Nathan Katz, un chantre de la poésie alsacienne [en alsacien]
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Résumé
A l’occasion du 25ème anniversaire de sa mort, le reportage dresse le portrait du poète sundgauvien Nathan Katz (1892-1981). Lectures de vers, photos anciennes, paysages mais aussi documents administratifs invitent à redécouvrir son œuvre et son destin particulier.
Langue :
Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
19 juil. 2006
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Informations et crédits
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- 00022
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Contexte historique
ParProfesseure certifiée d'histoire-géographie au Lycée Marc Bloch de Bischheim
Nathan Katz est né dans une famille d’artisans dans le Sundgau, au sud de l’Alsace, au moment où celle-ci, tout comme la Moselle, est allemande. Ces territoires ont été rattachés à l’Empire allemand à l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et constituent désormais le Reichsland Elsaß Lothringen. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, le français est remplacé par l’allemand dans l’administration et à l’école. Le jeune Nathan Katz a fréquenté l’école allemande où il a été éduqué par des instituteurs venus de Reich pour imposer l’apprentissage du Hochdeutsch, l’allemand standard, aux enfants, au détriment de leur dialecte alsacien.
Le poète s’inscrit dans la lignée des artistes et écrivains alsaciens qui se sont mobilisés pour défendre leur langue et culture régionales et se retrouver autour d’une identité alsacienne. A l’instar de Gustav Stoskopf pour le théâtre, il a montré avec la poésie que le dialecte alsacien est aussi une langue de création artistique qui ne peut être cantonnée aux échanges de la vie quotidienne et familiale.
Âgé de 22 ans en 1914, il est, comme l’ensemble des Alsaciens en âge de combattre, enrôlé dans l’armée allemande et est notamment envoyé sur le front russe. Là il est fait prisonnier en 1915 mais libéré en 1916 car reconnu Français. Ceci est dû à l’intervention de la France auprès de son allié russe. Elle prépare alors déjà le retour des provinces perdues dans le territoire national à l’issue de la guerre.
D’origine juive le jeune Nathan Katz est mobilisé à l’instar de ses coreligionnaires au service de l’armée de l’Empire wilhelmien. Il ne l’est, par contre, plus lors de la Seconde Guerre mondiale lorsque l’Alsace est une nouvelle fois annexée par l’Allemagne en 1940. Les lois anti-juives de Nuremberg adoptées en 1935 par le régime nazi entrent en effet également en vigueur dans la région désormais intégrée au Reich allemand. Nathan Katz rejoint Limoges en Haute-Vienne dès 1939, une région qui a massivement accueilli les Alsaciens résidant le long du Rhin lors de «la drôle de guerre» de 1939 à 1940.
Le reportage est également à replacer dans le contexte de la création du prix du patrimoine Nathan Katz en 2004. Celui-ci récompense chaque année la meilleure traduction d’une œuvre écrite par un Alsacien en dialecte ou en allemand du Moyen Âge à nos jours afin de contribuer à valoriser la richesse de la littérature régionale marquée par le dialogue des langues et des cultures.
Éclairage média
ParProfesseure certifiée d'histoire-géographie au Lycée Marc Bloch de Bischheim
Le reportage retrace l’existence du poète tout en décrivant son œuvre grâce à divers textes, photos et documents d’archives présentés successivement par des intervenants différents.
La vidéo proposée pour commencer l’émission permet de cerner d’entrée de jeu le style et la personnalité de Nathan Katz. Il y énonce sa définition du bon poète dialectal maîtrisant et manipulant parfaitement la langue dans laquelle il écrit. Sa poésie se caractérise ainsi par sa mélodie particulière liée au rythme et aux sonorités de sa langue dialectale.
Lui succèdent des photos de son village natal Waldighoffen, mises en rythme par des vers qu’il a composés. Ces derniers sont lus par Jean-Paul Gunsett (1925-2017) lui-même poète et écrivain alsacien rédigeant en langue régionale. Il a aussi été membre du jury du prix du patrimoine Nathan Katz. Des photos rappelant son passé de représentant le montrent lors de ses longs et nombreux déplacements professionnels jusqu’en Afrique du Nord au cours desquels il a beaucoup écrit, nostalgique de son Sundgau natal.
Yolande Siebert, auteure d’une thèse consacrée à Nathan Katz et conservatrice des collections d’alsatiques à la bibliothèque nationale de Strasbourg, souligne son souci d’authenticité dans l’écriture de ses poèmes. Des photos de fleurs des champs, de chemins forestiers et de maisons alsaciennes à colombage qu’il chérissait appuient son propos.
Viennent ensuite des documents d’identité témoignant de son passé malheureux au cours des deux guerres mondiales. Ils sont présentés par André Baraundstedter, président du musée sundgauvien d’Altkirch rapidement montré à l’écran. Ce dernier se trouve dans un vieil immeuble de style Renaissance qui fut jusqu’à la Révolution française la résidence des baillis. La carte d’identité décernée par l’ambassade de France en Russie alors qu’il est prisonnier de guerre interroge. Il était en effet citoyen allemand, mais la France est parvenue à faire reconnaître le statut de minorité française aux Alsaciens et Lorrains, profitant de ses relations privilégiées avec l’allié russe de la Triple-Entente. Vient ensuite la carte d’identité délivrée en 1918 alors que la population alsacienne est redevenue française. Le tampon juif a été rajouté après 1940 alors que le régime de Vichy a commencé, de sa propre initiative, à recenser ses ressortissants d’origine israélite. Les diverses photos le représentant seul ou avec sa famille, sur des terrasses de café, en voyage, chez lui, révèlent qu’il n’était pas un juif pratiquant.
L’édition s’achève sur un chemin champêtre à la lecture de vers de Nathan Katz par Jean-Paul Gunsett afin d’insister encore sur l’attachement du poète aux paysages de sa région natale.
Grand nom de la poésie dialectale, il est reconnu et gratifié de son vivant. Elu membre titulaire de l’Académie d’Alsace il reçoit en 1966 le Prix de la Culture du Rhin supérieur (Oberrheinischer Kulturpreis) de la Fondation Goethe de Bâle, puis le “Bretzel d’Or” décerné par l’Alsace. Hors de la région, sa portée est néanmoins restreinte, même si ses œuvres furent largement traduites.
Transcription
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