Le HPCI® Black Pellet, une solution innovante pour remplacer le charbon
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Résumé
Le reportage présente l’émergence du pôle bioéconomie de Pomacle Bazancourt, comprenant une unité de production de biocombustible de nouvelle génération dénommée HPCI Black pellet et une centrale de cogénération biomasse, fruit de plus de 10 ans de recherches de la société européenne de biomasse.
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Date de publication du document :
11 déc. 2024
Date de diffusion :
30 sept. 2019
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
La transition énergétique est un enjeu majeur du XXIe siècle, face à l'urgence climatique et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les solutions émergentes pour diminuer l'usage des énergies fossiles, le HPCI® Black Pellet, mis au point après 10 ans de recherches par la société française Européenne de Biomasse, se présente comme un biocombustible de nouvelle génération à fort potentiel. Ce granulé noir, dérivé du bois et produit par un procédé unique d’explosion vapeur (vapocraquage), combine des qualités énergétiques élevées et une empreinte écologique faible, ce qui en fait une alternative crédible au charbon et au gaz.
L’Européenne de Biomasse envisage l’ouverture de l’usine pilote de Pomacle-Bazancourt, dans la région Grand-Est, à proximité de Reims en 2020. Cette usine aura la particularité d'être alimentée par une centrale de cogénération qui produit à la fois de l’électricité (90 GWh d'électricité par an) et de la chaleur (130 GWh d'énergie thermique, sous forme de vapeur et d'eau chaude, utilisée pour diverses applications industrielles et énergétiques), assurant ainsi une production énergétique durable. Avec une capacité de production annuelle de 125 000 tonnes de HPCI® Black Pellet, cette première installation servira de modèle pour d’autres unités prévues en France et en Europe, comme la deuxième usine du groupe installée à Marckolsheim en 2024.
L’Européenne de Biomasse s'est fixée pour objectif de valoriser le bois déclassé (notamment les arbres touchés par l’épidémie de scolytes) et les résidus non utilisés par les industries du bois. Ce projet favorise ainsi une économie circulaire, dans laquelle le bois, considéré comme un déchet, est réintégré dans la chaîne de valeur énergétique. Cette démarche de zéro déchet vise à optimiser l’utilisation des ressources disponibles tout en réduisant l'impact environnemental global de la filière bois. L’approvisionnement en biomasse se fait en effet dans un rayon de 150 kilomètres pour réduire les émissions liées au transport. C’est annuellement 375 000 tonnes de bois qui seront nécessaires pour produire 125 000 tonnes de le HPCI® Black Pellet.
En comparaison avec les pellets classiques, le Black Pellet présente des avantages significatifs pour un usage industriel à grande échelle, notamment dans les centrales thermiques et les chaudières industrielles, mais également pour le chauffage collectif. En France, où l’on consomme encore 15 millions de tonnes de charbon par an, le Black Pellet pourrait réduire cette dépendance tout en participant à l’effort mondial de réduction des émissions de CO2. L’utilisation de ce biocombustible permettrait d'éviter l'émission de 230 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent en émissions de 145 000 voitures.
L’un des autres atouts de ce biocombustible réside dans sa compatibilité avec les infrastructures existantes. Le Black Pellet peut être utilisé dans les mêmes chaudières et réseaux de distribution que le charbon, sans nécessiter de modifications coûteuses (130 000 habitants autour de l’unité de production pourront en bénéficier). Ce biocombustible s’inscrit donc dans une démarche globale de décarbonation des activités industrielles et de chauffage.
Le HPCI® Black Pellet incarne ainsi une solution durable et innovante pour la transition énergétique, avec l’ambition de se substituer au charbon et à d’autres combustibles fossiles. Grâce à un procédé technologique unique et à une approche respectueuse de l’environnement, ce biocombustible offre une voie concrète vers un futur décarboné, tout en valorisant des ressources locales et en favorisant une gestion durable des forêts et des industries du bois.
