Johan van der Keuken, invité d'honneur au Mois de la Photo

05 novembre 1998
02m 18s
Réf. 00263

Notice

Résumé :

Portrait et interview du photographe et cinéaste Johan van der Keuken, invité d'honneur au Mois de la Photo à Paris. Ce photographe n'a cessé de travailler sur la forme et la lumière à travers des sujets très éclectiques, des photos de nus à la guerre de Tchétchénie. Il a aussi réalisé une cinquantaine de documentaires dont Amsterdam, global village dont on voit un extrait.

Type de média :
Date de diffusion :
05 novembre 1998
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )
Thèmes :

Éclairage

Décédé en 2001 à Amsterdam où il était né en 1938, Johan van der Keuken est un photographe et cinéaste néerlandais dont la carrière très productive se déroule sur une quarantaine d'années. Il commence la photographie à l'âge de douze ans et publie à dix-sept ans son premier recueil de photographies. De 1956 à 1958, il suit les cours de l'Idhec (Institut des hautes études cinématographiques, Paris) et profite de ce séjour pour photographier les rues de la capitale.

Par la suite, il se lance dans la réalisation de nombreux films documentaires, plus d'une cinquantaine au cours de sa vie, souvent primés. Parallèlement, il poursuit son activité de photographe, publie des textes sur la photographie et le cinéma dans différents magazines, écrit une chronique dans la revue cinématographique Skrien et donne des conférences sur le cinéma.

Il parcourt le monde en compagnie de son épouse qui tient le micro tandis qu'il filme le réel, sans exhibitionnisme. Commentant les trois documentaires de l'ensemble Nord-Sud, il déclare en 1974 : "Le sentiment qui m'a poursuivi pendant toute la réalisation était : moi aussi, j'aurais pu être un écolier noir du Cameroun, ou une femme débile, vieille avant l'âge, dans le ghetto de Colombus, ou un de ces Indiens sans avenir des montagnes des Andes..."

Emmanuel Zbinden

Transcription

Journaliste
L'oeil de Van Der Keuken. Le mois de la photo, à Paris, a fait de ce photographe et cinéaste néerlandais son invité d'honneur. Pas moins de 6 expositions lui sont consacrées. Richard Tripault et Benoît Veran.
Richard Tripault
Entre Johan Van Der Keuken et l'image, il y a près d'un siècle de passion, une passion née à Amsterdam lorsque à 12 ans, le petit Johan découvre la photographie grâce à son grand-père. Aujourd'hui, à 60 ans, après avoir pratiqué tous les arts visuels et parcouru le monde, il reste fasciné par la force du cliché, cet instantané qui reflète la réalité tout en laissant place à la personnalité de l'artiste. Des scènes de rue à La Paz au corps féminin, Johan Van Der Keuken observe, analyse et met dans sa photo tous les sentiments que lui inspire son sujet. Témoin de la guerre en Tchétchénie, il utilise la lumière pour sublimer les visages.
Johan Van Der Keuken
Ce qui est important, c'est de montrer ce qu'a été la beauté de ces gens, la beauté de cet enfant - s'il avait vécu - dans cette lumière magnifique. Donc je voulais dire que la lumière, c'est pas du tout une chose marginale.
Richard Tripault
Cette lumière et cette recherche sur les formes, que l'on retrouve dans le cinéma de Van Der Keuken. Auteur d'une cinquantaine de documentaires, il trouve son inspiration dans les souffrances du Tiers monde, les quartiers populaires et l'écologie. A la rigueur du photographe, il ajoute alors la spontanéité du caméraman.
Johan Van Der Keuken
Il y a plein d'activités. Donc c'est ça qui m'intéresse. On fait un truc isolé et puis, autour, il y a plein de choses qui se passent qui brisent, justement, l'uniformité de l'information.
Inconnu
[néerlandais]
Richard Tripault
Passant sans cesse de la photographie au cinéma, Johan Van Der Keuken continue à regarder le monde et à témoigner. Il nous montre les réalités et transmet ses émotions grâce à la beauté de ses images.