Le Luxembourg et son industrie
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Résumé
Panorama de l'industrie de l'acier au Luxembourg où siège l'administration de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA). On y découvre la haute technicité de l'industrie sidérurgique du pays, notamment à Esch-sur-Alzette et à Dudelange.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
01 janv. 1953
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Contexte historique
ParDoctorant en Histoire, Crulh, Université de Lorraine
Le film présente l’état de développement de l’industrie sidérurgique luxembourgeoise en 1953. Très didactique il s’adresse à un public non spécialiste et procède par séquences, donnant à voir les différentes étapes de production d’un objet en acier.
Le film s’ouvre sur un plan d’ensemble de la ville d’Esch-sur-Alzette, ville située à quelques kilomètres de la Lorraine. D’emblée, la voix off indique que le Luxembourg a connu dans l’immédiate après-guerre un développement prodigieux
de son industrie sidérurgique. Cet essor est en partie du à la situation géographique du Luxembourg et à sa proximité géographique avec l’Allemagne, la Belgique, la France et les Pays-Bas, qui l’ont amené à accueillir le siège de la Communauté Européenne de Charbon et d’Acier (CECA). Créée en 1951 au sortir de la Seconde Guerre mondiale et dissoute en 2002, cette institution avait pour objectif non seulement d’éviter un nouveau conflit armé entre la France et l’Allemagne, mais aussi et surtout, de soutenir massivement les industries européennes du charbon et de l'acier pour leur permettre de se moderniser, d'optimiser leur production et de réduire leurs coûts
(Alternatives économiques, 2012).
Le film enchaîne ensuite avec un travelling latéral au cours duquel on voit se dessiner un complexe sidérurgique à travers des arbres. Cette vue d’ensemble d’une installation industrielle enchâssée dans un environnement rural et boisé montre à quel point l’industrialisation laisse son empreinte sur le paysage en le modifiant profondément et durablement. La voix off inscrit la pratique de l’extraction et de la transformation du minerai sur ce territoire dans une histoire longue trouvant son origine sous l’Empire romain.
Le travelling se poursuit et donne à voir une vallée industrialisée parsemée d’aciéries, de hauts-fourneaux et de cheminées. Les entrelacs de tubes d’aciers se mêlent aux fumées épaisses dans une vision en noir et blanc qui contribue à façonner une image d’Épinal de paysage industriel.
Dans la séquence suivante, un ouvrier conduisant un engin de chantier creuse et fracture la roche afin d’en extraire du minerai de fer. On voit ici l’une des deux manières d’extraire du minerai, plus communément appelée extraction « au jour », c’est-à-dire en plein air. Si le Luxembourg connaît un tel développement de la sidérurgie dans la seconde moitié du XXe siècle, c’est parce que le pays est situé sur un immense gisement de fer s’étendant de la Lorraine au sud de la Belgique. Il est l’un des plus importants au monde, avec le gisement de la région des Grands Lacs aux États-Unis. Le fer, composante essentielle de l’acier, est donc présent en grande quantité dans le sous-sol luxembourgeois. Néanmoins, ce minerai possède une faible teneur en fer et une grande teneur en phosphore, ce qui contribuera à son remplacement par des minerais importés plus riches en fer à partir des années 1970/1980. Le commentaire indique que les quantités de minerai extraites sont telles qu’elles servent non seulement à la production nationale d’acier mais font aussi l’objet d’exportation vers d’autres pays européens.
Dans la séquence qui suit, la caméra pénètre à l’intérieur de l’usine et montre le travail de laminage d’un bloc d’acier de 8 000 kilos pour en obtenir une fine bande de tôle. Il est frappant de voir que dès 1953, date à laquelle le film est tourné, tout est déjà automatisé. De la manutention de l’objet à son façonnage en passant par son refroidissement, toutes les opérations sont effectuées par des machines. L’homme est d’ailleurs globalement absent de ce film tourné tout entier vers le progrès technique et industriel. Au cours de cette séquence la voix off loue la modernisation des installations opérée par les ingénieurs et insiste sur la réduction des risques d’accidents que cela entraîne. Elle évoque également le sens de la mesure
de cette usine moderne là où l’on serait plutôt frappé par le gigantisme des installations. Plus globalement le film est marqué par une certaine foi en l’idéologie du progrès technique et industrielle et en la croissance économique. En cela, il témoigne d’une époque où les réflexions autour du caractère limité des ressources planétaires ainsi que sur l’impact de l’industrie sur l’environnement n’émergent pas encore.
Le film se poursuit avec la question du stockage des produits finis et s’achève sur les différents usages de l’acier dans les sociétés occidentales des années 1950. Dans l’immédiat après-guerre, la demande en acier est en effet très forte dans les pays ruinés par la guerre et dont tous les efforts sont tournés vers la reconstruction et la modernisation des infrastructures. Entre les années 50 et les années 70, la production mondiale de produits manufacturés quadruple et le commerce international de ces mêmes produits décuple. A l’instar de ses voisins européens, l’industrie sidérurgique luxembourgeoise se développe considérablement au cours de cette période avant d’entrer en crise à partir des années 70. Mais le développement du secteur bancaire et l’accélération de la tertiarisation de la société luxembourgeoise amortissent considérablement les effets sociaux de cette restructuration industrielle.
Bibliographie
- « Comment sauver l'industrie ? », Alternatives Économiques, mai 2012.
Transcription
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