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15 mai
2012

Entre instruction et colonisation : le cas Jules Ferry

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Résumé

Figure fondatrice de l’identité républicaine française à travers sa réforme de l’enseignement primaire, Jules Ferry est aussi à associer à la politique coloniale de la IIIe République. Célébré aujourd’hui, ce fut pourtant un homme objet d’une détestation rarement atteinte dans l’histoire de la France contemporaine.

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Date de publication du document :

08 déc. 2021

Date de diffusion :

15 mai 2012

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Contexte historique

ParProfesseur agrégé d’histoire-géographie au collège Elsa Triolet à Thaon-les-Vosges

Jules Ferry est né en 1832 dans une famille bourgeoise de Saint-Dié. Ce fils d’avocat fait ses études à Strasbourg, puis à la faculté de droit de Paris. C’est dans la capitale qu’il débute sa carrière politique et se fait remarquer par Les Comptes fantastiques d’Haussmann (1868), dans lesquels il met en cause les choix urbanistiques et la pratique du pouvoir par Napoléon III. Cette notoriété lui permet d’être élu député républicain dès l’année suivante. Nommé maire de Paris après la chute de l’Empire, il a la charge de ravitailler la population assiégée par les Prussiens. C’est durant cette période qu’il acquiert le sobriquet de « Ferry-Famine ». Impopulaire, il quitte la ville dès le début de la Commune – à laquelle il s’oppose – et se replie sur sa terre natale où il assiste à l’amputation de l’arrondissement de Saint-Dié, auquel on retire la quasi-totalité du canton de Schirmeck.

Durant toute sa carrière, Ferry conserve des liens importants avec les Vosges, à la fois terre d’ancrage et lieu de méditation mélancolique. Il y enracine son pouvoir local en se faisant élire conseiller général du canton du Thillot et en présidant aux destinées du conseil général de 1880 à 1892. Parallèlement, il représente le département à la chambre basse de 1871 à 1889. Durant la première décennie de la IIIe République, il devient l’un des leaders du parti républicain et, après la crise institutionnelle du 16 mai 1877 – opposant le monarchiste Mac-Mahon et la majorité républicaine de la Chambre des députés –, il accède aux responsabilités. De 1879 à 1883, il est à trois reprises ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, et il assume la présidence du Conseil en 1880-1881 puis en 1883-1885. Durant ces six années, cette figure majeure de ceux qu’on appelle les opportunistes façonne durablement la société française.

Comme tous les républicains conscients de la fragilité de l’ancrage du nouveau régime dans le pays, en particulier dans le monde rural, il comprend la nécessité de faire aimer la République en passant par l’école. C’est dans ce cadre que se met en place la législation sur l’enseignement primaire gratuit, laïque et obligatoire. Si cette politique fait de la « communale » le cœur de l’identité républicaine, l’idéologie méritocratique du système est en contradiction avec la réalité puisque perdure un enseignement secondaire d’élite, clairement aristocratique, réservé à la bourgeoisie. Par ailleurs, si Ferry retire à l’enseignement privé la collation des grades universitaires, il ne mène pas une politique anticléricale. Dans sa célèbre lettre circulaire aux instituteurs (1883), il réserve aux familles l’instruction religieuse, l’école garantissant l’instruction morale et civique.

Parallèlement, Ferry entend donner au pays une place au soleil, véritable dérivatif à la soif de « revanche » de certains. Il s’agit à la fois d’assurer des sources de matières premières et des débouchés pour les entreprises, tout en sécurisant les routes maritimes. Dans une optique propre au positivisme, il développe une rhétorique « humanitaire » sur le devoir moral qu’a la France à l’égard de peuples restés à l’écart de la route du progrès. C’est dans cette optique qu’il parle de l’obligation morale de « civiliser les peuples inférieurs ». De manière plus prosaïque, la République de Ferry, par ailleurs ministre des Affaires étrangères en 1883-1885, s’impose en Tunisie, à Madagascar, lance l’expédition de Savorgnan de Brazza au Congo, s’engage et s’enlise au Tonkin face à la Chine. Le contrôle du Fleuve rouge, la conquête puis le retrait de la ville de Lang Son au nord de Hanoï entraîne une grave crise politique. Ferry fait face à une puissante opposition parlementaire, menée notamment par le radical Clemenceau, mais aussi à la vindicte populaire. L’impopularité du « Tonkinois » est telle qu’il est victime d’un attentat deux ans plus tard au moment où il échoue à la présidence de la République face à Sadi Carnot. Battu aux législatives de 1889, il est néanmoins élu sénateur des Vosges en 1891 puis choisi comme président du Palais du Luxembourg en 1893, trois semaines avant son brusque décès. Il est inhumé dans le caveau familial à Saint-Dié après le refus de la famille de voir organisées des funérailles nationales.

