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9 déc.
1999

Portrait de Raymond Poincaré, figure-clé des années 1910 et 1920

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Résumé

Né en Lorraine où il est élu, Raymond Poincaré a accédé aux plus hautes fonctions nationales comme ministre, président du Conseil et président de la République au cours des années 1910 et 1920. François Roth, auteur d’une biographie de référence, retrace les faits saillants de son parcours.

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Date de publication du document :

11 mai 2021

Date de diffusion :

09 déc. 1999

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Contexte historique

ParProfesseur agrégé d’histoire au Lycée international Jeanne-d’Arc, Nancy

La carrière de Raymond Poincaré (1860-1934) permet de balayer une période riche en mutations pour la France sous la IIIe République. Né à Bar-le-Duc, il a grandi avec le traumatisme de la défaite de 1870-1871 contre la Prusse et de l’occupation qui l’a suivie. Parti à Paris étudier le droit, il y devient avocat. Il revient régulièrement en Lorraine où il obtient ses premiers mandats électifs en Meuse (conseiller général, député puis sénateur). Pendant toute sa vie, il alternera résidence à Paris et villégiature en Meuse, pour cultiver son ancrage local et sa connaissance du monde rural. Cet ancrage et son origine en font l’une des figures majeures de l’histoire de la région au XXe siècle en même temps qu’un atout en cette période de conflits avec le voisin allemand qui a porté la frontière à quelques dizaines de kilomètres.

Son positionnement politique et son profil en font rapidement un personnage central de la vie politique. Il appartient à la gauche républicaine modérée, dans les pas de Gambetta et Ferry, qui reste longtemps prudente dans l’affaire Dreyfus. Opposé aux socialistes (sans même parler des communistes), il travaillera souvent avec les radicaux, dans le secret espoir de les détacher définitivement de la tentation de collaborer avec les socialistes. C’est ce qu’il parvient à faire en 1914 avec « l’union sacrée » ou en 1926 en attirant Herriot dans son gouvernement d’« unité nationale ». Son projet est finalement toujours le même : former une coalition dite de « concentration » associant tous les républicains. Il se distingue de la droite cléricale sur la question laïque, sans être anticlérical. Cela ne l’empêche pas de disposer d’une forte popularité dans une droite qui le rejoint sur un patriotisme que certains à gauche taxent de nationalisme. Il aura tout au long de leur vie une relation très étroite avec Maurice Barrès, grande figure du nationalisme lorrain.

Plus jeune député à 27 ans, ministre à 33, il devient un expert des questions financières au sénat en 1903 (il sera trois fois ministre des Finances). Mais sa carrière politique est entrecoupée de retraits au cours desquels il revient à ses dossiers d’avocat et à ses nombreux articles pour une presse dont il aura massivement les faveurs dans les moments-clés de sa carrière, à Paris comme en province (L’Est républicain, La Dépêche de Toulouse). Poincaré écrit en effet beaucoup, ce qui lui vaut une élection à l’Académie en 1909. Il se mêle assez peu des logiques des partis naissants mais cultives ses réseaux… comme ses inimitiés. Ses deux plus célèbres adversaires et ennemis personnels furent Joseph Caillaux et Georges Clemenceau.

En 1912, il devient président du Conseil avant d’être élu président de la République en 1913. Son rôle dans le déclenchement de la Grande guerre a, de son vivant déjà, suscité des attaques. Poincaré ne recherche pas la guerre mais a sans doute manqué de conviction dans sa volonté d’empêcher les Russes d’entrer dans une logique belliciste que la loi portant le service militaire à 3 ans en France (1913) nourrissait également.

A l’Elysée, il ronge son frein mais assure dignement les missions symboliques que lui attribuent les lois constitutionnelles dans cette période où la Lorraine est au cœur du conflit. Dans les premières années, il joue un rôle politique et militaire non négligeable en promouvant « l’union sacrée ». En 1917, malgré ses réticences personnelles et pour le bien du pays, il nomme Clemenceau à la présidence du conseil. Il n’est dès lors plus informé et tenu à l’écart des décisions. Il en sera de même pour les négociations sur la paix qui se tiennent à Versailles. C’est pourtant l’exécution des réparations prévues par ce traité qui le ramènent au pouvoir comme président du Conseil et ministre des Affaires étrangères en 1922. Il décide l’occupation militaire de la Ruhr pour contraindre l’Allemagne à payer. Sa fermeté et son refus de négocier avec Stresemann aboutissent à une internationalisation de la question mais contribuent à nourrir le nationalisme allemand.

Il est de nouveau rappelé en 1926, après l’expérience du Cartel des gauches, cette fois  pour « sauver le franc ». Il est au pouvoir jusqu’en 1929, longévité exceptionnelle pour la IIIe République. Elle s’explique en partie par son savoir-faire politique et la confiance qu’il inspire dans le pays. Dans la classe politique, si beaucoup critiquaient son indécision, tous louaient son intelligence, sa mémoire infaillible et sa capacité de travail.

