Nice ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO
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En 2021 la ville de Nice fait son entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO comme ville de la villégiature d’hiver de la Riviera. Ancienne villégiature de la reine Victoria, la ville à l’architecture aux influences anglaises attire de nombreux touristes. La baie des Anges, l’hôtel Régina ou encore la promenade des Anglais, autant de lieux historiques qui font de Nice une ville qui rayonne à l’international.
Date de diffusion :
28 juil. 2021
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 17 nov. 2023
Le 27 juillet 2021, Nice est inscrite par l’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité au titre de « ville de la villégiature d’hiver de le Riviera ». Grâce à la volonté du maire de Nice Christian Estrosi et à l’opiniâtreté de la mission Nice patrimoine mondial, présidée depuis sa création en 2014 par l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, la cité azuréenne rejoint la quarantaine d’autres sites français, comme la cité des papes d’Avignon ou les sites romains d’Arles et d’Orange, reconnus pour leur valeur universelle exceptionnelle, car possédant une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu’elle transcende les frontières nationales et qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité
. Dans le cas niçois le périmètre de classement est extrêmement vaste. Il s’étend sur 522 hectares comprenant la Promenade des Anglais, aménagée en bord de mer en 1824 et devenue le symbole de la cité azuréenne, la colline du château transformée en parc public dès le début du XIXe siècle et offrant un superbe panorama sur la Baie des Anges, sans oublier la ville nouvelle ayant vu le jour sur la colline de Cimiez à la suite de la construction de plusieurs hôtels de luxe. Cette inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO se justifie au regard de l’histoire pionnière de Nice en matière de tourisme et des transformations induites. Dans les pas du médecin écossais Tobias Smollett, qui fait découvrir Nice aux Britanniques au milieu du XVIIIe siècle, un tourisme de villégiature hivernal au grand air, réputé bénéfique pour la santé, se développe. Le raccordement de Nice au réseau ferré en 1864, quatre ans après son annexion par la France, joue également un rôle majeur dans cette expansion. Ce tourisme cosmopolite, effectué par de riches aristocrates britanniques, russes ou venus d’autres contrées européennes, donne progressivement naissance à un patrimoine architectural, paysager et urbanistique spécifique et remarquable ayant fortement contribué à développer et embellir la ville. Dans cette station climatique de la Côte d’Azur au bord de la Méditerranée et proche des Alpes, les familles aristocratiques cèdent ensuite peu à peu la place à la bourgeoisie, et le spectre géographique s’étend avec notamment l’arrivée d’un nombre croissant de touristes américains. L’éclat de la lumière et le pittoresque des paysages ont inspiré et attiré à Nice et sur la Riviera de nombreux peintres, tels Raoul Dufy ou Marc Chagall, ainsi que d’autres artistes ou cinéastes. La douceur du climat hivernal a parallèlement permis de remodeler partiellement ce paysage, en le tropicalisant. Dans les parcs publics et privés, la végétation locale a en effet été volontairement mêlée à des essences exotiques à effet décoratif, comme les palmiers. Concernant le patrimoine bâti voient le jour des hôtels de luxe, comme le Negresco ouvert en 1913, des villas, de nombreux immeubles d’agrément appelés palais, ainsi que des lieux de divertissement propices à la vie mondaine, tels l’opéra de Nice inauguré en 1885 ou plus tardivement le palais de la Méditerranée ouvert en 1929 au cœur des Années folles. Des lieux de culte sont également édifiés à travers la ville pour répondre à la demande des différentes communautés étrangères, à l’instar de la très belle cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas. La venue répétée chaque année de la plus illustre tête couronnée de l’époque a donné naissance à un des ensembles architecturaux majeurs de la cité azuréenne. À partir de 1895, la reine et impératrice Victoria effectue en effet cinq séjours hivernaux consécutifs à Nice et loge lors des trois derniers à l’Excelsior Regina Palace, spécialement construit sur la colline de Cimiez pour l’accueillir. Édifié entre 1895 et 1897 sous les ordres de l’architecte niçois Sébastien-Marcel Biasini, cet hôtel de luxe sur cinq étages comporte deux cents chambres le long de ses cent cinquante mètres de façade. L’aile ouest, parfaitement exposée, était réservée à la souveraine et à sa suite, ce que rappelle la coupole surmontée d’une couronne. Passée au tourisme estival sans se départir de celui d’hiver et désormais prisée tout au long de l’année par une clientèle française et internationale, que l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité ne peut que contribuer à diversifier, la ville de Nice se doit de poursuivre la préservation de son riche patrimoine, afin de le transmettre aux générations futures.
Bibliographie
Jean-Jacques Aillagon (dir.), Promenade(s) des Anglais, Paris, Liénart-Ville de Nice, 2015.
Alain Bottaro, Véronique Thuin-Chaudron (et al.), Hôtel et palaces Nice. Une histoire du tourisme de 1780 à nos jours, Nice, Éditions Gilletta, 2019.
Marc Boyer, L’hiver dans le Midi : XVIIe-XXIe siècles. L’invention de la Côté d’Azur, Paris, L’Harmattan, 2009.
Isabelle Pintus, L’aristocratie anglaise à Nice à la Belle Époque, Nice, Alandis Éditions, 2000.
Véronique Thuin-Chaudron, Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines. Architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914, Nice, Serre, 2009.
Transcription
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