Réfugiés syriens à Metz, entre deuil d’une ancienne vie et nouveaux espoirs
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Entretiens, lors d’une rencontre mensuelle au centre socio culturel de la Corchade, à Metz (Moselle), avec plusieurs familles syriennes réfugiées. Certaines familles sont sur le sol mosellan depuis quatre ans, alors que d’autres sont ici depuis quelques semaines.
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Date de publication du document :
11 mai 2021
Date de diffusion :
20 avr. 2018
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La gestion des flux migratoires est une préoccupation majeure depuis plus d'une dizaine d'années pour de nombreux pays, dont ceux de l’Union Européenne.
La Méditerranée centrale reste l’une des routes principales pour pouvoir atteindre les côtes européennes mais aussi l’une des plus meurtrières. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, environ 16 862 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée entre 2014 et août 2018.
Les migrations internationales se sont intensifiées depuis le début du XXIe siècle, au point de se mondialiser et de devenir l’un des grands enjeux de la planète. On compte aujourd’hui 214 millions de migrants dans le monde, soit trois fois plus qu’il y a quarante ans.
L'espace européen offre des opportunités d’accueil, qui vont différer en fonction des pays, mais aussi une circulation facilitée entre eux grâce aux accords de Schengen : il est possible de circuler entre les pays signataires sans avoir besoin de visa. Néanmoins cette gestion va être possible par le renforcement des frontières extérieures qui sont gérées en partie par l’agence Frontex, qui est une source indicative de ces flux ; mais également par les pays frontaliers de pays non-communautaires. Pour les ressortissants non communautaires, l’accès à cet espace peut être plus compliqué suivant le pays d’origine. En France, ils doivent obtenir un titre de séjour qui est désormais limité au regroupement familial.
Cette vidéo, met en avant l'accueil de réfugiés qui victimes de la guerre de Syrie, qui a fait plus de 370 000 morts, selon le dernier bilan établi en mars 2019 par l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) et plus d'un million de personnes obligées de quitter leurs pays vers des terres d’accueil.
Historiquement, le Moyen-Orient est une région d’émigration, d’immigration et de transit, en effet les flux se déploient entre les pays de cette zone territoriale autant que vers l’extérieur et donc vers l’Europe.
La crise syrienne fait partie de ces nombreux mouvements dus à des revendications sociales et démocratiques et à des manifestations pacifistes démarrées en Tunisie en décembre 2010 appelés les "printemps arabes". Partant d'une volonté de renouveau, d'enterrer un régime autoritaire, notamment celui de Bachar Al-Assad en Syrie, les conflits se complexifient rapidement avec l’implication d’autres pays. Ces révolutions ont créé un grand nombre de réfugiés, que cela soit en Syrie ou au Yémen, mais ont aussi précipité le départ de populations immigrées. Ainsi, une partie importante de la population dépose des demandes d’asile auprès de pays de l’Union Européenne, dont la France, afin d’obtenir le statut de réfugié qui permet d’être pris en charge par le pays d’accueil.
Ainsi de nombreuses personnes vont fuir leurs pays, donnant lieu à cette « crise migratoire » qui atteint son apogée en 2015 : 1,82 millions de passages selon Frontex.
Durant l’année 2018, selon le Bureau européen d’appui en matière d’asile, environ 634 700 demandes d’asiles ont été déposées en Union Européenne, soit 10% de moins qu’en 2017. Cela pose alors question face aux idées reçues, d’autant plus qu’actuellement, selon une enquête Eurobaromètre, 34% des Européens considèrent que ce phénomène d’immigration reste un problème important.
En France, entre 2011 et 2016, 10 000 Syriens ont obtenu le statut de réfugié ou ont bénéficié de la protection subsidiaire en France, selon l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra).
La vidéo permet de soulever la manière dont les migrants sont pris en charge dans l’Union Européenne, en l'occurrence à Metz dans le département de la Moselle (Grand Est) et ainsi de voir comment et par qui sont gérés ces flux de réfugiés à l’échelle locale.
