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La famille d'un soldat, originaire de Bonnieux (Vaucluse), est présentée dans son environnement familier - la ferme, la cuisine - au début du reportage. La caméra montre ensuite ce héros d'un soir en Algérie, dans le djebel, au milieu de ses camarades. On le voit participer à "l'action pacificatrice" (soins médicaux, scolarisation, encadrement sportif), puis aux opérations en cours, et enfin au retour à la caserne. L'émission se termine comme elle a commencé, avec les parents du héros.
09 janv. 1959
À l'occasion de son premier numéro, le nouveau magazine télévisé Cinq colonnes à la une consacre un reportage à un soldat considéré comme exemplaire et représentatif de ces dizaines de milliers de jeunes appelés qui, depuis 1956, sont envoyés en Algérie. Le héros de cette soirée, Charlie Robert, est originaire de Bonnieux. La première partie du reportage se passe chez ses parents, une famille d'agriculteurs provençaux. Après avoir montré leur décor quotidien, les abords de la ferme, la tablée familiale, la caméra retrouve les parents et l'une des soeurs installés, le soir du Nouvel An, dans la cuisine (qui est, dans le milieu rural, la pièce où l'on vit). Interviewés par un journaliste radio très connu, Roland Dhordain, dont l'aisance et le ton contrastent avec leur simplicité, ils sont extrêmement émus - et sans doute flattés - par la présence de la caméra et de l'équipe qui vient ainsi bouleverser leur univers. Les mots ne sortent pas facilement dans un milieu et à une époque où la télévision garde un caractère extraordinaire. L'émotion est aussi suscitée par la présence presque simultanée de ce fils qui va rentrer bientôt, mais qu'ils n'ont pas vu depuis plusieurs mois, depuis qu'il se trouve, loin, en Algérie, et pour lequel ils s'inquiètent.
Le reportage est évidemment contrôlé par les services de propagande de l'armée. Les images (guerre et pacification) ne sont pas choisies au hasard, pas plus que le héros de la soirée. Il est l'image même du bon soldat, méritant, venant d'un milieu simple et dixième d'une famille de douze enfants. Chef de groupe au 15e Bataillon des tirailleurs algériens, il se trouve dans la région des monts Hodna, au sud de Sétif. Cette région semi-désertique et déshéritée, en lisière des Hauts Plateaux, est une zone de passage pour les groupes du FLN qui bénéficient de la solidarité de la population. Les accrochages y sont fréquents, comme le général Buis, qui y commandait, en a témoigné. Dans ce reportage, l'armée française est montrée sous son meilleur jour. Ses hommes, installés sur les pitons, tiennent le djebel, du moins durant la journée. Le fortin, en cours de construction, dans lequel ils sont casernés domine la plaine et ses mechtas. Le secteur est régulièrement ratissé avec, éventuellement, un appui aérien. Mais, si l'on tient à montrer l'armée en opération - et dans une position qui rassure sur son contrôle du terrain -, le reportage insiste aussi sur ce que l'on désigne comme "l'action pacificatrice". L'assistance médicale gratuite est assurée auprès des populations, dont on mesure l'état de misère, par les infirmiers - improvisés - des unités. L'armée fait également un effort notable de scolarisation en utilisant les enseignants qui se trouvent sous les drapeaux et les appelés qui ont, comme Charlie Robert, quelques aptitudes à l'encadrement des jeunes. Rien n'est dit des exactions et destructions qui accompagnent souvent les opérations dans les mechtas, ou des internements arbitraires et autres violences (torture systématique, exécutions sommaires) que le pouvoir métropolitain tente difficilement de limiter. Cette réalité-là, ce sont au même moment des reportages dans la presse engagée qui, en dépit, de la censure, la dévoilent. Ce sont aussi les lettres que les appelés adressent à leur famille qui peuvent en témoigner. Ce que le reportage met ici en évidence, c'est l'importance du lien qui est assuré par le courrier, tant du côté de la famille où l'on attend l'arrivée du facteur, que du côté de l'appelé qui n'est pas moins impatient.
En dépit de ses silences, le reportage donne à voir des pans de réalité "ordinaire" avec une certaine simplicité. Elle rompt avec l'emphase d'autres émissions qui sont, elles, de pure propagande. C'est sur ce type de reportage portant sur le quotidien des gens "d'en bas", leurs problèmes, leurs loisirs, l'ordinaire de la vie, que Cinq colonnes à la une va construire une partie de son originalité. Mais ce magazine que Pierre Lazareff vient de lancer en y associant Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère, offre aussi une remarquable fenêtre sur le monde, avec une ouverture et une liberté de ton qui tranche avec le conformisme de la télévision d'alors. C'est ce qui fera son succès et explique la trace qu'il continue de laisser dans les mémoires.
Bibliographie :
Georges Buis, La Grotte, Julliard, 1961.
Jean-Marie Guillon, Paul-Albert Février, un historien dans l'Algérie en guerre, un engagement chrétien, Paris, Éditions du Cerf, 2006.
Jean-Charles Jauffret, Soldats en Algérie, Paris, Autrement, 2000.
Filmographie :
INA, Cinq colonnes à la une, DVD (sélection des émissions), 2007.