L’ouverture du musée mémorial des combats de la poche de Colmar à Turckheim
Infos
Résumé
Les combats de la poche de Colmar ont marqué les esprits et les paysages alsaciens, suscitant l’intérêt de passionnés qui se sont employés à en faire vivre le souvenir. Ce fut le cas de Christian Burgert et Gérard Terni, collectionneurs à l’origine du Musée Mémorial des combats de la poche de Colmar qui a ouvert ses portes à Turckheim en 1994, aujourd’hui lieu important du tourisme de mémoire.
Langue :
/
Date de publication du document :
09 déc. 2024
Date de diffusion :
16 mars 1994
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00336
Catégories
Niveaux - disciplines
Thèmes
Personnalités
Éclairage
Éclairage
Contexte historique
ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg
Entre décembre 1944 et février 1945, les combats de la poche de Colmar ont été particulièrement violents. À la suite de la prise de Mulhouse le 21 novembre 1944 puis de Strasbourg le 23 novembre par les Alliés, la ligne de front stagne, aboutissant à la structuration d’un front défensif de 170 kilomètres entre Sélestat, Sigolsheim, Thann et Mulhouse. Encerclée, la 19e armée allemande se renforce à la faveur de l’hiver alors que les Alliés ne disposent pas des moyens pour poursuivre leur attaque. Après avoir repoussé les offensives allemandes dans les Ardennes et en Alsace du Nord, les Alliés reprennent leur avancée en janvier 1945. À l’issue de deux semaines d’affrontements sanglants, la poche de Colmar est réduite et la 19e armée allemande est repoussée sur la rive droite du Rhin. Entre novembre 1944 et février 1945, ces combats auront entraîné la perte de 40 000 soldats alliés, en majorité des Français, et presque autant de soldats allemands, blessés, tués ou disparus, auxquels s’ajoutent environ 40 000 prisonniers de guerre. Les civils ont également payé le prix fort de la « Libération ». Dans le Haut-Rhin, 2 000 immeubles ont été complètement détruits et 40 000 sinistrés. Les localités restées sur la ligne de front durant de longues semaines ont connu des dégâts significatifs, certaines sont entièrement détruites comme Bennwihr, Sigolsheim, Mittelwihr, Ostheim.
Les combats de la poche de Colmar ont marqué les esprits et les paysages alsaciens. Combien de murs portent encore les marques des affrontements, criblés de balles ou d’éclats d’obus ? Combien de trous d’homme, creusés en forêt, sont encore visibles au détour d’une balade ? L’espace public regorge de cicatrices de ce passé pas si lointain, comme les blindés érigés en mémoriaux que l’on peut croiser aux bords des routes, comme le « Renard » à Kientzheim, le « Porc épic » à Illhausern, le « Chemin des Dames » à Grussenheim. Sans compter les nombreux cimetières militaires, à commencer par la gigantesque nécropole de Sigolsheim, installée au sommet d’une colline âprement disputée en décembre 1944. L’Alsace est un véritable musée de la Seconde Guerre mondiale à ciel ouvert, ce qui a pu susciter de l’intérêt, même dans les générations qui n’ont pas connu la guerre.
Ce fut le cas de Christian Burgert et Gérard Terni, deux jeunes collectionneurs passionnés, qui ont fondé l’association « Souvenir et Respect des combats pour la Liberté — Poche de Colmar — Hiver 44/45 » en 1988. Attachés à préserver le patrimoine issu du conflit, dans lesquels certains ne voient que de vieux morceaux de ferraille, ils ont développé une vaste collection d’objets, essentiellement de provenance locale. Après avoir obtenu le soutien de la mairie de Turckheim, cette collection a finalement trouvé un lieu d’exposition en 1993. Devenu le « Musée Mémorial des Combats de la poche de Colmar », c’est désormais un lieu du tourisme dans le Haut-Rhin qui accueille plus 20 000 visiteurs tous les ans, dont la moitié sont des croisiéristes américains qui visitent l’Alsace en remontant le Rhin, avides de comprendre dans quelles conditions leurs aînés ont combattu quatre-vingts ans auparavant.
Éclairage média
ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg
Ce reportage, qui porte sur l’ouverture du Musée mémorial des combats de la poche de Colmar de Turckheim, a été diffusé sur France 3 Alsace en 1994 dans le cadre de l’émission d’actualité « Rund um », un programme bilingue franco-alsacien quotidien qui existe depuis 1990.
Réalisé peu de temps après l’ouverture du musée, inaugurée en 1993 par la préfète du Haut-Rhin de l’époque, Hélène Blanc, ce reportage fait la promotion aux Alsaciens de ce qui constitue un nouveau lieu de mémoire et de tourisme dans la région. Rapidement, le projet obtient le soutien de la municipalité de Turckheim, et notamment du maire Jean-Pierre Fuchs, âgé de 11 ans au moment de la Libération et que l’on voit à l’écran. C’est lui qui a proposé d’implanter le musée dans la cave de l’ancien presbytère datant du XVIIIe siècle. Le lieu tombait sous le sens, puisque les Turckheimois, dont il faisait partie, y avaient trouvé refuge durant l’hiver 1944-1945 pour s’abriter des bombardements, avant la libération de la localité le 4 février 1945.