Éclairage média
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
Ce grand format présente de façon détaillée le démarrage de la phase industrielle d’une innovation née dans les laboratoires de la société l’Européenne de Biomasse. Les premiers plans nous amènent sur un chantier forestier, d’où est prélevée la biomasse nécessaire à la fabrication du HPCI® Black Pellet. Le reportage se poursuit avec l’interview du directeur recherche et développement de l’entreprise sur le chantier des usines de production de ce biocombustible à Pomacle : il explique aux téléspectateurs le processus industriel qui sera mis en œuvre dans ces unités de production. Il explique notamment que le procédé de vapocraquage permettra de décomposer les longues chaînes carbonées et de rendre le granulé plus dense énergétiquement, hydrophobe et moins poussiéreux que les granulés classiques. S’en suivent des interviews du PDG de l’entreprise et du directeur des affaires industrielles de la Société Européenne de Biomasse, qui louent ce « produit qui va remplacer les énergies fossiles », grâce à « un procédé d’utilisation unique au monde ». On peut regretter que les interviews sélectionnées dans le reportage se limitent aux seuls acteurs de cette entreprise, et que les commentaires des journalistes ne nuancent pas leurs propos quand on sait que les techniques de torréfaction ou de « steam » explosion ont connu de nombreuses vicissitudes lors des phases de test dans les années 2010 et ont éloigné de nombreux investisseurs de ce projet industriel. Cela a d’ailleurs poussé les dirigeants de l’entreprise de renommer ce granulé « green pellet » quelques années plus tard, pour rassurer les investisseurs. Il aurait été intéressant aussi pour les téléspectateurs d’apprendre que ce nouveau site de production envisageait au départ la création de 350 emplois locaux à temps plein et non délocalisables dans ce creuset agro-industriel majeur dans le Grand Est (40 personnes et son activité contribuera au développement de 310 emplois dans la filière biomasse). Les premiers pellets révolutionnaires devaient sortir des unités de production en février 2021, mais la pandémie de Covid et un incendie sur le site industriel en août 2022 ont retardé sa production.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Layla Landry
Et si le bois pouvait remplacer le charbon, le fuel ou bien le gaz ?La forêt comme alternative aux énergies fossiles.La société Européenne Biomasse travaille sur les énergies de demain.Elle dresse ce constat.En France, le bois serait sous-exploité.Alors elle a créé le HPCI Black Pellet, un granulé noir.Peut-être l'énergie de demain, c'est notre grand format.Il est signé Isabelle Forbotteaux avec Xavier Claeys.
Isabelle Forboteaux
La forêt est une ressource incroyable pour la préservation de la planète.Le bois est un dépolluant naturel, mangeur de dioxyde de carbone, mais aussi, pourquoi pas, une alternative aux énergies fossiles.
(Musique)
Isabelle Forboteaux
Sur ce chantier forestier, les arbres mis à terre prennent différentes destinations.Le bois noble, le plus gros, le plus sain, est destiné à l'ameublement de qualité.L'industrie en transforme une autre partie pour la fabrication de planches, notamment.Les résidus partent en bois de chauffage, voire restent en forêt sans aucune valorisation.C'est cette ressource-là qui pourrait servir notre planète et remplacer le charbon, le fioul ou le gaz.
Alexandre Charlot
Notre objectif est de valoriser l'ensemble des bois aujourd'hui disponibles sur le marché qui n'ont pas d'utilisation.Notre but est d'avoir zéro déchet de bois dans la forêt mais aussi dans l'industrie parce que l'industrie qui transforme le bois d'oeuvre génère des déchets, des coproduits forestiers que nous on va utiliser et revaloriser en énergie.
Isabelle Forboteaux
Un marché sous tension actuellement à cause d'un insecte, le scolyte, qui s'attaque essentiellement aux épicéas.Des parcelles entières doivent donc être coupées, des tonnes de bois morts difficiles à écouler.
Alexandre Charlot
On est sur une parcelle de bois malade, une parcelle de bois qui a été attaquée par le scolyte.Notre objectif est d'aller récolter les bois malades, les bois qui ne poussent plus, les bois qui ne sont pas valorisables, pour les mettre en énergie.
Isabelle Forboteaux
Des résidus forestiers ou biomasse testés dans ce centre de recherche et développement.Ici, on réceptionne le bois, on le broie avant de le sécher.La matière première doit absolument être stabilisée avant de passer dans ce réacteur de vapocraquage.
(Musique)
Fédéric Martel
On soumet la matière végétale, la biomasse bois, à de la vapeur chaude, autour de 200 degrés, un certain temps, adapté à chaque matière première.Et ensuite, on relâche cette matière à la pression atmosphérique, qui va avoir pour effet d'exploser les fibres en particules fines.Ces particules fines vont être ensuite recompressées pour former des granulés.