Ici l’acteur est associatif, il s’agit de Comsyr (Comité d'aide humanitaire au peuple syrien). Il a des infrastructures nécessaires, mais limitées, à la prise en charge. Au niveau départemental, un Centre Provisoire d’hébergement (CPH) ouvre ses portes en mai 2018, dans le quartier du Sablon et le préfet de la Moselle, Didier Martin, prévoit d’en ouvrir un deuxième avant la fin de l’année 2019.
Dernier point, ce reportage est diffusé le vendredi 20 avril 2018, semaine où la loi "asile et immigration", portée par le ministre de l’intérieur Gérard Collomb est en débat à l’Assemblée Nationale : 62 heures de débats sur sept jours. Elle a été adoptée le dimanche 22 avril 2018. Cette loi fut particulièrement critiquée notamment en raison de l’adoption d’amendements par le parti politique majoritaire à l'Assemblée Nationale, La République En Marche, qui n’étaient pas prévu dans le projet.
Ce projet de loi vise à réduire la moyenne des délais d’instruction de la demande d’asile ainsi qu'à faciliter la reconduite à la frontière des déboutés. Désormais, les demandes d’asile doivent être déposées sous 90 jours à compter de la date d’arrivée en France, contre 120 jours auparavant.
Depuis 1980, pas moins de seize lois majeures ont déjà été adoptées et se sont succédées en France, preuve que cette question des migrations reste au cœur des préoccupations nationales mais aussi européennes
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Cette vidéo, dont le sujet principal est le témoignage de réfugiés syriens installés à Metz, a été diffusée le 20 avril 2018 lors du journal télévisé, il s’agit d’un grand format.
En France, le dispositif France terre d’asile a été créé en 1971, pour pouvoir promouvoir ce droit et le défendre. Cela a permis la mise en place d’un dispositif administratif d’accueil, d’une aide sociale d'accueil et la création de Centres Provisoires d’Hébergement (CPH).
Puisque qu’il s’agit d’un journal régional, il est naturel de mettre en avant l’actualité locale, mais les débats liés au nouveau projet de loi dans le domaine de l’immigration et le droit d’asile permettent de mettre en avant des problématiques régionales (accueil, installations et infrastructures locales) en rapport avec un enjeu national.
Il s’agit de personnifier la figure du « migrant », donner la parole à des familles va sensibiliser les téléspectateurs qui sont habitants de la région et proches géographiquement de ces familles.
Ce reportage met également en avant l’utilisation d’un « outil », d’un « équipement local » culturel qui permet à ces familles de se retrouver, puisqu’elles ont comme point commun : la même nationalité.
Les personnes ont des métiers différents mais pour la grande majorité, elles exerçaient des métiers qualifiés : avocat, comptable… Toutes ont le même point commun : elles ont dû fuir leur pays, à cause de l’instabilité politique et de la guerre qui y fait rage.
Être en France n’est pas un choix de leur part et cet aspect est à garder à l’esprit, les réfugiés espèrent, pour la plupart, pouvoir retourner dans leur pays, soit pour retrouver leurs proches soit pour pouvoir terminer leurs études.
Ils occupent des emplois en dessous de leurs compétences principalement à cause de leur condition d’allophone. Ainsi, en plus de leur bouleversement géographique, ils subissent un déclassement social.
Certaines familles ont tout quitté pour pouvoir protéger les membres les plus jeunes et surtout, pour pouvoir leur offrir un avenir dans un pays qui n’est pas le leur.
On se rend compte rapidement, que la migration est subie, et que les familles ont du mal à faire le deuil de leur vie d’avant, comme le montre le dernier témoignage d’une famille qui a tout quitté pour leur fils.
Les familles se retrouvent une fois par mois pour pouvoir échanger et se retrouver, cette rencontre importante pour eux, a pu être possible grâce à l’association COMSYR (Comité d'aide humanitaire au peuple syrien). Cette association créée en 2012 apporte son soutien à la population syrienne qui est victime de violence ; soit directement sur place ; soit localement comme ici à Metz, en Moselle. Elle va jouer un rôle d’accueil des populations réfugiées, l’aide à l’installation et un accompagnement tout au long du séjour afin de leur permettre d’apprendre la langue et de s’intégrer.