Éclairage média

ParProfesseur agrégé d’histoire au Lycée international Jeanne-d’Arc, Nancy

Le sujet est réalisé fin 1999, dans le cadre d’une série de portraits de Lorrains ayant joué un rôle important au XXe siècle, « témoins du siècle ».

Y sont mêlées images d’archives, prises de vue dans les lieux associés à la vie de Poincaré et entretien avec l’historien François Roth (1936-2016). Ce dernier est un spécialiste de l’histoire contemporaine de la Lorraine et de l’Allemagne. Il participait régulièrement à l’analyse des soirées électorales pour France 3 Lorraine et était réputé pour sa connaissance encyclopédique des enjeux électoraux locaux d’hier et d’aujourd’hui. L’entretien avec lui a été tourné dans la bibliothèque d’histoire du campus lettres de l’université de Nancy 2 (aujourd’hui la studothèque Hérodote) où il a enseigné depuis 1964. Il est l’auteur d’une biographie (Raymond Poincaré, un homme d'État républicain, Fayard, 2000)

Le sujet commence par faire entendre sa voix dont Roth nous dit dans sa biographie qu’elle était « haute et sèche ». On voit également le président visitant les troupes avec Joffre, dans une tenue très particulière, « semi-militaire qui fit la joie des humoristes et des caricaturistes ».

Des prises de vue contemporaines montrent Bar-le-Duc, lieu de sa naissance, et Sampigny où il résida lorsqu’il venait en Meuse. Il s’agit du « Clos », qu’il a fait bâtir en 1906 dans un style Louis-XIII. C’est là que se trouve aujourd’hui le Musée Poincaré, géré par le département de la Meuse dont Poincaré a été le président (1910-1912 et 1920-1934). La maison de Sampigny a été bombardée par les Allemands lors de l’offensive de 1914 et reconstruite après-guerre.

Plusieurs aspects sont mis en avant dans le reportage. D’abord son ancrage lorrain qui le rend sensible à la relation avec l’Allemagne et au sort des « provinces perdues ». Roth rappelle qu’il a « vécu enfant dans une ville occupée par les Prussiens » et qu’il a une « conscience de la frontière », une « conscience de l’ennemi ».

Le reportage permet en outre d’insister sur le rôle et la figure du président de la république sous la IIIe République, en particulier en temps de guerre : « Poincaré s’informe, conseille, rend visite aux soldats ». Des images d’archives illustrent ces visites. On le voit ainsi dans une calèche avec Woodrow Wilson, président des Etats-Unis (sans doute après la guerre). Il est ensuite rappelé que face à l’enlisement du conflit, Poincaré fait appel à son adversaire Clemenceau comme président du Conseil en 1917. Des images d’archive montrent les deux hommes à bord d’une calèche et avec des militaires, semble-t-il lors de la remise par les deux hommes du bâton de Maréchal à Philippe Pétain le 8 décembre 1918 à Metz. On aperçoit en arrière-plan des jeunes filles vêtues de costumes traditionnels et des anciens combattants appuyés sur des béquilles. Le propos est appuyé par François Roth qui dit de Poincaré qu’il est alors « le muet, le prisonnier de l’Elysée, l’homme qui inaugure les monuments aux morts, qui va remettre les décorations ». La une du Petit journal juste après son élection à l’Elysée en janvier 1913 illustre le moment où il « sort de sa prison dorée ».

Son action de président du Conseil à deux reprises dans les années 1920 est abordée avec son ministère de 1926-1929 puis celui de 1922-1924 (paradoxalement dans cet ordre). Le reportage revient sur le problème de l’exécution du traité de Versailles dont Roth nous dit qu’il « ne l’a pas négocié lui-même et dont il a été tenu à l’écart ». Il rappelle que, pour Poincaré, il n’a pas été assez sévère à l’égard de l’Allemagne mais qu’il faut l’exécuter. C’est la raison pour laquelle il décide l’occupation de la Ruhr en janvier 1923. François Roth rappelle que celle-ci « a été un succès sur le plan technique et militaire mais un échec sur le plan politique » et que son attitude peu conciliante sera lourde de conséquences. En effet, le reportage nous rapporte le propos d’Einstein qui aurait affirmé qu’« Hitler est le fils de Poincaré ». Quelques caricatures du musée de Sampigny viennent illustrer le « sauvetage du franc » de 1926 et le rôle de Poincaré pour restaurer la « confiance ».

Le sujet se termine par le rappel de l’intégrité de Poincaré (la « blanche hermine », sans doute aussi allusion à son métier d’avocat) et des images de sa tombe à Nubécourt.

Transcription

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