Journée française au Luxembourg

Depuis 2015, au Grand-Duché de Luxembourg, se multiplient les initiatives pour célébrer la culture française, en particulier dans le domaine populaire. C’est ainsi que la date du 14 uillet, hautement symbolique au pays de la prise de la Bastille, a été choisie à Esch-sur-Alzette et dans la capitale luxembourgeoise pour mettre à l’honneur la France et sa diversité culturelle.

Alors que la journée du 14 juillet est chômée de l’autre côté de la frontière et que les magasins français sont fermés, les commerçants d’Esch-sur-Alzette, ont ainsi mis en place une journée de shopping festif baptisée « journée française » placée sous la présidence de madame Astrid Freis interrogée dans ce reportage daté du 14 juillet 2015, Cette manifestation rencontre chaque année un vif succès. Outre la grande braderie dont les étals aux couleurs de la France (bleu blanc rouge) dans la rue commerçante de la Libération dans le centre de Esch-sur-Alzette sont largement prisés des frontaliers français, la programmation laisse ensuite place à l’Escher Street Festival rassemblant des compagnies d’artistes internationaux, dont beaucoup de Français, pour des spectacles de rue.

Du côté de la capitale luxembourgeoise, c’est la place Guillaume II qui revêt les couleurs de l’hexagone pour célébrer elle-aussi la fête nationale française. Placé sous le patronage de l’ambassade de France à Luxembourg, cet événement est organisé par quatre conseillers consulaires français en poste au Luxembourg : Carole Biot-Stuart, Monique Dejeans (interrogée dans le reportage), Alexandre Chateau-Ducos et Bruno Trefet. L’action du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France a en effet pour principales missions de promouvoir la création, la pensée française contemporaine et de soutenir la position de la langue française et de la francophonie au Grand-Duché et au sein des institutions européennes installées sur le plateau du Kirchberg. A l’occasion de l’édition 2015, un grand bal fut organisé. La chanson française y fut mise à l’honneur, suivie d’une dégustation de spécialités gastronomiques hexagonales. 

Ces deux exemples de mise à l’honneur de la France s’inscrivent plus largement dans une politique de collaboration culturelle au-delà les frontières qui s’est développée à mesure que les deux pays ont approfondi les relations désormais étroites de leurs économies, notamment sous l’impact de la croissance du travail frontalier qui implique un croisement des cultures. Ainsi, en 1994, 50 000 frontaliers français travaillaient au Luxembourg ce qui représentait 24,7 % des 203 300 salariés. 15 années plus tard, les chiffres ont littéralement explosé puisque sur les 199 830 frontaliers (44,8 % des 446 450 travailleurs au Grand-Duché), la moitié sont français (100 000).     

En 2022, Esch-sur-Alzette, deuxième ville du Grand-Duché de Luxembourg, sera capitale européenne de la culture, titre qu’elle partagera avec les dix communes Pro-Sud (Bettembourg, Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Käerjeng, Kayl, Mondercange, Pétange, Rumelange, Sanem, Schifflange), ainsi que les huit communes françaises de la Communauté de Communes du Pays Haut Val d’Alzette (CCPHVA) (Audun-le-Tiche, Villerupt, Thil, Boulange, Aumetz, Ottange, Rédange, Russange). Ce label est décerné chaque année conjointement à deux villes de l’Union européenne : en 2022 seront à l’honneur Esch-Sur-Alzette et Kaunas (deuxième ville de Lituanie) . Ce moment constituera sans conteste le temps fort d’un travail partenarial des collectivités locales (communes, établissements publics de coopération intercommunale…), des associations locales, engagé depuis plusieurs années, afin de croiser les cultures dans un espace transfrontalier au cœur de l’Europe rassemblant 11 millions d’habitants.