La ferme bio Bel Air à Landroff
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Résumé
A Landroff en Moselle, dans la ferme Bel Air, les exploitations passent à l’agriculture biologique pour le bonheur des consommateurs et des producteurs. François Guillaume, exploitant dans cette ferme, présente son exploitation, le conditionnement de sa production ainsi que ses choix éthiques.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
26 avr. 2012
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L’agriculture biologique a le vent en poupe depuis de nombreuses années et de grandes enseignes agroalimentaires et de distribution proposent désormais de nombreux produits puisqu’il s’agit d’une demande grandissante de la part des consommateurs. Cependant, la manière de produire est différente pour les plus petites infrastructures. Dans ce reportage, l’accent est mis sur la transformation de l’une d’entre elle, située à Landroff, vers l’agriculture biologique. Elle se définit par son absence d’utilisation d’intrants chimiques ou de synthèse (engrais et pesticides) afin de préserver la biodiversité. Elle est certifiée et encadrée par différents labels AB, Bio Europe ou encore Demeter, qui ont pour ambition de valoriser cette production et de protéger le consommateur et sont contrôlés régulièrement par un organisme autonome. L’UE, via la Politique agricole commune (PAC), propose des aides pour la conversion vers l’agriculture biologique nommée « SAB C » (Soutien à l’Agriculture Biologique dans la Conversion) et encourage à changer son mode de production.
En Moselle et plus généralement Lorraine, le secteur primaire, dont fait partie l’agriculture est important. Cette orientation est notamment due à la qualité de sols (riche en argile et en calcaire) et grâce au climat continental qui contribue au succès de cette activité dans les départements lorrains. Même si la part de la population active donc ce secteur est moins nombreuse que dans les deux autres, le poids économique reste important.
En 2013, l’INSEE estime que 85% du territoire lorrain est occupé par des surfaces agricoles et forestières et que 83% des exploitations agricoles lorrains possède leur siège dans une commune rurale, donc de petites infrastructures, souvent familiales.
Le secteur primaire n’est pas celui qui est occupé majoritairement par la population active et le niveau de vie des ménages agricoles reste toujours fragile. En 2011 cette tendance était significative,. Le centre d’études et de prospective et la CCMSA (Caisse centrale de mutualité sociale agricole) estimaient que le taux de pauvreté des agriculteurs était supérieur à la moyenne de la population. L’agriculture biologique est en constante augmentation, mais reste minoritaire : l’INSEE estime que pour la région lorraine, en 2015, 390 exploitations ont été recensées pour la Lorraine (1 749 pour la région Grand Est) contre 588 en 2018 (2 451 pour la région Grand Est). Au niveau national, l’agriculture gagne petit à petit en poids, passant de 6,5% en 2015 à environ 10% entre 2017 et 2018.
L’agriculture française doit relever différents défis environnementaux mais également économiques, qu’il s’agissent au niveau régional, national ou encore européen. L’agriculture productiviste qui s’est développée à partir des années 1950, couplée avec les recherches de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), avait pour ambition de produire plus et plus rapidement. Ce qui eut pour conséquence des excès dans ce type de production, aujourd’hui largement dénoncé par des associations de consommateurs ou encore des ONG. Des producteurs changent alors de mode de fonctionnement et de production, comme cette ferme en Lorraine. Cette vidéo permet, au niveau local, de montrer la manière dont fonctionnent certaines exploitations rurales, mais aussi de comprendre comment s’organisent les zones de production du territoire français et quelles régions sont productrices et indispensables à l’économie française.
Éclairage média
Par
Le reportage, diffusé en 2012, met l’accent sur la ferme Bel Air, qui se situe à Landroff dans le département de la Moselle (région Grand Est). Elle est exploitée par la famille Guillaume, depuis une dizaine de générations et se tourne vers l’agriculture biologique depuis quelques années. Elle possède trois certifications : « Agriculture biologique » (garantissant des produits qui respectent les modes de production biologiques), « Mangeons mosellan » et « Bienvenue à la ferme » (garantissant des produits issus de l’agriculture mosellane et transformés directement à la ferme de manière artisanale). Les deux derniers labels, permettent de garantir un produit du terroir (par définition non délocalisable), des petits producteurs ainsi qu’un mode de consommation locavore contrairement au label bio.
Le choix de passer à l’agriculture biologique doit se faire progressivement, puisqu’il est nécessaire d’avoir une phase de conversion des sols, comme le précise François Guillaume lors de son interview. Le champ de blé qui est filmé vient de terminer sa phase de conversion de deux années. Passé ce délai, la production est commercialisable sous le label bio qui doit respecter un cahier des charges particulièrement précis au niveau national et européen. Contrairement aux idées reçues, la mécanisation est compatible avec une agriculture biologique et tout n’est pas fait de manière manuelle, les caméras qui équipent son tracteur permet un binage adapté grâce au guidage et éviter le salissement des cultures. Phénomène important puisqu’il est le garant d’une bonne productivité ; puisque ces cultures ont un rendement moins important que l’agriculture conventionnelle qui est estimé à environ 20% de moins, selon une étude publiée en 2014 par la Proceedings of the Royal Society. Les parcelles agricoles, ne sont pour le moment, pas capables de produire autant.
