Le Plan de prévention des risques technologiques du port aux pétroles de Strasbourg sujet à polémique
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Suite à la publication du PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) définitif du port aux pétroles de Strasbourg, des associations de résidents strasbourgeois déposent un recours en justice. L’extrait met en avant les raisons de cette opposition.
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Date de publication du document :
11 mai 2021
Date de diffusion :
21 janv. 2014
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Le port aux pétroles de Strasbourg, en activité depuis 1927, est situé au sein de l’agglomération de Strasbourg, dans le Bas-Rhin (Région Grand Est). Comme de nombreuses régions, la région Grand Est a de nombreuses usines classées Seveso (seuil haut et seuil bas), qui est une directive européenne identifiant les usines à risques.
Seveso tire son nom de la catastrophe de la ville italienne en 1976, Seveso, ville située en Lombardie, au nord de l’Italie. Un réacteur de l’usine Icmesa, par une fuite, laisse s’échapper un nuage de gaz toxique qui eut pour conséquence l’intoxication de 193 personnes (essentiellement des enfants), la contamination des terres environnantes, le décès de 3 000 animaux de compagnie ainsi que l’euthanasie de 70 000 animaux d’élevage contaminés. Au-delà de la catastrophe sanitaire, c’est réellement une prise de conscience sur les risques potentiels de ces installations, notamment en milieu urbain. Depuis, une politique d’identification des risques est imposée, ainsi qu’une politique de prévention.
Il s’agit d’abord d'identifier les sites industriels qui présentent des risques d’accidents majeurs, pour pouvoir y maintenir un niveau de prévention grâce à des plans nommés les PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques), afin de garantir la sécurité des populations des territoires environnants et de limiter les dégâts à court et long terme dans ces zones.
La directive Seveso 2 est une réactualisation de 1996 de la première directive de 1982.
Les usines sont obligées désormais d’être classées, en fonction de leur production ou des produits dangereux qu’elles utilisent. On définit les risques technologiques comme étant des événements accidentels, qui vont se produire sur un site industriel, sur un équipement ou une canalisation transportant des matières dangereuses et qui auront des conséquences graves et immédiates. C’est la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) qui a en charge la gestion de ces sites, puisque la mission principale de cet acteur local est de mettre en place des politiques de développement durable.
Pour la région Grand Est, de nombreux sites sont classés, dont certains « Seveso seuil haut », et parmi elles sept industries situées dans le port aux pétroles de Strasbourg. Pour la région, en 2019, on dénombre 117 établissements classés Seveso : 67 seuil haut et 50 seuil bas, et une trentaine au total en Alsace, principalement dans le Haut-Rhin.
En France, selon le Bureau d’analyse des risques et solutions classées (Barpi), il y a de plus en plus d’accidents et d’incidents qui surviennent sur les installations classées. Les sites Seveso sont concernés par 25% des cas et l’industrie chimique et pharmaceutique sont les sites les plus risqués. Dans ces constats, il existe des risques liés à des activités habituelles mais aussi à des volontés criminelles. En 2015, l'incendie d'origine criminelle de deux cuves d'essence et de naphta sur le site de Berre-l'Etang, près de Marseille, met en avant des défaillances quant à la sécurité et à l’accès à ces sites. Cet événement, qui n’est pas isolé en France, donne matière aux opposants du PPRT du port aux pétroles de Strasbourg, d’autant plus que la zone d’activité industrielle est située en zone urbaine.
Éclairage média
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La journaliste rappelle, dès le début, le contexte de 2001 et le changement des règles de sécurité et des plans de prévention des sites classés Seveso. Le reportage fait un focus sur le port aux pétroles de Strasbourg, en activité depuis 1927. Le territoire s’étend sur 85 hectares en lisière du quartier de la Robertsau, allant jusqu’à l’entrée nord du port de Strasbourg et du canal de la Marne au Rhin, et s’agrandit de 1963 à 1976, lorsque les deux raffineries situées à Reichstett et Herrlisheim deviennent largement actives.
Le port au pétrole a été mis en service pour pouvoir permettre cinq types d’activités, dont les principales sont le stockage de pétrole, de gaz ou d’oxygène liquide pour les industries du bassin d’activité, et donc pour pouvoir répondre aux besoins énergétiques locaux.
En tout, sept industries classées Seveso "seuil haut" sont en activité dans le port au pétrole, et à 100 mètres des premières habitations. Une zone considérée par les riverains comme particulièrement à risque, en raison des matériaux stockés, élément mis en avant par les différentes personnes interviewées.
Le PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques) présenté en 2013 est sujet à débat puisque des associations de riverains (dont l'Association des riverains de la Robertsau) ont déposé un recours en justice au tribunal administratif dès mars, estimant que le plan retenu minimise les risques réels.
Malgré tout, de nombreux risques sont retenus dans ce plan, dont la défaillance possible lors du déchargement des péniches vers les lieux de stockage. Mais Jean-Daniel Braun, membre de l’association de défense des intérêts de la Robertsau, met en avant que ce risque est pris en compte de manière trop minime dans le PPRT. Dans le plan, une fuite n'est pas censée excéder deux minutes, après quoi il y a un risque important d’inflammation qui peut devenir rapidement catastrophique. Mais selon M. Braun, si le bras de chargement casse et provoque cette fuite, il est impossible que cette fuite soit résorbée en moins de deux minutes.
Un deuxième point problématique soulevé par le rapport de l’association est souligné par le reportage : la différence de périmètre de zone touchée entre le projet de PPRT de 2010 et celui finalement proposé de 2013. Le plan de 2013 minimise en effet les zones potentiellement à risques. Un périmètre réduit qui serait dû à l’amélioration de la sécurité interne des industries classées, comme par exemple des travaux d’amélioration ou encore un système capable de détecter plus rapidement une anomalie ou une fuite. En cas d’incident, environ 2 600 habitants résidents dans la zone seraient bouclés, ce qui constitue un périmètre trop faible selon les associations.
LAssociation de défense des intérêts de la Robertsau n’est pas l’unique association à avoir déposé un recours judiciaire. Deux autres associations locales sont mises en avant, l’une de pêcheurs, l'Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques (AAPMA) et la seconde, Naturistes d’Alsace. Elles ont la gestion et la jouissance de deux plans d’eau : l’étang du Rohrkopf pour l’association de pêche et celui du Blauelsand pour l’association naturiste. Dans le cadre du PPRT, les industriels ont le droit de fermer l’accès à ces deux zones lors de dépotage (déchargement d’hydrocarbure) qui dure en moyenne une dizaine d’heures, temps durant lesquels les zones de loisirs ne sont pas accessibles.
Christian Riguet, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, précise que les usines ont pour volonté de minimiser les risques inhérents à leurs activités et qu’un PPRT a pour vocation de protéger l’ensemble des habitants.
Malgré le plan, les associations estiment que les mesures de sécurité envisagées sont trop légères et que si les industriels ne prennent pas les mesures nécessaires, il faudrait déplacer le port purement et simplement.
Ce plan a été validé le mercredi 13 avril 2016, malgré les recommandations du rapporteur public.
Transcription
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