Faite d’objets authentiques, la collection à l’origine du projet présente la particularité de rassembler essentiellement des objets glanés dans la région, esprit que le musée actuel a tenu à perpétuer. La valeur patrimoniale de cette collection est d’autant plus forte que les équipes du musée essayent, autant que possible, de retracer l’origine de chaque pièce exposée au public. À l’origine collection « militaria », le musée est devenu un moyen de comprendre ce qu’ont été ces combats au moyen de l’histoire matérielle. L’une des pièces maîtresse, montrée à l’écran, est le moteur et l’hélice du P-47 « Thunderbolt » du capitaine Hirschauer qui s’est abîmé dans les environs de Jebsheim en février 1945. Le pilote en est sorti indemne, mais la carcasse a été enterrée dans un champ, jusqu’à ce qu’elle soit retrouvée par un agriculteur qui s’est pris le soc de sa charrue en labourant.
L’association qui gère le musée est désormais présidée par Jean-Marc Weckner et grâce au travail considérable des bénévoles, à commencer par Laurent Kloepfer, le musée de la poche de Colmar a considérablement évolué. Le modeste local de l’époque, montré dans ce document, a été agrandi en 2001 pour atteindre la surface de 250 m2. Pour abriter cette collection qui ne cesse de croître, faite d’acquisitions, mais aussi de prêts et de dons spontanés, l’association qui gère le musée a prévu un nouvel agrandissement ou un déménagement, selon les possibilités offertes par la commune. Reconnu pour la qualité exceptionnelle de sa collection, le musée a accueilli plus de 23 000 visiteurs en 2023, contre 4 000 l’année de son ouverture.
Transcription
Sur les mêmes niveaux - disciplines
Date de la vidéo: 10 avr. 2010
Durée de la vidéo: 03M 41S
Yvette Lundy, résistante, une mémoire pour la liberté
Date de la vidéo: 20 déc. 1999
Durée de la vidéo: 05M 11S
L’annexion de la Moselle par le IIIe Reich (1940-1944)
Date de la vidéo: 02 mai 1946
Durée de la vidéo: 57S
Le procès de Robert Wagner, ancien Gauleiter du Rhin supérieur
Date de la vidéo: 21 févr. 2018
Durée de la vidéo: 03M 07S
Rafle et déportation pour le STO à Nancy en 1943
Date de la vidéo: 10 sept. 1995
Durée de la vidéo: 01M 45S
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Date de la vidéo: 19 sept. 1990
Durée de la vidéo: 02M 32S
Le témoignage d’un Alsacien incorporé de force
Date de la vidéo: 16 févr. 1945
Durée de la vidéo: 03M 07S
La réduction définitive de la poche de Colmar
Date de la vidéo: 29 sept. 1944
Durée de la vidéo: 01M 45S
Le massacre d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944
Date de la vidéo: 16 févr. 1945
Durée de la vidéo: 03M 07S
La réduction définitive de la poche de Colmar
Date de la vidéo: 19 sept. 1990
Durée de la vidéo: 02M 32S
Le témoignage d’un Alsacien incorporé de force
Date de la vidéo: 01 mars 2003
Durée de la vidéo: 26M 0S
Guerre d'Algérie : le rapatriement des harkis
Date de la vidéo: 29 sept. 1944
Durée de la vidéo: 01M 45S
Le massacre d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944
Date de la vidéo: 16 juin 2017
Durée de la vidéo: 04M 04S
Adélaïde Hautval, médecin, déportée : l’humanité contre les crimes nazis
Date de la vidéo: 10 avr. 2010
Durée de la vidéo: 03M 41S
Yvette Lundy, résistante, une mémoire pour la liberté
Date de la vidéo: 14 déc. 1944
Durée de la vidéo: 02M 36S
Échange de prisonniers entre la France et l’URSS en 1944
Date de la vidéo: 21 févr. 2018
Durée de la vidéo: 03M 07S
Rafle et déportation pour le STO à Nancy en 1943
Date de la vidéo: 15 juin 2010
Durée de la vidéo: 02M 22S
La trouée de Sedan au cœur de la défaite française de 1940
Date de la vidéo: 05 juin 2015
Durée de la vidéo: 02M 0S
14-18 : la guerre des Mines et la butte du Vauquois
Date de la vidéo: 07 nov. 2018
Durée de la vidéo: 01M 45S
Le monument aux Héros de l’Armée noire : pour l’histoire et pour le présent
Date de la vidéo: 14 févr. 2018
Durée de la vidéo: 05M 14S
Hansi, artiste et homme multiple [en alsacien]
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 15 juin 2010
Durée de la vidéo: 02M 22S
La trouée de Sedan au cœur de la défaite française de 1940
Date de la vidéo: 21 févr. 2018
Durée de la vidéo: 03M 07S
Rafle et déportation pour le STO à Nancy en 1943
Date de la vidéo: 10 sept. 1995
Durée de la vidéo: 01M 45S
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Date de la vidéo: 14 sept. 2009
Durée de la vidéo: 01M 47S
Visite au cimetière américain de Saint-Avold en Moselle
Date de la vidéo: 07 août 2015
Durée de la vidéo: 05M 19S
Le vignoble champenois au patrimoine mondial de l'UNESCO: entre protection et valorisation
Date de la vidéo: 03 mai 2018
Durée de la vidéo: 05M 44S
Les sites funéraires de la Première Guerre mondiale en quête d’une reconnaissance par l’Unesco
Date de la vidéo: 09 nov. 2019
Durée de la vidéo: 02M 0S
Le parc national des forêts de Champagne et de Bourgogne, catalyseur économique ?
Date de la vidéo: 13 avr. 2011
Durée de la vidéo: 02M 03S