Visite de Madame Eleanor Roosevelt au camp de transit du Grand Arénas [Muet]
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Résumé
Eleanor Roosevelt visite deux centres subventionnés de l'American Jewish Joint Committee installés dans le sud de la France, la Herbert H. Lehman Home, une maison de jeunes située près de Montpellier et la cité du nouvel Arénas dans les faubourgs de Marseille où transitent les juifs sépharades d'Afrique du Nord désireux de s'installer dans le jeune État israélien et de faire ainsi leur "retour en terre promise" (l'alyah).
Date de diffusion :
19 mars 1955
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Contexte historique
Par
Eleanor Roosevelt, la veuve du président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt, bien connue pour ses engagements humanitaires et pour sa participation à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l'homme (1948), s'intéresse de près et depuis longtemps aux questions touchant aux réfugiés. Sensible dès avant la guerre aux persécutions dont les juifs ont été les objets dans les territoires sous domination nazie, bouleversée, comme il se doit, par l'extermination, elle encourage leur établissement dans le jeune État d'Israël. C'est au titre de déléguée des Nations Unies qu'elle visite les deux centres de regroupement où on la suit dans ce reportage.
Depuis 1946, le sud de la France est la plaque tournante de cette migration et Marseille est la principale base des organisations sionistes. C'est ce que l'affaire de l'Exodus a bien mis en lumière en juillet 1947 (voir L'"Exodus" au large de Port-de-Bouc). Mais, alors qu'à l'époque, il s'agissait de populations d'Europe centrale et orientale rescapées des camps nazis, depuis 1948, ce sont des juifs d'Afrique du Nord, des sépharades, qui composent le gros de cette migration. Pénétrée par l'idéologie sioniste depuis les années vingt, la communauté juive marocaine, la plus importante d'Afrique du Nord (263 000 personnes en 1948 pour 130 000 en Algérie et 101 000 en Tunisie) alimente l'essentiel de ce flux. Le mouvement s'est accéléré avec la revendication d'indépendance de l'État chérifien et les violences qui l'ont accompagnée, bien que le Maroc ne soit pas une terre d'antisémitisme. À ces juifs marocains s'en ajoutent d'autres venus de Tunisie ou d'Égypte. C'est une migration de pauvres, sans qualification, désireux de bénéficier de la loi du retour votée par Israël en 1950 et de réaliser ainsi son "alyah". Leur adaptation en Israël ne sera pas toujours facile et un certain nombre reviendra en France.
Le camp de transit du Grand Arénas est le principal lieu de leur regroupement dans l'attente du départ. Situé dans une propriété de l'Assistance publique, près de La Cayolle, non loin des Baumettes, au sud de la ville, le camp a été ouvert avant la guerre dans une ancienne sablière et réaménagé, par la suite, par l'Entraide française. Depuis la Libération, il a abrité d'abord des prisonniers de guerre allemands, puis des Vietnamiens, souvent anciens soldats bloqués en France par la guerre et utilisés comme main d'oeuvre. Il devient le point de passage presque obligé de la migration vers Israël à partir de 1946. Il restera en fonction jusqu'en 1966. Plusieurs dizaines de milliers de sépharades passeront par lui (voir Une terre qui leur est promise). Les conditions de vie y sont rudimentaires, mais le séjour est souvent assez court, sauf pour les nombreux malades qui se trouvent à l'infirmerie du camp. Contrôlé par l'Agence juive, qui organise les départs, le camp, sur lequel flotte le drapeau d'Israël, est une sorte d'antichambre de la "Terre promise". Les "tonneaux", ces "drôles" de baraquements métalliques aux toits arrondis, imaginés par l'architecte Fernand Pouillon, marquent les souvenirs de tous ceux qui y ont séjourné.
Mais les juifs ne sont pas les seuls à y avoir transité. En même temps, mais dans un "quartier" séparé, y sont logés des travailleurs immigrés nord-africains en attente de départ vers leur lieu d'embauche. On y trouvera aussi des laissés pour compte de la décolonisation. Le camp sera d'ailleurs en voie de "bidonvillisation" dans les années soixante. Le "Nouvel Arénas" abrite alors 180 familles. Les derniers tonneaux du Grand Arénas seront détruits en 1973 dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire.
Bibliographie :
Nathalie Deguigné et Émile Témime, Le camp du Grand Arénas, Marseille 1944-1966, Paris, Autrement, 2001.
Abdelmalek Sayad, Jean-Jacques Jordi et Émile Témime dir., Migrance. Histoire des migrations à Marseille, tome 4, Aix-en-Provence, Édisud, 1991.
Filmographie :
L'Année prochaine à Jérusalem, réalisateurs : Régis Sauder et Julie Aguttes, Les films du Tambour de Soie et Trois Frères Production, avec France 3 Méditerranée, 2008.
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