Metz et ses espérances pour un classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco
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Inscrite en 2014 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco, la ville de Metz met tout en œuvre pour en intégrer la liste définitive et mise sur son histoire entre France et Allemagne et sur son riche patrimoine architectural, dont la Neustadt.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
22 août 2014
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Contexte historique
ParProfesseur agrégée d’histoire-géographie au Gymnase Jean Sturm à Strasbourg
Le reportage a été tourné en 2014 à un moment où la ville de Metz franchissait une étape incontournable sur la longue route vers le classement "patrimoine mondial de l’Unesco". En effet, cette même année, elle a été inscrite sur la liste indicative des biens français auprès de l’Unesco, le deuxième seuil d’un processus d’inscription complexe.
Celui-ci se découpe en six phases : d’abord faire acte de candidature auprès de l’Etat français, puis figurer sur la liste indicative des biens français, une présélection que la France établit, et ensuite constituer le dossier en démontrant la valeur universelle exceptionnelle du site à travers des critères fixés par l’Unesco et en proposant des outils de gestion pour le protéger. Ce dossier doit être, dans un troisième temps, validé par le Ministère de la Culture avant d’être examiné par l’ICOMOS (organisation internationale non-gouvernementale qui œuvre pour la conservation des monuments et des sites dans le monde) et ses experts qui viennent visiter le site. Enfin le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, composé de représentants des Etats parties qui ont signé la Convention de 1972 et qui se réunit une fois par an, tranche et décide de l’inscription, ou non, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Le processus peut être long, voire très long.... Pour les climats du vignoble de Bourgogne, la candidature avait été déposée en 2006 et l’inscription sur la liste du patrimoine mondial n’avait été effective qu’en 2015. Certains sites semblent même rester bloqués à la deuxième phase et donc à la liste. indicative. C’est le cas du château de Vaux-le-Vicomte qui y est depuis 1996...
C’est pourquoi en 2014 la municipalité représentée dans la vidéo par Hacène Lekadir, adjoint à la culture auprès du maire Dominique Gros (maire PS de 2008 à 2020), compte bien accélérer le dossier pour une validation par l’Etat en 2016-2017. Il lui faut surtout convaincre le Comité national des biens français du patrimoine mondial, qui donne son avis à l'État. Pour ce faire il est nécessaire de remplir au moins un des dix critères établis par l'Unesco. La ville considère répondre à au moins trois d’entre eux : elle « constitue un chef-d'œuvre du génie créateur humain », elle « témoigne d'un échange d'influences considérable » (confrontation stylistique des deux secteurs de la ville) et elle « offre un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine » (une histoire marquée par plusieurs annexions allemandes).
Au nom de ces critères, « Metz royale et impériale, enjeux de pouvoir, confrontations stylistiques et identité urbaine », pour reprendre l’intitulé du dossier de candidature, figure sur la liste indicative depuis 2014.
Éclairage média
ParProfesseur agrégée d’histoire-géographie au Gymnase Jean Sturm à Strasbourg
Le reportage met en avant les arguments que la ville entend défendre pour son dossier auprès de l’Etat français et de l’Unesco (étape 3) en donnant la parole à l’historien et éditeur Sébastien Wagner et surtout à un élu, Hacène Lekadir.
Ainsi il insiste sur la double identité française et surtout allemande de la ville. Devenue française officiellement en 1648 avec les Traités de Westphalie, la ville a été annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. Durant cette période elle s’est considérablement transformée. Un quartier dit impérial a été construit dans un espace aujourd’hui situé entre la Porte Serpenoise, construite au XIXe siècle, l’église Sainte-Thérèse édifiée entre 1937 et 1954 et le château d’eau à côté de la gare. La caméra s’attarde sur le triangle ainsi formé et arpente les limites de ce secteur conçu à partir de 1902 selon les plans de l’architecte et urbaniste allemand Conrad Wahn. Certains édifices de ce quartier sont déjà inscrits aux Monuments historiques : c'est le cas de la gare et de l'Hôtel des Postes depuis 1975.
Sébastien Wagner, historien éditeur lorrain à qui le journaliste donne la parole, insiste sur la cohérence du quartier impérial. Les autorités ont élaboré un plan strict, selon un règlement d’urbanisme qui visait à établir, dans un souci esthétique, une harmonie architecturale avec alternance de couleurs de pierre pour les façades. A partir d’un terrain vierge, le plan prévoyait un découpage en 46 ilots irréguliers avec plusieurs jardins publics et privés, une coulée verte à la place des remparts, des villas et des immeubles. Il s’agissait ainsi de combiner un traitement esthétique du bâti et des enjeux d’hygiène et de sécurité qui ne sont pas sans rappeler les intentions d’Haussmann pour Paris.
Lors de la déambulation avec le journaliste, nous pouvons observer une grande variété dans les styles employés, marqués à la fois par l’éclectisme et le goût de la référence que ce soit le néo-roman, le néo-gothique ou bien le néo-renaissance. Deux bâtiments retiennent plus particulièrement l’attention : la poste et la gare (le château d’eau qui la jouxte permettait d’alimenter les locomotives à vapeur) dont le programme architectural et décoratif vient rappeler les enjeux politiques que représente ce quartier, fer de lance de la germanisation et que l’on appelait Neustadt (voir La gare de Metz, des origines à son 150e anniversaire).
Au lendemain de la Grande guerre, ce secteur qu’on appelle désormais la « nouvelle ville » tombe en désuétude. Trop associé à l’annexion allemande, il est dénigré (Maurice Barrès compare la gare allemande à « un pâté de viande » …) et délaissé au profit de la ville française, notamment royale, du cœur historique plus ancien autour de la cathédrale. Il a fallu attendre les années 70-80 pour que le regard change. Le dossier de candidature auprès de l’Unesco se place dans ce désir affiché de réconciliation urbanistique.
Metz compte ainsi se faire connaître, valoriser son image selon une stratégie de marque de ville (ou city branding) et en escompte des retombées économiques notables grâce au tourisme ( voir Le vignoble champenois au patrimoine mondial de l'UNESCO: entre protection et valorisation). Elle espère ainsi se hisser à un rang patrimonial comparable à celui des autres métropoles régionales : Nancy labellisée UNESCO depuis 1983 et surtout Strasbourg dont l’histoire est comparable à celle de Metz (voir La BNU de Strasbourg, française, allemande, universelle et moderne) et dont le centre historique (Grande-Ile) autour de la cathédrale figure sur la liste du patrimoine mondial depuis 1988. Or, en juillet 2017, le Comité du patrimoine mondial réuni à Cracovie approuvait l’extension du classement Unesco à la Neustadt de Strasbourg alors que celui de Metz, peut-être pas assez singulier, n’avait pas convaincu...
Transcription
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