Le dynamisme de la filière des industries de la santé et des biotechnologies en Alsace
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Le reportage diffusé en 2018 revient sur le dynamisme de la filière des industries de la santé et des biotechnologies en Alsace, en mettant en avant la concentration de grandes firmes transnationales, des universités et des laboratoires de recherche dans le domaine, dans une logique technopolitaine.
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Date de publication du document :
11 mai 2021
Date de diffusion :
08 avr. 2018
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Contexte historique
ParProfesseur agrégé d’histoire-géographie en CPGE au lycée Montaigne à Mulhouse
Depuis les années 1980-1990, les effets conjugués de la mondialisation, de la production et de l’essor des NTIC ont profondément bouleversé les systèmes et les espaces productifs industriels à l’échelle de la France, du monde mais aussi de la région Grand Est. Ils ont participé à leurs mutations et à leurs diversifications, certains territoires subissant de plein fouet des formes de désindustrialisation et de reconversion économique, d’autres tirant leur épingle du jeu par le biais de secteurs industriels innovants, incorporant des services et de la haute technologie. C’est le cas de la filière des industries et des technologies de la santé autour du pôle de compétitivité Alsace BioValley, devenue BIoValley France en 2019 (un des 6 pôles de compétitivité de la Région Grand Est). Centré sur les innovations thérapeutiques, les technologies médicales, les nouveaux médicaments et l’e-santé, il concentre des activités économiques de la filière de la santé et des NTIC. Cette expression a été forgée sur le modèle de la Silicon Valley, « Bio » renvoyant à la concentration de firmes pharmaceutiques de rayonnement mondial (Novartis, La Roche Hoffmann, Lilly, Merck…) en Alsace mais aussi plus globalement dans la région du Rhin Supérieur (Alsace, Bade-Wurtemberg et région bâloise).
Les pôles de compétitivité ont été impulsés en France par l’Etat en juillet 2005 dans le cadre de politiques industrielles visant à promouvoir l’innovation comme levier de développement économique. On peut définir un pôle de compétitivité comme une combinaison sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publiques ou privées, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autours de projets communs au caractère innovant. C’est à la fois un réseau d’acteurs privés et publics ainsi qu’un territoire innovant reposant sur la R&D. Les pôles de compétitivité renvoient dans la littérature anglo-saxonne à la notion de cluster. Elle est héritée de la théorie des districts industriels d’Alfred Marshall (économiste britannique néoclassique), conçue en 1890 qui met en avant l’importance de l’environnement territorial dans l’implantation des entreprises. Elle a été enrichie dans les années 1980-1990 par Michael Porter qui envisageait les clusters comme une concentration d’acteurs interconnectés (des entreprises, des universités, des centres de recherche et des acteurs institutionnels locaux) dans une même filière ou branche d’activité qui sont en compétition mais également en situation de coopération. Les entreprises d’une même filière ou d’une même branche ont tendance à se concentrer géographiquement dans un même territoire afin de bénéficier des externalités positives liées à des effets d’agglomération et de dispersion. En effet, leur proximité et leur interdépendance favorisent la concentration et la circulation des connaissances (que les économistes qualifient de capital humain, théorisé par Gary Becker), de la main d’œuvre mais aussi des innovations tout en favorisant la réduction des coûts de transaction et les économies d’échelles : par conséquent à la fois des gains de productivité et des gains de compétitivité.
On peut alors mettre en exergue les facteurs de localisation des entreprises pharmaceutiques en Alsace. La dimension transfrontalière est un atout indéniable pour les entreprises qui peuvent bénéficier de l’intégration économique européenne et de la complémentarité des systèmes productifs des suisses, allemands et alsaciens. Le territoire alsacien offre d’autres aménités. La qualité des organismes de formation et des universités constituent un atout considérable pour les entreprises qui peuvent bénéficier d’étudiants bien formés et de chercheurs (dont certains ont reçu des prix Nobel) : la concentration de « matière grise » et la coopération universitaire trinationale sont des leviers majeurs pour expliciter la localisation des entreprises. Or la présence d’universités est souvent corrélée à la présence d’une métropole, concentrant des fonctions de commandement stratégiques. En outre, la présence d’infrastructures de transport (capital public) favorise une bonne connexion de l’Alsace à l’échelle nationale mais également à l’échelle européenne (lignes ferroviaires à haute vitesse, aéroport, autoroutes).
