Climat : le coup de tonnerre des jeunes
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De nombreuses manifestations ont réuni des dizaines de milliers de lycéens, étudiants et parfois des élèves de primaire, dans plusieurs villes de France. Ils réclament des actions concrètes face à l'urgence climatique, et s'impatientent face à l'incapacité de réactions de la classe politique devant la situation écologique. En réponse, le ministère de l'Éducation nationale a prôné l'organisation de débats à l'intérieur des établissements scolaires, comme au lycée international de Valbonne.
Date de diffusion :
15 mars 2019
Date d'évènement :
14 mars 2019
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Le 20 août 2018, Greta Thunberg, adolescente suédoise de 15 ans débute devant le Parlement une grève de l’école pour le climat de plusieurs semaines afin de sensibiliser les politiciens à l’urgence de la situation, les inciter à écouter les scientifiques et les exhorter à agir en respectant leurs engagements pris en 2015 à Paris à l’occasion de la conférence sur les changements climatiques (COP 21).
Lors de l’été 2018, la Suède a en effet connu des feux de forêt inédits à la suite de la plus grave canicule de son histoire. La jeune militante écologiste réitère ensuite cette Skolstrejk för Klimatet chaque vendredi, donnant ainsi naissance au mouvement Fridays For Future. Le 4 mars 2019, Greta Thunberg s’exprime devant le Parlement européen à l’occasion d’une réunion de sa commission de l’environnement et exhorte les députés à agir pour le climat afin de ne pas sacrifier l’avenir de sa génération. La médiatisation croissante de l’action de celle qui devient vite l’égérie des jeunes soucieux de l’avenir de la planète engendre en effet des phonèmes de mimétisme à grande échelle.
Le vendredi 15 mars 2019, des centaines de milliers de jeunes dans le monde participent ainsi à une grève pour le climat, afin de dénoncer l’inaction des gouvernements face au réchauffement climatique et plus largement la préservation de l’environnement. En France jeunes actifs, étudiants, lycéens, collégiens voire élèves des écoles primaires y prennent part par dizaines de milliers avec des pancartes où l’on peut lire « Vous détruisez notre avenir » ou « Quand c’est fondu c’est foutu ».
La mobilisation est la plus forte à Paris avec environ 40 000 manifestants défilant entre le Panthéon et les Invalides, alors que le matin même s’est déroulée une occupation temporaire et symbolique par plus d’une centaine d’étudiants et lycéens du siège de la Société générale dans le quartier d’affaires de la Défense pour dénoncer la « politique climaticide » des grandes banques accusées de continuer à financer les énergies fossiles principales responsables des gaz à effet de serre. D’autres cortèges nourris sillonnent les rues de nombreuses villes françaises, attestant d’un indéniable élargissement spatial en cours des mobilisations pour le climat.
D’aucuns pointent à l’inverse une diversification sociale beaucoup plus limitée et par conséquent une surreprésentation dans les cortèges de jeunes issus des classes les plus favorisées de la société en capital économique, social et/ou culturel. La relative faiblesse du nombre d’enfants d’ouvriers et d’employés dans ces manifestations témoigne sans doute davantage d’une moindre prise de l’appel à se rassembler dans l’enseignement technique et professionnel que d’une absence de conscience écologique des individus concernés.
Dans le reportage certains engagements concrets et quotidiens ou aspirations de cette génération pour changer les choses sont mis en exergue par les témoignages recueillis, à l’instar de la limitation de l’utilisation du plastique, le recyclage, la confection par soi-même de nettoyants ménagers portant moins atteinte à l’environnement, de même que le passage à une alimentation végétarienne.
Mais dans le même temps une partie de cette génération n'a pas renoncé à consommer, tout en étant également plus mobile et plus connectée que ses aînés. Or les habitudes de vie, fortement liées au numérique comme par exemple le visionnage de nombreuses vidéos en streaming, a un coût écologique en termes de production de gaz à effet de serre. Il faut en effet utiliser une quantité colossale d’énergie pour refroidir les serveurs.
La fracture générationnelle est aussi à relativiser. Les jeunes reprochent certes globalement à leurs aînés d’avoir pollué la planète sans suffisamment se soucier des conséquences de leurs actes à moyen et long terme. Mais ceux qui défilent ce 15 mars 2019 un peu partout en France apparaissent aussi comme les héritiers de combats menés par une minorité, notamment par des gens de gauche et d’extrême gauche, dans le sillage de mai 68.
Enfin, bien qu’elle passe davantage que par le passé par le filtre associatif, la politisation d’une partie non négligeable d’une génération, sur ces questions environnementales, signifie que le thème est amené à avoir un impact à long terme dans le débat public.
Conscient de l’importance sociétale de la thématique, le ministère de l’Education nationale a donc promu, ce 15 mars 2019, l’organisation dans tous les lycées de France d’un débat sur l’environnement pour qu’émergent de ces échanges des moyens d’action à mettre en œuvre au quotidien dans les établissements scolaires, concernant la consommation de viande ou l'utilisation excessive du plastique.
Le lendemain, samedi 16 mars, 350 000 personnes défilent en France à l’appel de nombreuses associations qui entendent par une « Marche du siècle » exiger « des réponses à la hauteur de l’enjeu climatique ».
Bibliographie
- Frédéric Denhez, Atlas du changement climatique : Du global au local, changer les comportements, Paris, Autrement, 2009.
- Frédéric Durand, Le réchauffement climatique : Enjeu crucial du XXIe siècle, Paris, Ellipses, 2020.
- Edwin Zaccaï, Deux degrés : les sociétés face au changement climatique, Paris, Presses de Sciences Po, 2019.
Transcription
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