Visite au cimetière américain de Saint-Avold en Moselle
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Résumé
Ce reportage de France 3 nous emmène visiter le Lorraine American Cemetery and Memorial, le cimetière américain de Saint-Avold, en Moselle, le plus grand cimetière américain de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Sur une surface de 46 hectares, il accueille 10 489 sépultures, ainsi qu’un monument qui commémore 444 soldats disparus. Il reçoit chaque année entre 70 000 et 90 000 visiteurs.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
14 sept. 2009
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- 00163
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Contexte historique
ParProfesseure certifiée d’histoire-géographie au collège Paul Langevin à Hagondange
En mars 1945, les États-uniens portent leur choix sur Saint-Avold pour y installer une nécropole en raison de sa position privilégiée au sein d’un réseau de communication important mais aussi et surtout en raison de sa proximité avec les lieux de combats puisque l’on se trouve juste sur le passage de la ligne de front dans son avancée d’ouest en est entre Metz et Saarbruecken. Saint-Avold est d’ailleurs libérée le 27 novembre 1944. Les dépouilles de plus de 16 000 soldats proviennent des cimetières provisoires régionaux et y sont dès lors enterrées. En février 1948, le site ferme pour deux principales raisons : certains corps doivent être rapatriés vers les États-Unis tandis que des travaux commencent pour mettre en place le cimetière actuel, conçu par le cabinet Murphy et Locraft de Washington. Il est remis « en activité » dans un premier temps le 18 mai 1950, jour du Memorial Day. Mais l’inauguration officielle quant à elle a lieu le 19 juillet 1960.
Symboliquement, les premiers G.I.’s enterrés sont d’abord un catholique, un protestant, un juif ainsi qu’un soldat inconnu, symboles de leur diversité. Au total, 10 489 soldats reposent dans le cimetière dont 151 soldats inconnus et 11 femmes, des infirmières décédées de maladie ou d’un accident. Les femmes n'étaient en effet pas autorisées à combattre à l'époque. 10 287 tombes sont surmontées d’une croix latine, tandis que 202 sont surmontées d’une étoile de David et 4 sont décorées de la Medal of Honor, ou médaille d’honneur états-unienne. La Medal of Honor est la plus haute distinction militaire des États-Unis, elle récompense un acte d’héroïsme ou de bravoure exceptionnel au combat, au service de l’intérêt général.
Les soldats enterrés là ont en moyenne entre 19 et 23 ans et sont issus des Third United States Army et Seventh United States Army, à savoir les IIIe et VIIe Armées des États-Unis d’Amérique qui ont combattu durant la Campagne de Lorraine, débutée le 1er septembre 1944 et achevée le 19 mars 1945. Cette campagne de Lorraine est moins connue et pourtant plus longue et plus meurtrière que la campagne de Normandie. Plus de six mois de combats ont été nécessaires pour libérer totalement la région. Le but de cette campagne était de rejoindre le Rhin et la ligne Siegfried en libérant tout le Nord-Est de la France, et notamment les villes de Nancy, Metz, Thionville, Épinal,…
La première phase est menée par la Third United States Army - IIIe Armée U.S. - du Général George Patton durant le dernier trimestre de 1944, juste après la percée de Normandie. Mais des problèmes de logistique la freinent sur la Meuse à l'ouest de Metz, le 1er septembre 1944. En effet, la rapidité de progression de Patton dépasse celle de ses propres lignes de ravitaillement, provoquant des retards qui permettent aux Allemands de lancer une contre-attaque. La bataille de Metz est le point d’orgue de cette campagne militaire dans l’Est de la France. Elle oppose Patton et sa IIIe Armée à la Ière Armée du Général Von Knobelsdorff entre Thionville et Pont-à-Mousson. L’attaque américaine y rencontre une forte résistance de la part de la défense allemande. De lourdes pertes furent à dénombrer de part et d’autre de la ligne de front. Malgré leur infériorité en nombre de chars, les Américains finissent par l'emporter au cours de la première phase de la campagne de Lorraine, faisant prisonniers de hauts gradés allemands comme par exemple le Général Heinrich Kittel. Après sa traversée du Rhin, la IIIe Armée atteint l’Autriche, et participe à la libération des camps de concentration autour de Mauthausen.
La deuxième phase est quant à elle menée par la Seventh United States Army - VIIe Armée U.S. - du Général Alexander Patch durant le premier trimestre 1945. La VIIe Armée est la première armée états-unienne à avoir pris part aux combats durant la Seconde Guerre mondiale. Elle débarque sur les plages dans le sud de la Sicile en juillet 1943 et s’est par exemple emparée de la ville de Palerme. Elle participe ensuite au débarquement d’août 1944 dans le sud de la France et libère notamment Toulon, Marseille, Lyon,… Puis, elle remonte vers les Vosges et pénètre dans la plaine d'Alsace, où elle finit par atteindre le Rhin. Au cours de la bataille des Ardennes, elle prend en charge une partie de la zone de la IIIe Armée pour permettre à cette dernière d'aider les forces américaines encerclées à Bastogne.
La création de ce cimetière en conséquence de la campagne de Lorraine permet de montrer l’étendue et la violence de ce second conflit mondial, via ses protagonistes et les différents théâtres d’opération dans la lutte pour la libération des pays placés sous le joug nazi. Elle permet également de mettre en avant le bilan matériel et humain du conflit. Plus encore, ce reportage met en exergue la volonté de se souvenir tant pour les États-Unis que pour la France. L’enjeu étant la transmission de la mémoire.