Éclairage média
ParProfesseur agrégé d’histoire-géographie en CPGE au lycée Montaigne à Mulhouse
Le reportage, diffusé en 2018, permet de mettre en lumière les acteurs de la production, les institutions et les facteurs de l’attractivité économique de l’Alsace dans la filière des industries de la santé et des biotechnologies au sein du cluster BioValley.
De nombreuses grandes firmes transnationales pharmaceutiques ont fait le choix de s’implanter en Alsace : on peut mentionner les exemples de la grande entreprise américaine Lilly, installée à Fegersheim au sud de Strasbourg depuis 1967, mais aussi les géants du médicament suisse Novartis, à Huningue, dans la périphérie française de la métropole bâloise, la firme américaine Merck Millipore à Molsheim, dans la périphérie de Strasbourg, depuis 1972, et la firme française Sanofi à Strasbourg. Elles y ont implanté des unités de production automatisées et robotisées mais aussi des laboratoires de recherches. Elles sont en lien avec des fournisseurs mais également avec des start-up innovantes à l’instar d’Insimo (spécialisée dans la modélisation numérique des organes). Ces entreprises font de l’innovation technologique la clé de leur développement économique. Or elles ont besoin d’un personnel hautement qualifié.
Les organismes de la formation et les universités ont une place centrale dans les clusters : c’est le cas des universités (faculté de pharmacie située à Illkirch), des laboratoires de recherche publics (comme l’IRCAD, Institut de Recherche contre les Cancers de l’appareil digestif) et privés, d’instruments de recherche au sein du CHU de Strasbourg comme Alyatec (une chambre d’exposition allergène pour mettre en œuvre des essais cliniques) mais aussi des organismes de formation. Le reportage se focalise notamment sur l’EASE (European Aseptic and Sterile Environment). Il a été fondé en 2017 à proximité de la faculté de Pharmacie dans le parc d’innovation d’Illkirch au sud de Strasbourg, pour former les personnels des entreprises pharmaceutiques : il s’agit d’une usine-école, unique en son genre, qui permet une immersion des étudiants dans un contexte qui se rapproche au plus près des conditions réelles des sites de production, financée par l’Etat, la Région mais aussi des FTN implantées en Alsace.
L’interdépendance entre les entreprises, les laboratoires de recherche et les universités est au cœur des logiques de cluster mais leur fonctionnement repose également sur la présence d’acteurs publics et institutionnels locaux afin de favoriser les synergies et les échanges. C’est le cas de l’ADIRA, une association créée sous l’impulsion de la Région, pour faciliter le développement des entreprises et du territoire, mais aussi d’Alsace BioValley qui est une autre association (fondée en 1998) visant à favoriser le développement de projets industriels innovants en délivrant des services et des conseils aux entreprises, et qui a fusionné avec le pôle de compétitivité). Leurs directrices ont été interviewées dans le cadre de ce reportage, Monique Jung pour l’ADIRA et Séverine Sigrist pour Alsace BioValley.
Le parc d’innovation d’Illkirch, mentionné dans le reportage, est un exemple de technopôle au sein du pôle de compétitivité BioValley France : il concentre un campus universitaire de l’Université de Strasbourg, composé d’une dizaine d’établissements supérieurs comme Telecom Physique Strasbourg (TPS), l’Ecole supérieure de biotechnologies de Strasbourg (ESBS), des centres de recherche (le CNRS, l’IRCAD, l’INSERM, l’Institut génétique et de biologie moléculaire et cellulaire…) des start-up (Alsachim, Novalix…) mais aussi un centre d’affaire, des hôtels d’entreprises… sur plus de 170 ha. Il regroupe plus de 3000 étudiants, plus de 1500 chercheurs et enseignants, plus de 100 entreprises spécialisées dans les NTIC, dans la filière de la santé et dans le domaine spatial. Son paysage est emblématique des territoires de l’innovation.
