Le Général de Gaulle au Moyen Orient
Notice
Le Général de Gaulle, en voyage au Moyen-Orient, s'est arrêté près du Caire dans un camp dans le désert, pour rendre hommage aux héros de Bir Hakeim et à leur chef, le Général Koenig. Il les décore de la Croix de la Libération qui récompense les soldats qui se sont distingués pour la Libération de la France. Il se rend ensuite au Liban où l'attendaient le Président de la République Libanaise Monsieur Alfred Naccache, les Généraux Catroux et Spears, ainsi que de nombreuses personnalités civiles et militaires. Escorté par les gardes Libanaise et Tcherkesse, le Général a traversé Beyrouth, à la rencontre des libanais venus le saluer. Les membres du Gouvernement Libanais l'attendaient au Petit Sérail.
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Éclairage
Ces images ont été tournées en août 1942. C'est en effet le 8 août 1942 que le général de Gaulle se rend au Caire et décore de la Croix de la Libération le général Koenig - deux mois après son exploit de Bir-Hakeim. On remarque que les troupes françaises portent encore l'uniforme anglais, ce qui ne sera plus le cas en 1944. Le départ du général de Gaulle pour Beyrouth date du 12 août, et la mention du président Alfred Naccache montre bien qu'il s'agit de la période du mandat, bien avant l'élection du président Bechara el-Khoury, l'exigence d'abolition du mandat en septembre 1943 et la proclamation d'indépendance le 1er janvier 1944. L'enthousiasme de la foule à Beyrouth n'est manifestement pas feint : de Gaulle est extrêmement populaire au Liban, et il le restera – à la différence des représentants de l'autorité mandataire française. La présence du général Spears aux côtés du général montre également que les relations entre la Grande-Bretagne et la France libre ne se sont pas encore dégradées irréparablement.
Le film s'arrête avant le départ pour la Syrie du général de Gaulle, qui dira à ses dirigeants la même chose qu'aux Libanais : les intérêts économiques, diplomatiques, militaires et culturels de la France conservent une priorité absolue, rendant toute théorique l'indépendance des Etats du Levant. Ce sera l'origine des dramatiques événements de 1943 à Beyrouth, lorsque l'ambassadeur Helleu fera arrêter l'ensemble du gouvernement libanais, et de ceux de mai 1945, lorsque les troupes françaises du général Oliva-Roget feront bombarder la ville sans la moindre provocation.