Éclairage média
ParProfesseure certifiée d’histoire-géographie au collège Paul Langevin à Hagondange
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, ce reportage, qui s’insère dans le journal télévisé de 20h de la locale de France 3 Metz, propose de découvrir des lieux originaux ou qui méritent le détour en Moselle. Si le Cimetière américain de Saint-Avold est la plus grande nécropole militaire américaine d’Europe, elle n’est cependant pas aussi connue que le Normandy American Cemetery de Colleville-sur-Mer, situé sur Omaha Beach, l’une des cinq plages du Débarquement. Un autre cimetière se situe dans la région Grand-Est, à savoir le Epinal American Cemetery qui accueille les tombes de 5 255 soldats et un monument à la mémoire de 424 disparus.
Le reportage s’ouvre sur un plan large du cimetière composé de stèles blanches alignées sur un gazon parfaitement entretenu avec au fond une immense esplanade accueillant un belvédère. S’ensuit un plan rapproché de stèles sur lesquelles on peut lire les noms des soldats enterrés là. On peut par exemple lire : Jimmy Jackson – PFC – 3209 QM SV CO – Florida – DEC 26 1944.
Jimmy Jackson était Private First Class ou soldat de première classe. Il appartenait au 3209th QuarterMaster Service Company, une unité non combattante sorte de branche d’intendance et de logistique. Leurs missions étaient diverses, allant de la gestion du ravitaillement à la maintenance de certaines installations en passant par les services mortuaires. Jimmy Jackson est décédé le 26 décembre 1944 durant la campagne des Ardennes en Belgique.
Puis l’on a à nouveau un plan large sur des tombes qui s’étendent à perte de vue et un zoom sur la stèle au nom de Dale G. Reed – Pvt – 328 Inf – 26 Div – Indiana – Nov 19 1944.
Dale Gordon Reed était un soldat (Pvt pour Private) originaire de l’État de l’Indiana tué à l’âge de 24 ans le 19 novembre 1944, lors de la Bataille de Metz d’un coup de baïonnette. Il appartenait au 328e Régiment d’Infanterie - 26e division d’Infanterie. Il a été décoré de la Purple heart, une médaille militaire américaine, décernée aux soldats blessés ou tués au service de l'armée.
Puis vient une entrevue avec Gérald Arneneault, le surintendant du Cimetière américain de Saint-Avold. Il rappelle que chaque stèle symbolise une personne décédée, mais qui a vécu une histoire dans la grande Histoire. Les familles des soldats, de passage, parlent de la vie « de leur oncle, de leur papa ou de leur frère ».
Quelques vues d’ensemble permettent au journaliste de rappeler que le terrain n’est pas la propriété des États-Unis, mais qu’il est mis gracieusement à leur disposition par la France en échange de son entretien à perpétuité. Comme tous les cimetières militaires états-uniens situés hors ou sur le territoire des États-Unis, le cimetière de Saint-Avold est administré par l'American Battle Monuments Commission, une agence fédérale indépendante du gouvernement. Elle a été fondée par le Congrès des États-Unis en mars 1923 et est une branche autonome par rapport au pouvoir exécutif. Elle dispose d’un fonctionnement propre directement organisé par la loi qui l’a fait naître et est chargée de l'entretien des monuments et cimetières.
On entre ensuite dans le mémorial où l’on peut trouver notamment un groupe de cinq statues allégoriques symbolisant l'éternelle lutte pour la liberté. Le mur sud est orné d'une immense carte qui retrace les opérations militaires. De part et d'autre du mémorial, se trouve le Mur des Disparus qui porte le nom de 444 jeunes soldats américains dont les corps ne furent jamais retrouvés. C’est là que le surintendant Arneneault évoque les visiteurs, qu’ils appartiennent aux familles des soldats ou non, sous les portraits officiels de grands généraux états-uniens tels que Dwight D. Eisenhower (2e à gauche) ou George Patton (en haut à droite). La caméra filme également des mots laissés dans l’énorme livre d’or du mémorial dont chaque page est organisée en quatre colonnes : Date – Nom – Adresse – Message. L’on peut se rendre compte que les messages laissés sont écrits dans plusieurs langues, que ce soit en français « Très impressionné », anglais « Very impressed, very touched », allemand « Danke » ou encore néerlandais « Dank U ». Des messages émouvants aux origines les plus diverses et qui sont le plus souvent emprunts de gratitude à l’encontre des soldats américains qui se sont battus et ont donné leur vie pour la libération de la France.
Le reportage se finit avec une vue du portail d’entrée au cimetière et annonce qu’il accueille chaque année entre 70 000 et 90 000 visiteurs. En France, chaque année, environ six millions de personnes visitent des lieux consacrés aux deux guerres mondiales. Ces visiteurs pratiquent ce que l’on peut qualifier de « Tourisme de mémoire », notion définie par Atout France, l’agence de promotion touristique française, en 2012. Ces touristes, tout aussi divers que les soldats à qui ils viennent rendre visite, s’inscrivent dans une démarche personnelle, civique ou pédagogique, trouvant là une opportunité de mieux comprendre l’Histoire.
Transcription
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