Isabelle Forboteaux
C'est ainsi que le HPCI Black Pellet ou granulé noir a vu le jour, après 10 ans de recherche.Si le vapocraquage n'est pas nouveau, le procédé d'utilisation mis en place par les chercheurs est unique au monde.Une dizaine de brevets a été déposé pour ce petit grain noir qui a la prétention de remplacer le charbon.
Fédéric Martel
des granulés, qui vont avoir comme avantage, premièrement, un pouvoir calorifique plus élevé, c'est-à-dire que pour la même quantité, on dégage plus d'énergie mais aussi une résistance à l'eau, qui est liée au composant principal de la matière, qui est la lignine, qui est un produit résistant à l'eau, naturel, et enfin, une certaine cohésion qui évite la formation de poussière.Et ainsi, on obtient un granulé stable, bien différent de la plaquette forestière initiale.
Isabelle Forboteaux
Européenne de Biomasse est une société d'innovation installée sur le site de Pomacle en 2018.Créée 15 ans auparavant, ses dirigeants ont pour seul objectif de mettre en place des technologies au bénéfice de la planète.Des combustibles sont testés avec la biomasse toujours au cœur des essais jusqu'à l'aboutissement.
Jean-Baptiste Marin
On arrive aujourd'hui à voir ce déploiement industriel qui est une première mondiale, ce déploiement industriel d'une usine qui fabrique le HPCI Black Pellet, ce produit qui remplace toute l'énergie fossile, qui va permettre d'utiliser un nouveau combustible qui est stockable, qui produit de l'énergie.l'énergie vapeur, de l'électricité, du chauffage pour domestique, etc., et qui produit tout ça à partir de résidus de biomasse, donc à partir d'une écologie complètement maîtrisée.
Isabelle Forboteaux
6 milliards de tonnes de charbon par an sont utilisées dans le monde.La France en consomme 15 millions.L'industrie de la fonderie, mais aussi les centrales à charbon comme celle de Saint-Avold sont concernées.Sur ce marché, le HPCI Black Pellet devrait s'imposer.Et pour ces entreprises, aucun investissement et l'utilisation des installations existantes.Et puis, d'autres perspectives sont envisagées.
Jean-Baptiste Marin
La France consomme tous les ans plus de 200 000 tonnes à 300 000 tonnes de granulés de bois par rapport à l'année précédente.Et le granulé de bois, il a une problématique, c'est qu'on a besoin de bois résineux pour faire ce granulé de bois et qu'en France, malheureusement, on a plutôt du bois feuillu.Le principe du HPCI Black Pellet permet d'utiliser tous ces types de bois et d'une façon plutôt égale au niveau du process.
Isabelle Forboteaux
À quelques mètres du laboratoire de recherche, Européenne de Biomasse, installe sa toute première entreprise.Elle sera articulée en deux pôles.FICA assurera la production de Black Pellet et COGECAB fournira la vapeur nécessaire.Elles constitueront la première usine au monde à utiliser le vapocraquage en continu.
Davy Parisot
Nous avons voulu une économie circulaire.La vapeur de COGECAB va servir à alimenter FICA et certains déchets de FICA, tels que les écorces, qui sont considérés comme des sous-produits, vont venir alimenter la chaufferie.
Isabelle Forboteaux
Une chaudière fonctionnant elle aussi avec de la biomasse bois.Elle produira de la vapeur pour le Black Pellet mais aussi pour une usine voisine et fournira le réseau électrique.FICA, elle, sera organisée en plusieurs ateliers, écorçage, broyage, séchage.Une installation qui se veut 100% propre.
Davy Parisot
Sur la partie FICA, toutes les poussières sont collectées, filtrées et réintroduites dans l'installation.Et sur la partie COGECAB, toutes les cendres vont être sur un plan d'épandage pour retourner dans les champs et vont être valorisées de cette façon.
Isabelle Forboteaux
120 000 tonnes de HPCI Black Pellet seront produites chaque année à Pomacle.D'autres usines en France mais aussi en Europe seront implantées.Le fameux granulé noir se voit déjà, supplanter le charbon et les autres énergies fossiles.
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