A Briey en Meurthe-et-Moselle, Le Corbusier a édifié une unité d’habitation sur le modèle de la Cité radieuse de Marseille. Cette architecture, toujours habitée, appartient à un patrimoine moderne et vivant, que de nombreux acteurs cherchent à sauvegarder et à valoriser.
En 1940, l’Alsace et la Moselle sont annexées au IIIe Reich, puis germanisées et nazifiées. En 1942, environ 130 000 Alsaciens et Mosellans ont été incorporés de force dans l’armée allemande, la plupart a été envoyée sur le front de l’Est et 40 000 sont morts. La mémoire des « Malgré-nous » est restée sensible jusque dans les années 1980.
Le parcours atypique du dessinateur d’origine alsacienne, Tomi Ungerer est ici retracé : de ses débuts new-yorkais, à sa notoriété dans des domaines aussi variés que les affiches publicitaires, les albums pour enfants, les affiches de films et les caricatures plus engagées et satiriques. Jusqu’à sa mort en 2019, l’artiste ne se sera jamais départi de sa fantaisie et de son goût pour un humour quelquefois caustique dont le musée qui lui est dédié porte la trace.
De la fin du XIXe siècle aux années 1960, la main-d’œuvre étrangère a représenté entre 35 et 66 % des salariés de l’industrie lorraine, celle des houillères, des mines de fer, de la sidérurgie et du textile. Au-delà de ce chiffre, l’histoire de l’immigration n’est pas linéaire, et répond aux respirations économiques du pays comme aux impératifs politiques.
Yvette Lundy a été arrêtée en 1944 pour avoir fabriqué des faux papiers et caché des ennemis de l’Allemagne. De retour de déportation, elle a gardé le silence avant de consacrer 60 ans de sa vie à témoigner de son expérience et de son engagement, surtout auprès des enfants.
Le reportage de France 3 Lorraine présente des réalisations de Vauban en Lorraine, les places fortes de Longwy, Phalsbourg et Bitche. Elles sont mises en perspective au regard de la vie de leur auteur et des dynamiques du règne de Louis XIV.
Dans les années 1930, Louise Weiss, brillante journaliste, fait du droit de vote des femmes un combat aux méthodes renouvelées. Elle contribue ainsi à l’obtention du droit de vote des femmes par la loi de 1944.
Comment une association de sauvegarde du patrimoine cherche à faire renaître de ses cendres le théâtre des Bleus à Bar-le-Duc, par la mobilisation des habitants et grâce au loto du patrimoine.
Le mémorial national de Dormans est un des principaux lieux du souvenir de la seconde bataille de la Marne, moins connue que la première, mais tout aussi importante. En juillet 1918, les Allemands franchissent la rivière pour une dernière offensive en direction de Paris. Ils se heurtent à une défense efficace des Alliés sous le commandement unique de Foch et doivent finalement reculer.
Tous les ans, le village de Thorey-Lyautey, en Meurthe-et-Moselle, honore la mémoire du Maréchal Hubert Lyautey, officier colonial, créateur du protectorat français au Maroc en 1912. On évoque son action coloniale et de la mémoire de celle-ci en France et au Maroc. En 2018, un hommage a été rendu à sa femme, Inès Lyautey qui s’engagea, comme infirmière dans les colonies.
A l’occasion du Centenaire de la Première Guerre mondiale, la France et la Belgique ont déposé une candidature auprès de l’Unesco afin de faire figurer les nécropoles et mémoriaux de la Grande Guerre sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Un dossier controversé pour une institution chargée de promouvoir la paix…
René Rhein témoigne de son passé d’ancien déporté du STO pendant l’Occupation. Victime d’une Rafle à Nancy en 1943, son récit, appuyé par des dessins explicites, décrit toutes les étapes de son calvaire depuis la Lorraine de la zone réservée : arrestation, emprisonnement, déportation, conditions de vie et de travail dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Un témoignage incontournable !
La maison natale de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France en 1861, se trouve à Bains-les-Bains, sur le site de l’ancienne manufacture royale de ferblanterie qui connut son apogée avec la révolution industrielle. Cette époque de mutations vit le combat féministe s’affirmer. J.-V. Daubié, universitaire, sociologue, économiste et pacifiste, incarna parfaitement cet engagement.
Le carreau de la mine de Faulquemont a été labellisé en 2017 « Architecture contemporaine remarquable » par le ministère français de la Culture. Ce site, qui témoigne du riche passé industriel de la Lorraine, est aussi un espace de reconversion économique.
