Crue du fleuve Adour et affluents : mesures de prévention contre inondations
Notice
Les inondations répétées de ces derniers mois entraînent la crue du fleuve Adour et de ses affluents. Pour prévenir de ces inondations, des installations sont mises en place, comme une porte métallique de 2 mètres de haut. La municipalité prévoit d'adopter un plan de prévention des risques d'inondations. Sur la commune de Bégaar, La Midouze, affluent de l'Adour, est en crue. La digue a cédé sous la pression des pluies, entraînant l'inondation des terres de la commune. Quant à la réserve naturelle du marais d'Orx, lieu d'hivernage de nombreux oiseaux, elle s'est transformée en lac depuis des mois. La digue qui protège la réserve s'est en effet effondrée sous le poids des eaux.
Éclairage
Puish quan sia lo darrèr viatge,
No'm tirarèi pas lo bonet,
Portaz-me donc auprès deu gave
Qui n'estó pas jamei vailet.
T'on vas,
Tu qui non pòden maserar,
T'on vas, t'on vas ?
"Puis quand viendra l'heure du dernier voyage,
Je ne retirerai pas le béret,
Portez-moi donc auprès du gave
Qui n'a jamais été valet.
Où vas-tu,
Toi que l'on ne peut dompter,
Où vas-tu, où vas-tu ?"
Ainsi commence une chanson du groupe gascon Nadau qui rend hommage à la beauté du gave dont on souligne ici le caractère capricieux (1).
De fait, l'Aquitaine, "pays des eaux", est soumise, dans sa partie méridionale, au système de l'Adour alimentée en grande partie par des cours d'eau pyrénéens, les gaves. De l'abondance des précipitations et de la fonte des neiges dépend donc le régime de ce fleuve dit "pluvio-nival". On comprend dès lors, en considérant l'historique des crues majeures, que ces dernières surviennent essentiellement au printemps (2).
L'échelle des grandes eaux du vieux pont de Dax raconte d'ailleurs cette histoire, permettant de situer dans un contexte précis et de relativiser l'épisode de la crue du printemps 2001. Construit pour remplacer l'ancien pont médiéval emporté par la crue du 6 avril 1770 (6,80 m), il conserve la trace des caprices du fleuve sur une plaque graduée qui rappelle, entre autres, au degré zéro, le niveau des basses eaux de 1832 et, à 6,52 m, la crue du 5 février 1952 qui tient lieu de référence pour le XXe siècle.
Alors que penser de l'inquiétude des riverains du bassin aval en 2001 ? Pourquoi de telles interrogations alors que le niveau se stabilise à 4,73 m, loin des records historiques précités, loin de ce que connaîtront les Dacquois le 30 janvier 2014 avec une montée des eaux à 5,94 m ?
La réponse réside d'une part dans le fait qu'il est toujours difficile d'évaluer la conjonction de phénomènes météorologiques, les grandes crues ayant lieu le plus souvent lors de la combinaison de deux phénomènes, précipitations exceptionnelles et fonte des neiges accentuées parfois par le freinage de l'écoulement (marées et vents contraires) et l'apport plus ou moins important des affluents ; elle est donnée d'autre part dans les changements environnementaux imputables aux riverains eux-mêmes qui ont aménagé à outrance les milieux urbains et conquis des terres agricoles dans les zones d'expansion naturelles que sont les barthes, entraînant les conséquences majeures que l'on sait.
Une conjoncture très défavorable qui ne peut qu'expliquer le désarroi de citadins piégés dans des zones imperméabilisées par l'extension des surfaces asphaltées et le dépit d'agriculteurs qui ont voulu défier les lois naturelles, en dépit de ceux que les anciens prônaient.
Alors, pour remédier à ces épisodes catastrophiques récurrents qui mettent à mal l'économie locale, élus et riverains ne tarderont pas à définir un « espace de mobilité de l'Adour », attribuant de nouveau aux barthes leur fonction d'exutoire naturel en procédant à des échanges de parcelles agricoles (3). Mais, en ville, la solution miracle n'est pas encore trouvée ; pour preuve les inondations de fin janvier 2014 (5,94 m) qui ont frisé le record absolu connu à ce jour ; à la différence que le vieux pont, construit par l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Crouzet, a résisté...(4)
(1) Nadau en companhia, au Zénith de Pau ; enregistrement 1996.
(2) http://www.institution-adour.fr/
(3) https://www.youtube.com/watch?v=uV-yFdzOrUs
(4) http://www.sudouest.fr/2014/01/31/landes-les-crues-de-l-adour-vues-du-ciel-1447784-3350.php