Coincé entre les images de Ferry-Famine et du Tonkinois, Jules Ferry est pourtant considéré comme l’un des fondateurs de l’identité républicaine française.

Éclairage média

ParProfesseur agrégé d’histoire-géographie au collège Elsa Triolet à Thaon-les-Vosges

Diffusé le 15 mai 2012 par France 3 Lorraine, ce reportage entend montrer que la mémoire de Jules Ferry demeure très présente dans sa ville natale de Saint-Dié-des-Vosges.

La première séquence prend la forme d’un micro-trottoir devant le lycée Jules-Ferry de la ville auprès de lycéens auxquels la journaliste demande ce que représente pour eux l’ancien ministre de la IIIe République. Sans trop hésiter, ils font rimer Ferry avec école publique, gratuite et obligatoire, sans oublier une référence à la laïcité. Des réponses qui reflètent la mémoire collective puisque son nom est souvent associé aux établissements scolaires... mais avec certaine ironie : Ferry est le 2e nom le plus répandu parmi les écoles, collèges et lycées – plus de 640 –, suivi par Notre-Dame et devancé par Saint-Joseph !

La deuxième séquence permet de découvrir la statue monumentale de l’illustre homme au centre de la ville, à proximité de la mairie (hors champ à droite). Inaugurée en 1896, fruit d’une souscription publique, cette sculpture en bronze d’Antonin Mercié plante un Ferry figé, le regard fixé sur l’horizon, les bras croisés dans le dos. Il domine un groupe composé, à gauche, d’une allégorie de la République, une Marianne coiffée du bonnet phrygien et vêtue d’une cuirasse, tenant un drapeau. A droite, deux enfants – sur lequel zoome la caméra – un petit vosgien assis tenant un livre et un jeune « Annamite » penché sur lui d’un air bienveillant ou curieux. Hors cadre, deux inscriptions éclairent cet ensemble : « Instruction populaire » et « Expansion coloniale », soit les volets jumeaux du projet de Ferry pour la France. A noter enfin qu’en contrebas de la sculpture de Ferry, à l’arrière, l’artiste a fait ériger une borne sur laquelle est représentée une carte du Tonkin.

Le reportage fait ensuite entrer la caméra dans le musée municipal Pierre-Noël dont la visite est assurée par Daniel Grandidier, son conservateur. L’objectif balaie un buste, des affiches électorales ou bien la lettre aux instituteurs. On découvre également la reconstitution d’une salle de classe de l’école primaire. Autre reconstitution avec celle de l’intérieur de l’hôtel particulier parisien de Ferry : buste de Voltaire, piano, bibliothèque et, au-dessus de la cheminée, son portrait peint par Léon Bonnat en 1888. Cette séquence au musée s’achève par l’évocation de la politique coloniale de Ferry et du « sentiment de revanche » qu’il a entretenu, affirmation fausse dans le sens où, si l’Annexion est restée une blessure, Ferry n’a jamais tenu un discours belliciste vis-à-vis de l’Allemagne. Bien au contraire, en tant que résident du Conseil, il a entretenu des relations cordiales avec la diplomatie du Reich ce que ne lui pardonna pas la droite nationaliste également ulcérée par sa politique coloniale. Deux documents l’illustrent. Tout d’abord la caricature de Charles Gilbert-Martin, « Le Tonkinois en Algérie », parue dans l’hebdomadaire satirique Le Don Quichotte du 9 avril 1887, deux ans après la chute du gouvernement Ferry. Ce dernier y est férocement brocardé : coiffé d’un chapeau « chinois » et paré de trois plumes de paon défraîchies dans le postérieur – symbole de vanité –, il balance un encensoir sur une pyramide de crânes qu’il domine, l’ensemble recouvrant la carte du Tonkin. La caméra montre ensuite une image contemporaine sortie des presses Pellerin d’Epinal et représentant la prise de Lang Son en février 1885. On peut noter au second plan les troupes coloniales africaines portant l’uniforme des tirailleurs sénégalais.

La dernière séquence nous emmène au cimetière communal de Saint-Dié, sur la tombe de Jules Ferry et de son épouse, Eugénie Risler, d’origine alsacienne. Un buste en bronze signé Eugène Guillaume en orne l'obélisque. Panorama des crêtes à l’appui, le reportage se clôt par l’évocation de la « ligne bleue des Vosges », expression empruntée au testament de Ferry qui avait demandé à être enterré « face de cette ligne bleue des Vosges d'où monte jusqu'à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus », mais qui, en réalité, avait déjà été employée par le président du Conseil opportuniste en 1881 lors d’un débat parlementaire l’opposant aux députés anticolonialistes.

Transcription

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