Le reportage met rapidement en exergue les bienfaits de cet « écosystème technologique » à l’échelle régionale : on compte plus de 300 entreprises dans le médicament et la santé en Alsace et plus de 150.000 emplois dans la filière des industries de santé, des biotechnologies et des technologies médicales.
Transcription
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Astrid Servent
L’Alsace, place forte de l’industrie pharmaceutique, de l’innovation médicale, c’est notre dossier ce soir, notre région concentre de très nombreuses entreprises et des startups qui sont réunies au sein de ce qu’on appelle la BioValley, l’Alsace souvent leader dans ce domaine au niveau européen.C’est un dossier signé Marie-Christine Lang avec Thierry Sitter.
Marie-Christine Lang
Les fabricants de médicaments Merck ou Novartis, l’américain Lilly, leader de la production d’insuline ; dans le domaine de la santé, l’Alsace rassemble sur son territoire des géants.Pourquoi une telle concentration ?Dans les années 70, il est vrai que certaines entreprises américaines ont recherché une implantation au coeur de l’Europe.Depuis, il y a d’autres clefs d’attractivité.
Monique Jung
Nous avons la chance d’avoir effectivement des prix nobels en activité, une université extrêmement puissante, et nous avons cette collaboration transfrontalière qui nous permet d’avoir des campus tri- nationaux avec des collaborations sur le Bade-Wurtemberg, sur l’Allemagne, donc, et la Suisse, qui avec l’Alsace, font très clairement un territoire d’exception.
Marie-Christine Lang
Autour de ces grosses entreprises, tout un écosystème s’est développé.L’Alsace, c’est aujourd’hui, plus de 300 sociétés dans le médicament et l’innovation médicale, 150 000 emplois, avec de très nombreuses startups.Elles sont 150 disséminées dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, réunies au sein de la BioValley.
Séverine Sigrist
Notre rôle c’est vraiment d’aller sur le développement de ces entreprises dans le domaine de la santé, et de les accompagner dans leur stratégie business pour qu’on aille du projet au départ vers le produit.
Marie-Christine Lang
Parmi les startups, membres de la BioValley, il y a celles qui font de la recherche comme Alyatec, l’entreprise a mis au point une chambre d’exposition à des allergènes unique en France, pour mieux soigner l’asthme ou la rhinite.Il y a aussi celles qui font de l’innovation comme InSimo, startup de 18 salariés, ici on modélise des organes virtuels interactifs, afin de faire progresser la chirurgie.
Pierre-Jean Bensoussan
Notre approche va vers vraiment le réalisme total mécanique de l’organe, c’est quelque chose qui est vraiment innovant, enfin c’est là-dessus qu’on se positionne.C’est ce qui permet notamment de faire des opérations complètes en ayant les conséquences de toutes les premières étapes de la chirurgie jusqu’à la fin de la chirurgie dans la simulation, donc comme dans une chirurgie réelle.
Marie-Christine Lang
Des entreprises qui ont besoin de personnels hautement qualifiés.Un projet ambitieux vient d’ailleurs de voir le jour, à côté de la fac de pharmacie, une usine-école dernier cri sur 4 000 m2, un investissement de 27 millions d’euros financé par la région, l’Etat et les grosses entreprises du secteur.
Laurent Queron
Ça crée une synergie au sein de toutes les entreprises locales et même frontalières qui sont vraiment demandeuses d’un tel outil qui est complètement unique en Europe, mais l’outil particulier de EASE c’est que, on a tout fait autour des équipements de process pour que ce soit conforme à une usine pharmaceutique.
Marie-Christine Lang
L’école EASE pourra former simultanément jusqu’à 80 salariés ou étudiants, de quoi renforcer encore le secteur très porteur de la santé en Alsace.
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