Implication lorraine dans le projet ITER
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Résumé
Ce court reportage permet de mesurer l’impact du projet ITER en Lorraine et les implications scientifiques et universitaires de ce projet encore balbutiant sur l’université Poincaré de Nancy. Il peut aussi permettre de comprendre, en filigrane, de quelle façon l’université lorraine peut s’engager dans une forme de mondialisation des savoirs et les retombées internationales pour une ville comme Nancy.
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Date de publication du document :
11 mai 2021
Date de diffusion :
06 nov. 2006
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Contexte historique
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Symbole du leadership mondial français dans les technologies de l’énergie et tout particulièrement celles des énergies atomiques, le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) est implanté dans les Bouches-du-Rhône à Cadarache. En 2006, ce site de recherche et d’expérimentation devient le plus grand centre de recherche et de développement en Europe sur l’énergie nucléaire en s’intéressant tant à la fission qu’à la fusion nucléaires. La fission étant une réaction nucléaire engendrée par un neutron propulsé sur le noyau atomique lourd (uranium, plutonium, etc.) et qui vise à le scinder en plusieurs parties en provoquant l’émission de neutrons et un dégagement d’énergie important). La fusion thermonucléaire est un processus de réunion de deux noyaux atomiques : ce procédé dégage alors une énergie et une chaleur très conséquentes.
À cette époque-là, la fission est le procédé traditionnel de production d’énergie nucléaire civile employé dans les centrales nucléaires françaises depuis plus de trente ans. L’emploi de la fusion reste, au moment du reportage, très théorique mais non dénué de sens puisque la fusion thermonucléaire possède les avantages d’utiliser des matières premières naturelles disponibles en quantité importante (deutérium, tritium…) et surtout de ne pas produire de déchets radioactifs.
Le projet ITER placé sous la houlette, en qualité de maître d’ouvrage et hébergeur du projet, du CEA (Centre à l’énergie atomique) comme coopération scientifique internationale est le symbole de la performance française, de l’attractivité nationale et par conséquent de celle de ses territoires. En effet, si Cadarache est situé à 700 km de Nancy, la métropole lorraine bénéficie du rayonnement du site principal de recherches mais surtout d’application du projet ITER autant que Cadarache est comptable de l’université nancéenne par les recherches fondamentales qui y sont menées.
Le département de Sciences Physiques de l’Université de Nancy possède, depuis plusieurs décennies, un laboratoire de recherche sur la fusion de renommée internationale. C’est pourquoi, les responsables du programme ITER confient à ce centre de recherche universitaire le soin de former une partie des ingénieurs venus du monde entier avant qu’ils intègrent définitivement le programme financé par 35 pays (l’Union européenne, la Grande-Bretagne, l’Inde, la Russie, la Chine, la Corée du Sud, le Japon, les États-Unis et la Suisse). Les ingénieurs nancéiens intégrés au projet ITER ont donc la très lourde tâche de répondre au principal enjeu de la fusion nucléaire : créer et maintenir une température de plusieurs millions de degrés (comparable à celle du Soleil) dans un espace confiné et sous surveillance). C’est finalement à eux et aux autres ingénieurs des laboratoires de recherche situés dans les pays financeurs de rendre viable ce projet et cette production d’énergie nucléaire « propre » : enjeu de développement durable majeur puisqu’il pourrait permettre de fournir une énergie pour tous, peu chère et écologiquement responsable (tout au moins sans production de déchet radioactif à haute activité ou à durée de vie longue).
Cet engagement majeur de l’université Poincaré de Nancy permet à cette dernière d’intégrer un réseau de laboratoire à la pointe de la recherche (notamment sur la fusion par confinement magnétique ou inertiel et l’étude des plasmas chauds et des plasmas réactifs) et de la technologie dans le cadre d’une mondialisation des savoirs et des praxis. Aussi, c’est parce qu’il s’agit d’une coopération internationale que les étudiants et professeurs utilisent le langage scientifique international mais aussi la langue anglaise.
Le reportage (très lié à la chronologie même du projet ITER) met en avant la présence de, seulement, quatre étudiants à Nancy au mois de novembre 2006. Pourtant, la véritable rentrée universitaire autour ce projet ITER doit se faire, selon les dires du professeur Marchand, à la rentrée de septembre 2007, le journaliste estimant qu’à terme ce ne sont pas moins de quinze étudiants très spécialisés qui seront concernés. Certes, le nombre d’étudiant est restreint mais pour l’université lorraine c’est une filière d’excellence qui lui permet de faire venir des chercheurs en devenir de très haut niveau pour les inclure dans un projet d’envergure colossale.
Depuis lors, le Master Sciences de la fusion et des plasmas de l’Université de Lorraine s’est ancré dans le paysage universitaire national et international et reste en lien très fort avec le projet ITER de Cadarache mais aussi avec le projet Laser Megajoule (LMJ) de Bordeaux (dont l’objectif est de recréer en laboratoire, les conditions thermodynamiques semblables à celles rencontrées lors du fonctionnement d’une arme) ce qui le rend très attractif pour les étudiants français et étrangers attirés par le projet international.
Ce reportage permet de mettre en avant le concept de système productif et de le replacer comme le suggère le programme de géographie de Première entre valorisation locale (Cadarache et Nancy) et intégration européenne et mondiale (le programme ITER) en mettant en avant des lieux et surtout des acteurs à plusieurs phases différentes du projet. Ce reportage peut aussi être utile, dans une moindre mesure, pour évoquer, toujours en tronc commun de Première, l’idée de la transformation des espaces ruraux et surtout de leur multifonctionnalité (en prenant pour objet le centre de Cadarache) tout en montrant leurs liens avec les espaces métropolitains nationaux voire mondiaux. Enfin, l’étude de ce reportage peut trouver une place tout à fait intéressante dans l’axe 2 du thème 6 du programme de la spécialité HGGSP qui demande de mettre en avant les coopérations et conflits liés à la production de la connaissance et cette connaissance comme enjeu politique et géopolitique.
Éclairage média
Par
En 2006, le projet ITER n’en est qu’à ses balbutiements. Certes les financements sont stabilisés et le calendrier est fixé mais celui-ci prévoit la transformation du projet en véritable programme à l’horizon 2016 (en réalité le programme a été retardé et à peine lancé en 2020) avec l’objectif d’extraire la pleine puissance du réacteur et le plasma au mieux quatre à cinq ans plus tard ; donc en réalité au mieux en 2024-2025 selon le calendrier actuel.
Au moment où la rédaction lorraine de France 3 s’intéresse au projet ITER et où elle informe la population locale du projet et de ses retombées pour le territoire, l’essentiel reste encore à construire et à imaginer.
Les images et le discours parlent d’ailleurs d’eux-mêmes puisque la rédaction évoque quatre étudiants (éthiopiens et indonésiens) seulement. Mais là, n’est pas l’enjeu : ni pour le média, ni pour l’université, ni pour le projet ITER.
Effectivement, le projet est d’une envergure telle, les enjeux économiques, financiers, scientifiques si gigantesques que la rédaction régionale de France 3 ne pouvait décemment pas faire l’impasse sur l’évocation, même courte, de la formation nancéienne en lien avec le projet ITER ; d’autant plus que cette filière d’excellence est par conséquent très sélective et que présenter le projet permet de mettre en avant les atouts du territoire, l’extrême qualité de la formation universitaire locale mais aussi de, pourquoi pas, susciter des vocations auprès des jeunes, qu’ils soient alors lycéens ou étudiants à l’Université Poincaré de Nancy ou dans les autres pôles universitaires scientifiques lorrains.
Transcription
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