Résultats du deuxième tour des élections législatives de 1967 dans les Landes
Notice
Présentation des résultats du deuxième tour des élections législatives de 1967, dans les trois circonscriptions landaises : à Mont-de-Marsan, Charles Lamarque-Cando conserve son siège, Henri Lavielle est élu à Dax et Jean-Marie Commenay est réélu à Aire-sur-Adour.
Éclairage
En 1967, les élections législatives à l'échelle nationale sont favorables à la droite gouvernementale menée par Georges Pompidou qui sera renommé Premier ministre par le général de Gaulle. Pour autant les résultats sont inférieurs à ceux obtenus cinq ans plus tôt par la majorité. La gauche, très divisée après le retour au pouvoir en 1958 du général de Gaulle, est en train de se recomposer après le bon résultat de François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1965, puisqu'il pousse de Gaulle à un second tour. Le candidat unique de la gauche prend la tête de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), et après des accords de désistements réciproques avec les communistes, recherche, lors de chaque affrontement électoral, à recréer une gauche unie et forte, susceptible de présenter une alternative au pouvoir des droites.
Les élections législatives de 1967 sont donc un test électoral important pour les deux camps. En Aquitaine, les résultats sont très différents selon les départements, mais ils sont en général favorables aux sortants, signe d'une certaine stabilité de l'électorat. La Dordogne, où l'ensemble des sortants est réélu, est particulièrement révélatrice. Mais une poussée très légère à gauche est visible, par exemple dans la troisième circonscription de la Gironde qui bascule à gauche avec l'élection d'Henri Deschamps, maire de Talence, qui s'impose au sortant gaulliste.
Dans les Landes, la circonscription la plus incertaine est celle de Dax, ou Henri Lavielle (SFIO) conserve pour la gauche le siège du sortant le docteur Dussarthou (SFIO), décédé en cours de mandat. L'information donnée par les journalistes dans la notice audiovisuelle qui évoquent un basculement à gauche est de ce point de vue inexacte. Henri Lavielle, ancien résistant devient maire de Saint-Paul-lès-Dax en 1965, conseiller général en 1966, puis député lors de ces législatives de 1967. Il conserve son siège jusqu'à sa disparition en 1980 et fait figure de leader de la gauche dans le département.
La première circonscription (Mont-de-Marsan) se maintient à gauche avec la large réélection par 55% des suffrages de Charles Lamarque-Cando (SFIO), maire de la ville. Ce notable socialiste est une figure de la vie politique locale. Entré à la SFIO au lendemain des événements du 6 février 1934, conseiller général dès 1936, il s'impose la même année à la tête de la fédération socialiste des Landes, puis participe activement à la résistance, prenant même la direction départementale des FFI. Il occupe dans l'après-guerre un rôle politique central : député de 1945 à 1958, puis de 1962 à 1968 ; président du conseil général de 1945 à 1951 et de 1970 à 1973 ; maire de Mont-de-Marsan de 1962 à 1983. Très marqué par son passage à la SFIO, il se distancie du Parti socialiste de François Mitterrand à partir de 1971.
Jean-Marie Commenay, centriste, avec 59%, est largement réélu dans la troisième circonscription qu'il détient depuis 1958 et qu'il perdra en 1978, année où il sera battu par Henri Emmanuelli. Cet avocat, est aussi maire de Saint-Sever, fonction municipale qu'il conservera jusqu'en 1989.
Dans les Landes, les élections législatives de 1967 confirment une relative stabilité. En Aquitaine, la FGDS consolide donc ses positions avec 14 députés, même si les bons résultats de l'UD Vème, de tendance gaulliste, dans les Pyrénées-Atlantiques, permettent de limiter les pertes enregistrées en Gironde et dans le Lot et Garonne surtout. Les perdants du scrutin dans la région sont les centristes.