1987-1996 : Première Palme d'Or à une réalisatrice
Des prix qui font du bruit
Le palmarès cannois a souvent créé l'événement, mais la polémique a rarement atteint le niveau de 1987, avec la Palme d'Or décernée à Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat. Le film avait provoqué des réactions mitigées lors de sa projection. Le réalisateur est accueilli sur scène par des injures et des sifflets retentissants. "Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus", lance le réalisateur. En 1991, les prix décernés sous la présidence de Roman Polanski font moins débat mais créent un précédent. Les jurés, emportés par leur enthousiasme, accordent les principales récompenses à Barton Fink . Palme d'Or, Prix d'interprétation (à John Turturro) et Prix de la mise en scène, les frères Coen raflent tout. Le Conseil d'administration du Festival interdira désormais d'attribuer tous les prix au même film.
Premières fois
Le Festival a quarante ans, mais il y a toujours des premières fois : en 1987, un tapis rouge habille les marches du Palais. En 1993, la Palme d'or ex aequo récompense la Chine avec Adieu ma Concubine de Chen Kaige et une femme, la réalisatrice Jane Campion pour La Leçon de Piano . A l'occasion de la chute du mur de Berlin, la première rencontre "Cinéma & Liberté" rassemble une centaine de réalisateurs venus du monde entier.
Soirée anniversaire : le Festival a 40 ans
Soirée exceptionnelle pour les 40 ans du Festival : Montée des marches d'Yves Montand et Catherine Deneuve, Paul Newman, Monica Vitti, Claudia Cardinale, Liz Taylor, et projection du film de Gilles Jacob "Le Cinéma dans les yeux", montage des plus grands films présentés à Cannes.
L'adieu au maître
En 1990, Federico Fellini présente La Voce della Luna au Festival de Cannes. Même s'il déclare ne pas aimer les cérémonies, c'est le dixième film qu'il présente sur la Croisette, après, entre autres, Les Nuits de Cabiria en 1957, La Dolce Vita en 1960, Amarcord en 1974 et La Cité des Femmes en 1980. La Voce della Luna sera le dernier film du réalisateur mythique qui meurt en 1994. "Cannes me semble le port naturel où doit accoster un film", avait-t-il déclaré. Le Festival lui rend hommage en illustrant à l'effigie de ses personnages le rideau de scène de la salle Louis Lumière.
Du Palmarès au box-office
Le reproche est récurrent : le Festival ne récompense que les films d'auteur sans succès public. Les années 1990 ont largement démenti ce propos. La Leçon de Piano, Pulp Fiction de Quentin Tarantino, Secrets et mensonges de Mike Leigh pour les Palmes d'Or, La Haine de Mathieu Kassovitz et Le Huitième Jour de Jaco van Dormael pour les autres prix, ont été des succès. Dans certains cas, le Festival peut même aider un film à rencontrer son public : Cinema Paradiso fait de très mauvais scores en Italie. En 1989, son réalisateur Giuseppe Tornatore le raccourcit d'une demi-heure avant de le présenter à Cannes. Récompensé par le Grand Prix du Jury, le film est à la veille d'un triomphe international.
Palmarès du Festival 1994
Extrait de la cérémonie de remise des prix du 47ème Festival, décernés par le jury présidé par Clint Eastwood et Catherine Deneuve. Palme d'Or surprise à "Pulp Fiction" de Quentin Tarantino et grande émotion pour Virna Lisi, qui reçoit le prix d'interprétation féminine.
Autour de "La Haine" et d'"Underground" au Festival 1995
Entretien avec l'équipe de "La Haine", prix de la mise en scène : Mathieu Kassovitz explique la genèse du film et ses trois comédiens racontent ce que le film leur a apporté ; puis Emir Kusturica parle d'"Underground", Palme d'Or du 48ème Festival.
Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, Prix d'interprétation ex-aequo pour "Le Huitième jour"
Entretien avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, lauréats ex-aequo du Prix d'interprétation masculine au 49ème Festival. Daniel Auteuil insiste sur le fait que récompenser Pascal Duquenne, trisomique, c'est abolir toutes les différences.
Palmarès du Festival 1996
Les grands moments de la cérémonie de clôture du 49ème Festival, avec une Palme d'Or très applaudie pour Mike Leigh avec "Secrets et mensonges", une longue ovation aux deux comédiens du "Huitième jour", Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, et un Grand Prix à "Breaking The Waves" de Lars Von Trier.
Cancans de Cannes
Quelques années plus tôt, en 1988, la Cicciolina, ancienne actrice de X reconvertie députée italienne, gravit les marches de Cannes seins nus, tranchant ainsi la bataille du smoking ou no smoking. En moins déshabillée, Madonna crée néanmoins un délire médiatique lors de sa venue en 1991 pour le film In Bed with Madonna . L'année précédente, le réalisateur russe Vitali Kanevski participe pour la première fois à la sélection. Il ne connaît rien à l'organisation du Festival. En revenant d'une fête avec des marins suédois, il est découvert à l'aube par la police. Les agents ne croient pas ce vagabond qui affirme participer au Festival de Cannes, mais vérifient à tout hasard, puis le reconduisent à sa chambre d'hôtel. Il obtiendra la Caméra d'Or quelques jours plus tard pour Bouge pas, meurs, ressuscite . Lars von Trier, lui, obtient en 1996 le Grand prix du jury pour Breaking the Waves, mais ne brave pas sa peur de l'avion pour se rendre à Cannes. Sa productrice lui fait entendre les ovations du public par téléphone.
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