Le Hartmannswillerkopf, ou Vieil Armand, est à la fois un champ de bataille de la Première Guerre mondiale, un monument national, un lieu de mémoire et un historial. Objet de convoitise pour sa situation géographique stratégique, le sommet change de nombreuses fois de camp pendant la guerre. Le site est aujourd’hui un symbole de la réconciliation franco-allemande.
Déportée à Auschwitz pour s’être montrée solidaire des juifs, Adélaïde Hautval, médecin-psychiatre, n’a eu de cesse de lutter contre le système nazi pour atténuer les souffrances des femmes déportées et sauver des vies. Juste parmi les Nations, elle reste pourtant méconnue.
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5 sept.
2014
La première bataille de la Marne : quand la France faillit perdre la guerre en un mois
Infos
Résumé
Mondement-Montgivroux fut au cœur de la bataille de la Marne en septembre 1914. C’est depuis ce site que le reportage revisite la bataille au cours de laquelle la France, envahie en quelques semaines par les Allemands, décide selon le mot de Joffre de mourir sur place mais de ne plus reculer. Des milliers de Français sont morts pour ne pas reculer, et empêcher la défaite du pays.
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège François Legros de Reims
La montée des tensions en Europe était très forte depuis les années 1880, sur fond de crise économique et de mesures protectionnistes, de rivalités coloniales et de revendications nationalistes multiples qui agitent les empires multinationaux comme l’Autriche-Hongrie. C’est dans ce contexte que sont mis en place deux systèmes d’alliance dont l’Allemagne est le pivot : la Triple Alliance réunit ses alliés (Autrichiens et Italiens), alors que le Triple Entente unit ses ennemis (Royaume-Uni, France et Russie). Il est vrai que l’Empire allemand de Guillaume II est au cœur de toutes les préoccupations, tant sa puissance croissante depuis l’unification de 1871 menace les équilibres européens.
Chaque camp a son plan pour la guerre. Au Plan XVII des Français qui prévoit une offensive sur le Rhin répond le Plan Schlieffen des Allemands qui pense la guerre sur deux fronts, côté Ouest et côté Est face aux Russes. Quand l’été 1914 approche, chacun est prêt à en découdre ; pourtant, l’engrenage de la guerre surprend les Européens : c’est l’assassinat de l’héritier de l’Empire austro-hongrois qui entraîne le reste de l’Europe dans la guerre par le biais des alliances.
Les déclarations de guerre et les ordres de mobilisation se succèdent : l’ordre de mobilisation générale de la France est promulgué le 2 août, le 3 l’Allemagne lui déclare la guerre et le 4 elle envahit la Belgique et le Luxembourg. Fin août 1914, la situation des armées françaises est catastrophique. Le Plan XVII a échoué : non seulement, les Français n’ont pas percé à l’est, mais en plus, ils n’ont pu, malgré l’aide des Anglais, empêcher les Allemands de prendre la Belgique et d’avancer sur leur territoire. Les Allemands ont forcé les troupes françaises à battre en retraite dans un grand désordre durant deux semaines. Ce sont les semaines de la guerre qui causent le plus de pertes humaines : l’armement, notamment l’artillerie, est devenu plus létal alors que les soldats ne sont pas aguerris aux combats et que les États-majors sacrifient inutilement des vies humaines. Finalement, le front se stabilise sur la Marne, vers le 25 août. Les Allemands sont aux portes de Paris et de la victoire. L’objectif allemand est d’abord de prendre à revers les troupes françaises venant de l’Est, pour couper en deux les armées ennemies, avant de se tourner vers Paris. Mais l'État-major hésite et les Français en profitent pour se réorganiser et stopper l’offensive ennemie.
Le front s’étend alors sur plus de 200 km, de Verdun à l’est à Meaux à l’ouest. 2 millions d’hommes sont face à face. L’armée française est au bord de la rupture, épuisée et abasourdie par la puissance allemande, l'État-major est divisé et plusieurs généraux sont limogés par Joffre. Mais le repli sur la Marne lui offre un répit et la possibilité de recevoir des renforts et de se réorganiser. Le 6 septembre, Joffre publie son célèbre ordre du jour, gravé sur le monument de Mondement : les armées doivent reprendre l’offensive et à défaut de pouvoir progresser, elles ont ordre de ne pas reculer et de mourir sur place s’il le faut. La France, et Joffre le sait, est au pied du mur, sans alternative. La bataille de la Marne est en fait une succession de plusieurs batailles le long des 200 km du front, dont l’une se joue aux portes de Mondement, dans les marais de Saint-Gond. Le 9 septembre, la bataille est gagnée : les lignes allemandes sont percées, notamment par la IXe armée de Foch et les Anglais, et Von Moltke, le chef d’État-major allemand ordonne le repli au nord de Reims. Les Français ne sont pas capables de poursuivre la contre-offensive.
