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Philippe Starck, architecte et designer

31 mars 2000
02m 31s
Réf. 00281

Notice

Résumé :

Personnage turbulent, touche-à-tout, talentueux, architecte et designer, Philippe Starck a signé de nombreuses réalisations contemporaines. Aujourd'hui, il s'intéresse à la décoration d'un restaurant parisien, un nouvel objet d'inspiration pour son savoir-faire et sa fantaisie.

Type de média :
Vidéo
Date de diffusion :
31 mars 2000
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Personnalité(s) :
Béatrice Schönberg / Philippe Starck
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Aucun objet du quotidien n'échappe à l'oeil aiguisé et l'imagination débordante du plus populaire des designers français, Philippe Starck.

Né en 1949 à Paris, l'adolescent, influencé par un père designer dans l'aviation, se passionne pour le dessin, qu'il étudiera plus tard à l'école Nissim de Camondo. L'année où volent les pavés dans la capitale, il fonde une entreprise d'objets gonflables et commence à signer des contrats avec des boîtes de nuits parisiennes pour en refaire la décoration. Son nom circule : il en fait une entreprise, Starck Product, en 1979.

Un an après son élection, le président de la République François Mitterrand le sollicite pour dépoussiérer en douceur les ors de son appartement privé de l'Elysée. Starck fait de l'exercice une de ses spécialités : des hôtels Royalton (1988) et Paramount de New York (1990) jusqu'au très classique Hôtel Meurice à Paris (2007), il parvient avec audace à insuffler un petit air de contemporanéité dans le décor traditionnel des palaces publics ou privés.

Le créateur vise cependant un marché plus large que celui du luxe. Car pour Philippe Starck, défendre l'idée d'un design accessible au grand public ne satisfait pas seulement le chef d'entreprise qu'il est, mais répond aussi à la volonté d'un citoyen créatif et soucieux d'éveiller chacun au plaisir simple des objets, dans le respect de l'environnement. Quelques-unes de ses chaises ondulantes ou ustensiles décalés, comme son presse-citron Juicy Salif créé pour Alessi en 1990, font aujourd'hui partie des objets cultes de la création design.

Claire Sécail

Transcription

Béatrice Schönberg
Le personnage est turbulent, touche à tout, talentueux. Architecte et designer, Philippe Starck a signé de nombreuses réalisations contemporaines. Aujourd'hui, il s'est intéressé à la décoration d'un restaurant parisien, un objet d'inspiration pour son savoir-faire et sa fantaisie. Portrait : Antoine Cormery, Didier Rancoeur.
Antoine Cormery
Cet homme vit très en harmonie avec lui-même. Ce matin-là, Philippe Starck quitte la maison qu'il a dessinée en enfourchant la moto qu'il a dessinée pour rejoindre le tout nouveau restaurant qu'il a dessiné.
Philippe Starck
Mon Dieu, comme c'est beau !
Antoine Cormery
15 ans après avoir signé le décor du célèbre café Costes, à Beaubourg, Philippe Starck a investi, cette fois, les locaux d'un ancien fleuriste dans le 16e arrondissement. Là, il y a créé un restaurant de 250 couverts baptisé tout simplement Bon. Mais un peu branché quand même, non ?
Philippe Starck
Quand on dit branché, en général, c'est qu'il y a un joli décor, une star à la porte et de la merde dans l'assiette. Nous, c'est strictement le contraire : il n'y a pas de star à la porte. Il y a, par contre, un très beau décor et dans l'assiette, il y a une forme de révolution.
Antoine Cormery
Après avoir ouvert le design au plus grand nombre avec ses luminaires, ses brosses à dents, ses poignées de porte et ses presse-citron, Philippe Starck s'attaque à un nouveau concept : vive les produits bio, car ce qui est bon pour le corps est bon pour l'esprit. Mais du coup, on s'éloigne un peu du design.
Philippe Starck
Il faut, aujourd'hui, qu'on arrête de dire : « Mon Dieu, que ça, c'est beau ». Ça ne sert pas à grand-chose. Par contre, qu'on dise : « Ça, c'est bon. C'est bon pour moi. Je vis bien avec. Qu'est-ce que c'est ? C'est quelle marque ? ». Ce n'est pas grave, quelle marque c'est. C'est pas grave quel designer l'a fait. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est bon pour moi, c'est bon pour ma vie. Je m'épanouis avec.
Antoine Cormery
Et Starck, c'est dans le travail qu'on le sent s'épanouir. Dans son grand bureau, il est déjà passé à autre chose : des hôtels en construction à Londres, Marrakech, San Francisco, une boutique de lunettes à Tokyo, une montre digitale et même une chaîne de télévision. Ce grand metteur en scène de notre environnement semble ne jamais souffler.
Philippe Starck
Pour quoi faire ? Quelle serait l'utilité ? Non, bien sûr, je ne souffle pas puisque c'est une drogue et c'est mon seul hobby, mon seul plaisir, et ma seule raison de vivre, c'est de rêver. Donc l'important, c'est de rêver en permanence. Le jour où je rêverai plus, je mourrai ou je disparaîtrai. Je redeviendrai invisible.
(Musique)