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3 nov.
1988

Le Chemin-Vert à Reims : un modèle de cité-jardin dans l’urbanisme de l’après-Première Guerre mondiale

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Résumé

Le reportage présente la cité-jardin la plus célèbre de Reims : la cité-jardin du Chemin-vert. En compagnie d’un enseignant des Beaux-Arts, la journaliste raconte l’histoire de la cité en la replaçant dans son contexte social et politique, décrit les réalisations, notamment en faveur de la jeunesse et interroge les raisons de sa réussite.

Langue :

Date de publication du document :

11 mai 2021

Date de diffusion :

03 nov. 1988

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Contexte historique

ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège François Legros de Reims

La cité-jardin du Chemin-Vert, à Reims, est le produit d’un double contexte, national et local. C’est d’abord celui de la croissance économique de la ville de Reims au XIX° siècle, notamment de l’industrialisation qui gagne Reims. C’est aussi celui de la Première Guerre mondiale dont Reims devient très vite un symbole. C’est ce double contexte qu’il faut donc mobiliser pour resituer la création de plusieurs cités-jardins à Reims dans les années 1920-1930, dont la plus importante est celle du Chemin-Vert, aux pieds des crayères de la maison Pommery. 

La ville de Reims ne compte que 20 000 habitants vers 1800 mais plus de 110 000 un siècle plus tard. Cette très forte croissance démographique est liée au fort dynamisme économique de celle qui n’est plus la cité des sacres mais devient celle de la laine, du champagne et de l’aéronautique. 

L’activité lainière est ancienne dans la ville, travaillant une laine fournie par les élevages de la plaine champenoise puis la laine anglaise. Des industriels anglais s’installent à Reims, modernisent les métiers et plusieurs grandes entreprises se créent après 1850, employant plus de 1000 personnes. 

Dans le même temps, le vin de champagne, dont le procédé date de la fin du XVII° siècle, prend un poids économique croissant au cours du XIX° siècle. De grandes maisons se créent, notamment à l’initiative de négociants allemands, mais aussi d’acteurs de la filière lainière ayant des réseaux commerciaux en Angleterre (les Ponsardin par exemple). L’activité viticole favorise le développement d’activités annexes qui entretiennent le dynamisme de la ville. 

Pour autant, la croissance démographique se fait dans le cadre d’une ville d’Ancien Régime. L’afflux d’ouvriers en ville aboutit à un entassement des populations nouvelles dans un habitat insalubre, avec une mortalité infantile très forte. La bourgeoisie locale, si elle se préoccupe d’embellir la ville à son profit, s’intéresse très peu à la question sociale, pourtant soulevé par le socialisme (utopique puis scientifique avec Marx) et le paternalisme d’inspiration catholique, animé par la volonté de donner une morale de vie chrétienne aux ouvriers et de lutter contre le socialisme. En 1891, le pape Léon XIII formalise la doctrine sociale de l’Eglise dans l’Encyclique Rerum Novarum. Un des rares projets d’envergure en faveur des ouvriers est la construction de la cité ouvrière de la Verrerie par le maître-verrier Firmin Charbonneux. Le logement ouvrier est en effet une question centrale : elle est un marqueur de la misère ouvrière. Ainsi les réalisations en faveur des ouvriers visent-elles presque toujours à améliorer le logement, et, par ce moyen, à mieux contrôler le monde ouvrier. On voit ainsi partout en Europe des réalisations, souvent expérimentales, dans ce domaine : le Grand Hornu en Wallonnie, le familistère de Guize dans l’Aisne, les cités-jardins anglaises visant à l’autarcie du monde ouvrier dans la ceinture verte de Londres, la cité ouvrière de Mulhouse réalisée dans la seconde moitié du XIX° siècle. La question du logement est toujours traitée comme une question sociale et hygiéniste, qui a des implications sur la morale. 

