Benoît Duquesne
Venons-en, maintenant, au palmarès du cinquante quatrième festival de Cannes.
Je vous le disais en commençant ce journal.
Isabelle Huppert et Benoît Magimel décrochent les prix d'interprétation pour leur rôle dans "La Pianiste" de l'autrichien Michael Haneke qui reçoit le grand prix spécial du jury.
La palme d'or, elle, a été attribuée à "La Chambre du fils" de Nanni Moretti.
Michel Monpontet
Michel Monpontet
Nous les avions quitté il y a douze jours.
Les revoilà, vingt trois films plus tard, les dix membres du jury sous la présidence de madame Liv Ullmann.
C'est eux qui viennent mettre fin au suspens.
Et la présidente, madame Liv Ullmann.
Mais dès la première grande récompense, on va comprendre vers où vont pencher les lauriers de la gloire.
Isabelle Huppert, rôle-performance, rôle fou et démesuré.
Dans "La Pianiste" tiré du fabuleux roman de Elfriede Jelinek, elle incarne une professeur de piano dont la libido se résume à la fréquentation des sexs shops, loin des sentiments qui, seuls, s'adressent à la musique.
Alors, je remercie Bach, Schubert et Mozart.
Encore "La Pianiste", mais cette fois-ci, pour le prix d'interprétation masculine.
Benoît Magimel qu'on avait découvert, il y a quatorze ans, dans "La Vie est un long fleuve tranquille".
Il est, dans ce film, l'élève de la pianiste, celui qui la fera craquer.
Pour ce film, donc, carton plein du côté des acteurs.
Mais ce n'est pas fini.
Toujours et encore "La Pianiste", et le cinéaste autrichien Michael Haneke, grand prix du jury.
Un an après l'échec du film "Le Code Inconnu", voici Michael Haneke sur le toit du monde.
Michael Haneke trois fois décoré, trois fois honoré.
Michael Haneke
Je suis vraiment très ému que notre film, maintenant, a reçu trois prix.
C'est extraordinaire...
Michel Monpontet
La voie était donc libre pour l'archi-favori de cette compétition.
Le réalisateur italien Nanni Moretti et "La Chambre du fils".
Le seul film qui aura véritablement fait l'unanimité sur la croisette.
Sa quatrième visite à Cannes sera donc la bonne.
"La Chambre du fils", un film grave et émouvant sur la disparition d'un enfant dans la vie d'une paisible famille italienne.
Un film réalisé par le seul réalisateur italien dont on comprend tout même lorsqu'il ne parle qu'en italien, et lorsqu'il fait, aussi, du si beau cinéma.
Vainqueur par défaut diront les grincheux. Vainqueur magnifique d'abord et avant tout.
Affiche du festival