La diversification de la ferme a permis l’embauche de nouveaux salariés et le travail est réparti entre les différents membres de la famille. Plus de quinze variétés de plantes comme le colza, le tournesol, ou des légumineuses (pois cassés notamment), sont cultivées afin de préserver les sols, ainsi que la biodiversité présente. Le principe de rotation des cultures est aussi de mise, mais les exploitants privilégient les variétés plus anciennes, plus rustiques puisque le principal problème reste les maladies qui peuvent toucher les végétaux. Le reportage met en avant le magasin et la transformation d’une partie de la production en denrées consommables comme l’huile de colza vendue environ 7€ le litre achetée en gros (1,5 L). La traçabilité de début à la fin est donc possible dans cette ferme, en d’autres termes flatteurs « du champ jusqu’à l’assiette du consommateur ». Se succèdent des images de mise en bouteille de l’huile de colza, supervisée par peu de personnes ce qui rompt avec les images habituelles d’usines de production et montre que la qualité est privilégiée. Les produits de la ferme Bel Air sont aujourd’hui, en 2020, distribués dans de nombreux magasins bio, dans la région Grand Est et à Paris mais il est possible de commander directement sur leur site. Ils proposent une gamme de produits plus large, comme les pâtes artisanales (2,75€ les 300g) ou encore des cosmétiques (6€ le savon de 150g), non présentés lors du reportage ce qui prouve le succès de l’exploitation familiale et surtout l’intérêt de changer son mode de production vers un autre, plus rentable et pérenne. En revanche, ces produits restent très onéreux, surtout lorsqu’il s’agit de petites filières. De plus en plus de français achètent “bio”, principalement pour préserver leur santé, mais aussi pour manger plus équilibré et trouver du bio accessible est possible par le biais des grandes enseignes qui développent une gamme. Dans le cas le ferme du Landrof, il s’agit de manger bio et local, ce qui est le souhait de nombreux français interrogés dans des études.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Musique)
Demange§Bruno
Alors que l’agriculture connaît des difficultés, certains exploitants choisissent de se tourner vers l’agriculture biologique et de proposer leurs produits transformés, comme par exemple de l’huile.C’est le cas à La Ferme Bel Air près de Morhange.
(Bruit)
Demange§Bruno
Ceci est un champ de blé presque comme les autres, sauf que celui-ci n’est pas protégé par des engrais.
François Guillaume
Il n’est pas plus fragile.Il est peut-être plus sensible à certaines choses, comme les maladies, comme le salissement.Donc, c’est pour ça qu’on utilise des vieilles variétés de blé, qui sont beaucoup plus rustiques.Et au de niveau du salissement, on utilise donc non pas des désherbants chimiques, mais on utilise des outils de désherbage mécanique, comme cette bineuse.Je vais la déplier, après je la descends.
(Bruit)
Demange§Bruno
Voilà, effectivement, comment François effectue son binage, de manière naturelle, mais très pointue.
François Guillaume
C’est la technologie qui est au service de l’agriculture biologique.Ça paraît un peu contradictoire, parce qu’on pourrait se dire, la culture bio, c’est plutôt baba cool.On laisse faire la nature.Alors, c’est vrai.Mais, si on veut quand même produire un petit peu quelque chose, il faut qu’on évite le salissement des champs, des choses comme ça.Donc, là, on utilise une machine qui est une bineuse.Donc, c’était utilisé déjà depuis fort longtemps par les agriculteurs.A l’époque, elle était guidée par les animaux, tirée par les chevaux, après on a eu le tracteur.Aujourd’hui, donc, on a la caméra et des ordinateurs qui sont au service du guidage.
Demange§Bruno
Pour obtenir son label bio, François devra respecter un cahier des charges bien précis, fixé par des normes européennes.Très bientôt, le champ sera totalement décontaminé.
François Guillaume
C’est la phase de conversion à la culture biologique, c’est-à-dire que la parcelle-là était dans l’exploitation conduite conventionnellement et ça fait donc 2 ans qu’elle est en conversion, et donc seulement maintenant, on pourra commercialiser les produits en bio.
Demange§Bruno
Le blé bio est une des productions de la famille Guillaume.Mais, il y en a d’autres, par exemple le colza, dont une partie est utilisée en interne pour produire une huile bio totalement traçable.
François Guillaume
Je ne veux pas savoir comment travaillent les industriels parce que, nous, on est totalement en dehors de ce système, dans le sens où on garantit déjà une traçabilité de nos produits du champ jusqu’à l’assiette du consommateur et d’autre part, notre procédé de fabrication est totalement différent.
Demange§Bruno
Le colza n’est pas la seule huile sortant de cette ferme mosellane.La famille s’est lancée dans toute une série de produits correspondants d’ailleurs à la diversité que nécessite le bio.
François Guillaume
On a dix cultures différentes.On a du colza, du tournesol, du lin et du chanvre, donc ça c’est à englober dans la rotation au niveau de l’exploitation.Ça devient un peu compliqué à gérer surtout du fait qu’on est en conversion avec la culture biologique, et donc là, on doit encore plus faire de rotation et amener des cultures différentes, mais par contre tout n’est pas transformé pour la commercialisation.
(Silence)
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