La ville est donc une ville industrielle pour partie insalubre quand éclate la Première Guerre mondiale. Dès le 4 septembre 1914, les Allemands prennent la ville avant de la céder aux Français. A la fin de la guerre, Reims est vidée de ses habitants et détruite à environ 60%. La ville devient en 1918 un symbole de la reconstruction du pays, en grande partie financée par les réparations de guerre et de grandes fortunes américaines qui font œuvre de philanthropie pour reconstruire la cathédrale (Rockfeller), une bibliothèque (Carnegie) ou l’hôpital (‘’américain’’).  Cette reconstruction de la ville laisse aujourd’hui encore de nombreuses autres traces. Les cités-jardins, conçues dans un vaste plan d’urbanisme repensant entièrement la ville, relève ainsi de cette reconstruction de la ville et de sa transformation sociale. 

Éclairage média

ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège François Legros de Reims

Le reportage de France 3 marque l’intérêt renouvelé pour l’urbanisme de la première moitié du XX° siècle à Reims, dans une ville qui compte plusieurs cités-jardins. En quoi le Chemin-Vert était-il un projet avant tout social ?  

Les auteurs ont fait le choix de traiter le sujet sans faire appel aux témoignages de la population. Par contre, la parole est partagée entre une journaliste, qui rapporte les faits et Marc Bédarida qui fait figure d’expert et apporte une analyse. On note le soin apporté au montage : premières images projetées sur le mode du cinéma ancien et musique faisant référence aux années 20. 

La journaliste présente en introduction le contexte de la construction de ce quartier aux limites de la ville. Il est donc l’œuvre du Foyer Rémois, une société de HBM – Habitations à Bon Marché – comme il s’en crée partout en France à la fin du XIX° siècle pour prendre en charge la question du logement des classes populaires. Cette société, fondée en 1912 par un groupe d’industriels locaux dont Georges Charbonneux, doit construire des logements pour les familles ouvrières et se lance dans ses premiers projets de cités-jardins avant-guerre. Cette volonté de créer ces ensembles à Reims est inspirée du modèle développé en Angleterre par Ebenezer Howard. Cet Anglais veut créer des villes à la campagne, autonomes et garantes du bien-être physique et morale des habitants en leur permettant de se loger dans des maisons individuelles avec jardin. 

M. Bédarida revient après cette présentation du contexte sur les dimensions sociale et morale du projet de cité-jardin : le projet de ces promoteurs, issus de la bourgeoisie locale, est de détourner les classes populaires des travers qui leur sont attribués (alcoolisme) et d’améliorer leurs conditions de vie par un mieux-être social, sanitaire et moral. 

Cela permet à la journaliste de reprendre la parole pour décrire comment ce projet a été mis en œuvre au Chemin-Vert. Le reportage offre ainsi un panorama des réalisations en insistant avant tout sur l’habitat. L’architecte Aubertin a proposé un ensemble diversifié de logements, devant répondre aux besoins de familles de tailles différentes, mais toujours dotés d’un terrain permettant d’occuper le temps libre et de fournir une part de l’alimentation. Mais le projet va bien au-delà du logement en offrant de très nombreux services à tous les âges de la population et en particulier pour les enfants : crèche, garderie, bibliothèque, salle de spectacles, bains-douches, salles de réunion, commerces alimentaires et même école constituent un ensemble cohérent qui fait de la cité-jardin ‘’un village’’ quasi-autonome de la ville, permettant de vivre sans presque en sortir. 

L’expert conclut son intervention sur la réussite du projet avec un quartier qui demeure aujourd’hui encore tel qu’il a été conçu. Il insiste surtout sur la réussite sociale du projet : il le décrit comme une réussite du vivre-ensemble en le comparant aux grands lotissements pavillonnaires contemporains, qui offrent du logement mais pas les lieux de sociabilité. Il y aurait lieu d’interroger ici ce jugement sur la plus-value sociale supposée, peut-être seulement fondé sur une forme de passéisme. On pourrait aussi souligner que la réhabilitation des logements en a diminué le nombre pour augmenter les surfaces habitables.

Le reportage, en insistant sur la construction de l’église Saint-Nicaise, mobilisant de grands artistes de l’époque (dont le verrier Lalique), rend finalement compte de la différence notable entre la cité-jardin et le lotissement actuel : le second répond à un idéal de vie individuelle, alors que dans l’esprit des concepteurs de la cité-jardin, la vie communautaire, organisée autour de la religion, est un levier de contrôle social fort, appuyé sur l’Eglise, comme un contrepoids aux influences socialistes dans le monde ouvrier.

Transcription

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