La France a repoussé l’ennemi. L’Europe est entrée dans le cycle de la guerre totale : en quelques jours, 500.000 soldats des deux camps sont morts ou blessés. A la guerre de mouvement succède très vite la guerre des tranchées et ses nouvelles formes de mort de masse.
Éclairage média
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège François Legros de Reims
Pendant le centenaire de la Première Guerre mondiale, les rédactions régionales de France 3 ont réalisé une série de reportages sur la Première Guerre mondiale. C’est un épisode de cette série que France 3 Champagne-Ardenne nous propose ici : la première Bataille de la Marne en septembre 1914. Les reportages sont tous construits sur le même modèle : on part d’un lieu de mémoire pour raconter ce qui s’est passé. Ils alternent donc entre images actuelles et images d’archives, issues du Service cinématographique des armées, et permettent de s’immerger dans la guerre.
Le journaliste nous emmène cette fois à Mondement-Montgivroux, au sud-ouest de la Marne. C’est là qu’a été érigé dans les années 1930 le Monument national de la victoire de la Marne. Le monument lui-même est une borne de 35 mètres de haut, en béton teinté de rose et recouvert d’éléments décoratifs qui permettent de connaître la bataille : on y a une fresque des généraux dirigeant les armées françaises et anglaises, avec au centre le maréchal Joffre, le vainqueur de la Marne, plusieurs inscriptions qui jalonnent l’histoire de la bataille, dont le célèbre ordre du jour du maréchal le 6 septembre et les noms et lieux de combats des unités. Qu’est-ce que la première Bataille de la Marne nous apprend de la Première Guerre mondiale ?
Au travers du reportage, plusieurs éléments peuvent être mis en avant qui donnent à connaître la guerre.
Les images permettent de s’arrêter sur les formes de la guerre avec un passage très net entre le début et la fin du reportage de la guerre de mouvement (des images d’offensives de fantassins allemands) à la guerre de tranchées dont les prémices se font jour dès la fin de l’été 1914. On comprend que le changement de stratégie est largement improvisé : les soldats ne sont pas du tout équipés pour creuser les premières tranchées que les images montrent et celles-ci, une fois creusées, sont des plus rudimentaires, simples fossés de terre nue.
On voit aussi l’équipement des soldats et nombre d’images montrent des effectifs très élevés. On voit ainsi que l’on est encore dans une guerre où la question des effectifs prime sur celle des moyens avec une mobilisation massive d’hommes (8 millions de Français sont ainsi mobilisé durant la guerre), équipés pour l’essentiel d’un fusil (le fameux Lebel pour les Français, dont on ne voit pas la baïonnette, une arme qui prendra toute son importance dans les combats des tranchées).
A l’équipement individuel des soldats, les images permettent d’ajouter le mortier et le canon. Les quelques canons montrés sont de petite taille, du type canon de 75 (75 millimètres : le diamètre de l’obus), soit une artillerie de campagne, mobile et donc adaptée à la guerre de mouvement de l’été 14.
L’importance du commandement dans la guerre est notable au travers de la représentation de l'État-major français sur le monument de Mondement, mais aussi sur les images d’un défilé devant le maréchal Joffre. C’est en effet lui qui est passé à l’Histoire comme le vainqueur de la Marne. Chef d’État-major à la veille d’une guerre, il est donc chargé de mettre en œuvre le plan XVII, un échec total, et celui qui sauve de justesse la France sur la Marne, en partie du fait des atermoiements allemands. Si la mémoire nationale fait de lui un héros de la Marne, elle est plus discrète sur la suite de sa carrière militaire : il perd son commandement en 1916 face à l’impasse de la guerre de position et des grandes offensives aussi meurtrières qu’inefficaces. Il est ainsi associé au sacrifice inutile de centaines de milliers de soldats, dont la vie semble lui avoir été peu précieuse.
Le reportage donne enfin à réfléchir sur la mémoire de la guerre. A Mondement, il s’agit de mémoire nationale : on y célèbre un lieu où s’est joué un peu de l’Histoire nationale et on y héroïse un homme comme un sauveur, une figure classique de l’histoire des nations. A l’inverse, la place des simples soldats semble peu importante dans ce lieu de mémoire.