 1944, la majeure partie du territoire français est libérée et l’armée allemande se retranche sur les positions fortifiées de la ligne Siegfried et des Vosges. À la faveur de manœuvres audacieuses, les troupes alliées parviennent à percer leur dispositif en Alsace, capturant Mulhouse le 21 novembre puis Strasbourg le 23 novembre 1944. Toutefois, leur progression est freinée par des problèmes logistiques, des conditions météorologiques défavorables et la contre-offensive des Ardennes. Mi-décembre 1944, la ligne de front se stabilise, formant une poche de 170 kilomètres autour de Colmar. La 19e armée allemande, encerclée, utilise cette possibilité pour se réorganiser et défendre l’Alsace, annexée de facto par l’Allemagne nazie en 1940 et considérée comme territoire allemand.

En janvier 1945, après avoir repoussé les offensives allemandes, les Alliés envisagent de pousser le front jusqu’au Rhin. La réduction de la poche de Colmar, qui avait été initialement reportée, est confiée à la 1ère armée française. Le 20 janvier 1945, l’assaut débute dans les faubourgs de Mulhouse, suivi de l’attaque sur l’Ill et la Fecht. Les manœuvres sont compliquées par une épaisse couche de neige et un froid intense dans la plaine d’Alsace. Dans le Ried, la bataille s’intensifie, atteignant son paroxysme le 28 janvier 1945. À Jebsheim, les civils se réfugient dans les caves tandis que les troupes s’affrontent dans des combats de rue féroces.

Début février 1945, le dispositif allemand s’effondre de toutes parts. Avec un effectif cinq fois inférieur à celui des Alliés, des munitions presque épuisées et sans soutien aérien, la 19e armée allemande, qui a déjà évacué certaines positions, est en déroute. Alors que les Allemands se préparent à se replier outre-Rhin, la 5e DB du général Schlesser entre à Colmar le matin du 2 février 1945. C’est le début du retrait méthodique des troupes allemandes, synchronisé avec l'avancée des Alliés. Le 4 février, les Alliés se rejoignent à Rouffach, coupant la poche de Colmar en deux. Le 6 février 1945, elles sont à Neuf-Brisach. Dans l’urgence, les restes 19e armée se retire vers Chalampé pour traverser le Rhin. Le 9 février 1945, la poche de Colmar est éliminée et l’administration française commence à réinvestir le Haut-Rhin. L’armée française monte désormais la garde le long du Rhin, qu’elle ne franchira qu’au printemps 1945. Bien qu’amoindrie, la 19e armée évacue 68 000 soldats et se réorganise dans le Bade. Les combats de la poche de Colmar ont été extrêmement meurtriers. Les pertes, difficiles à estimer depuis novembre 1944, s’élèvent à environ 30 à 40 000 hommes de chaque côté, en plus de 40 000 prisonniers allemands. Le coût de la libération est également ressenti par les Alsaciens. Certaines localités, comme Sigolsheim, Mittelwihr et Bennwihr, sont entièrement détruites.

Éclairage média

ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg

Ce document est un extrait des «  Actualités françaises  » du 16 février 1945, un journal hebdomadaire projeté dans les cinémas entre 1945 et 1969. Après avoir brossé l’actualité à grands traits, le dernier titre de ce journal porte sur la libération de la poche de Colmar. Les images que l’on voit à l’écran ont été filmées par le Service cinématographique des Armées (SCA), futur ECPAD.

La guerre y est largement aseptisée et l’on pourrait croire que seule l’armée allemande connaît des pertes. Les colonnes de prisonniers allemands qui défilent devant l’église de Soultz-Haut-Rhin sont représentatives des presque 40 000 prisonniers de guerre laissés par la 19e armée allemande dans la poche de Colmar. Les (rares) cadavres montrés à l’écran sont uniquement ceux de soldats allemands, enjambés par les soldats alliés. Rien n’est dit de l’aspect meurtrier des combats. Pourtant, la bataille de la poche de Colmar a engendré 30 à 40 000 pertes de chaque côté en novembre 1944. La guerre moderne, théâtre de «  l’obscène  » (S. Audouin-Rouzeau), est aussi celle des corps mutilés, subtilement évités par le cameraman.

Contrairement à ce qu’en dit le commentateur, la bataille d’Alsace est loin d’être «  terminée  » au milieu du mois de février 1945. Même si la réduction de la poche de Colmar constitue une étape charnière puisqu’elle permet aux Alliés de s’emparer entièrement du Haut-Rhin, les troupes allemandes occupent toujours les positions au nord de la Moder qu’elles ont conquises à la suite de l’offensive «  Nordwind  » en janvier 1945. Ainsi, dans le nord de l’Alsace, d’importants affrontements ont lieu jusqu’au repli des unités allemandes le 19 mars 1945. Toutefois, la nuance n’a pas sa place dans le propos du commentateur qui vise avant tout à célébrer une victoire des Alliés sur l’armée allemande, plus qu’à informer à proprement parler. 

Cette victoire, c’est d’abord celle de l’armée française, c’est en tout cas ce que met en valeur le document. À ce titre, la bataille de la poche de Colmar est particulièrement significative. Pour la première fois du conflit, des unités américaines ont été placées sous commandement français, asseyant la légitimité de la France libre à la table des vainqueurs. Extrêmement symbolique, la ville de Colmar a été libérée par la 5e DB française du général Schlesser, ce qui a été possible par la courtoisie du 109e régiment d’infanterie US, qui, arrivé aux abords de Colmar, a fait halte pour laisser entrer une unité française en tête. Surtout, les troupes françaises, qui avaient été relativement en retrait de la libération du pays, gagnent en Alsace leurs lettres de noblesse. La Première Armée du général De Lattre de Tassigny a payé le prix du sang dans des combats longs et difficiles avec 6 000 morts, 22 000 blessés et 3 000 disparus entre novembre et février. Cette armée, issue d’un amalgame entre les Français libres, les FFI, et les soldats de l’armée d’Afrique est à l’image d’une France plurielle et inégale, dont le modèle colonial est sur le point d’être remis en question.

En réalité, c’est aussi le retour de l’Alsace à la France qui est ici mis en scène. Bien que la poche de Colmar se soit terminée à Chalampé, la prise de Neuf-Brisach occupe la place déterminante de ce film. Certainement qu’il était plus évocateur de valoriser la citadelle fortifiée de Vauban, emblématique de l’intégration de la région au «  pré carré  » louis-quatorzien à la fin du XVIIe siècle, que le commentateur décrit comme «  la signature de la France  ». Le message politique qui s’invite dans ce film est bien celui du rattachement historique — comprendre légitime — à la France. Cet aspect est encore renforcé par l’attachement à la nation : de nombreux plans montrent la liesse populaire saluant le défilé des Alliés victorieux. Si l’on comprend bien la valeur de ces images, elles ne représentent toutefois que la partie affichée de la «  Libération  », celle que le roman national a retenue. La réalité a aussi été celle d’une libération douloureuse, que ce reportage ne montre pas, faite de misère, de froid et de destructions.

Transcription

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