Mais, l’association intervient également auprès des habitants locaux pour informer la population sur la situation et pour promouvoir la culture syrienne.
Plusieurs témoignages s'enchaînent dans la vidéo afin d’incarner par ces exemples la figure du migrant, du réfugié plus précisément. Certaines familles sont à visages découverts, tandis qu’un jeune homme, étudiant en architecture, préfère garder l’anonymat. Ils présentent leurs difficultés à s’intégrer en France. Souvent la barrière de la langue est la principale limite à leur sens, notamment pour la première famille qui estime que c’est principalement ce frein qui les empêche de pouvoir trouver un emploi. Le reportage se termine sur un petit garçon de huit ans qui lui, semble heureux d’être en France, il y est arrivé à l’âge de quatre ans, sa vie est ici, à Metz. Il pourra évoluer en France, terre d’accueil, comme ses parents l’auraient voulu dans leur pays natal, la Syrie, ce qui n’était pas possible.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Fabrice Rosaci
En plein débat sur la loi asile et immigration, notre grand format a voulu s’intéresser aux sorts des syriens qui vivent en Lorraine et à Metz notamment, au Centre Socioculturel de la Corchade où ils se retrouvent régulièrement pour des groupes de parole.Nous en avons rencontré quelques uns, quels sont leurs rêves et leurs espoirs, notamment de voir un jour leur pays en paix.Ils sont avocats, tailleurs, infographistes, leurs épouses sont institutrices, coiffeuses ou bien comptables.Tous ont dû fuir leur pays, la Syrie.Plusieurs fois par mois, ils viennent au Centre Socioculturel de la Corchade à Metz pour échanger, se retrouver.Grâce à l’association COMSYR, ils sortent ainsi de leur isolement et parlent.Ola et Walid par exemple, sur la difficulté de trouver un emploi quand on ne maîtrise pas la langue.
Walid
Le conjuguer aussi.
Ola
Oui, le conjugaison aussi elle est difficile, parce que je crois que nous voulons parler le français bien, sans faux ?
Fabrice Rosaci
Sans faute !
Ola
Sans faute, et, je ne sais pas.Peut-être c’est le problème avec nous.
Fabrice Rosaci
Ayman a dû fuir la Syrie cinq mois avant d’obtenir son diplôme d’architecte.Il espère revenir dans son pays, un jour.
Ayman
J’espère, finir la guerre dans mon pays et tout le monde la paix.J’espère continuer mes études ici, si elle fait bien dans mon pays, je retourne pour construire toute la Syrie.
Fabrice Rosaci
Une autre famille arrivée à Metz, il y a 4 ans.Ramia et Zaïd vivaient à Homs.Ici, ils travaillent tous les deux.Des emplois bien en deçà de leur qualification.Mais pour eux, l’essentiel est de pouvoir offrir un avenir à leur petit garçon âgé de 8 ans.
Ramia
C’est pour Georges.On a quitté les familles, les amis, tout.
Fabrice Rosaci
Votre maison ?
Ramia
Oui, c’est ça.On a perdu tout.En fait, on a travaillé beaucoup là-bas, on avait gagné tout, après, c’est tout perdu.Avec la guerre, on est venu ici… Ce n’est pas facile depuis, comme tout le monde.Parce qu’on doit commencer à zéro.
Georges
En fait, j’aime bien tout ici.Ici, je gagne aussi plein de choses, ici je fais de la natation, du piano, de la guitare.Et je pense que je n’aurais pas pu faire ça là-bas.
Fabrice Rosaci
Georges, un petit garçon presque comme tous les autres, avec cette histoire si particulière.Et cette envie de tout réussir, pour lui et pour ses parents.
(Musique)
Intervenante 2
Il est excessivement motivé.Mais, vous ne pouvez vous imaginer à quel point.Nous commençons chaque cours de piano avec des questions auxquelles je réponds.
Fabrice Rosaci
Curieux de tout.Georges deviendra peut-être musicien, architecte ou médecin.Il a bien le temps.En attendant, ce sont les jeux d’enfant, l’école et la musique qui bercent sa vie, loin des bombes, du bruit et de la fureur.
(Musique)
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