Le miscanthus, plante miraculeuse ?
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Ce reportage suit la récolte du miscanthus à Ammertzwiller en 2012. Cette plante a été semée trois ans plus tôt afin de réduire la teneur en nitrates de l’eau et servir de biocarburant pour la commune.
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Date de publication du document :
01 déc. 2023
Date de diffusion :
26 mars 2012
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
Publication : 01 déc. 2023
Originaire d’Asie du Sud, le miscanthus sinensis giganteus est une plante graminée vivace, cultivée à Ammertzwiller depuis 1993 par l’agriculteur (également maire de la commune depuis 2001) Mathieu Ditner. Il a convaincu d’autres agriculteurs de la commune de consacrer une partie de leurs parcelles à cette plante peu connue en France à la fin des années 2000. C’est ainsi que 18 hectares ont été plantés par seize agriculteurs sur la commune en 2009, puis 9 hectares supplémentaires en 2010. Comme évoqué par Mathieu Ditner, le projet est né de la volonté de réduire le taux de nitrates dans l’eau potable captée par un puits alimentant dix communes. Ceci explique le soutien du Syndicat des eaux qui, en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, a pris en charge la totalité des coûts d’implantation, relativement importants (3 000 euros par hectare). La Région et l’Ademe ont également subventionné le projet ; la Chambre d’agriculture a apporté son appui technique. Les effets ont été positifs : la teneur en nitrates a baissé de 43 mg/l à 25 mg/l en quinze ans. Le miscanthus a donc bien une capacité de dépollution des sols et des eaux.
Cette plante possède de nombreuses autres vertus. Elle permet de réduire l’érosion des terres arables si elle est cultivée en bandes dans les zones sensibles aux inondations et aux coulées de boues. Elle est vivace pendant une quinzaine d’années et ne nécessite aucun entretien, ni arrosage, ni engrais, ni produits phytosanitaires
. On a trouvé un autre intérêt à cette plante à Ammertzwiller, car ses tiges sont valorisées en biocombustible par une chaudière communale qui alimente aujourd’hui, via un réseau de chaleur souterrain, tous les bâtiments publics de la commune de 1 200 habitants, ainsi qu’une soixantaine de logements de particuliers, en lieu et place des plaquettes forestières utilisées jusque-là. Son rendement est excellent, puisqu’on peut récolter en moyenne 10 tonnes de matière sèche par hectare, soit l’équivalent de plus de 4 000 litres de fuel. Il y a cependant un problème de stockage : la commune d’Ammertzwiller a d’ailleurs dû construire deux hangars pour le stockage et mettre en place une seconde chaufferie. Cette source d’énergie est en 2023 deux fois moins chère que le fioul et trois fois moins chère que l’électricité.
Parmi les autres débouchés du miscanthus, on peut signaler aussi que la demande en paillage horticole (20% des débouchés du miscanthus en France en 2022) ne fait qu’augmenter auprès des collectivités territoriales, surtout depuis 2017, car ces dernières ne sont plus autorisées à utiliser des produits phytosanitaires sur leur territoire. Le paillage de miscanthus conserve l’humidité et préserve la vie microbienne du sous-sol. Il est majoritairement valorisé en litière pour animaux, car il est trois fois plus absorbant que la paille classique (52% des débouchés en 2022). Enfin, des matériaux de construction à base de miscanthus commencent tout juste à se développer et devraient prendre leur envol suite à la réglementation environnementale RE 2020 qui met les matériaux biosourcés comme solutions prioritaires dans les constructions neuves. Le projet de réhabilitation de la maison du peintre Jean-Jacques Henner, dans la commune, prévoit notamment d’utiliser le miscanthus dans l’isolation intérieure et des combles, car ce matériau a une très bonne résistance mécanique, de bonnes performances thermiques et d’isolation acoustique.
Ainsi, pour la période 2015-2023, les surfaces françaises de miscanthus ont quasiment triplé, passant de près de 4 000 à 11 000 hectares. La filière miscanthus n’est pour autant pas encore véritablement constituée en France, mais ses nombreux débouchés sont prometteurs d’un bel avenir pour le développement de cette plante sur le territoire français. Le miscanthus participe au développement de la biomasse et constitue une nouvelle source d’énergie végétale importante.
Éclairage média
ParProfesseur certifié d’histoire-géographie au lycée Scheurer-Kestner de Thann
Le reportage s’ouvre sur une journaliste qui introduit le sujet in situ, dans un champ d’Ammertzwiller, au moment où une ensileuse et des tracteurs s’activent en arrière-plan pour récolter le miscanthus. La journaliste annonce que le miscanthus a été planté sur la commune il y a trois ans et que l’on assiste à la première vraie récolte
. Ceci n’est pas tout à fait vrai : une première récolte sur 19 hectares avait eu lieu en mars 2011 ; la récolte (à laquelle on assiste) s’effectue désormais sur 23 hectares.
On remarque la présence de nombreux tracteurs différents puisque les agriculteurs qui ont accepté cette aventure du miscanthus sont seize à ce moment-là sur la trentaine d’agriculteurs que compte la commune. Le chantier de récolte est géré collectivement : un prestataire vient avec une ensileuse à maïs bec Kemper qui réduit le miscanthus en copeaux de 10 à 50 mm et charge les tracteurs qui se répartissent les frais de récolte et de transport en fonction des surfaces et volume récoltés. Les agriculteurs engagés revendent le miscanthus à la commune à un prix renégocié tous les ans, entre un prix plancher de 95 euros et 130 euros comme prix plafond. Les frais liés au stockage sont pris en charge par la commune dans le bâtiment de stockage (2 000 m3) qu’on aperçoit dans le reportage et qui a été financé par le SIVOM (syndicat intercommunal à vocation multiple).
Mathieu Ditner rappelle que le plus délicat dans cette culture est le moment de l’implantation des rhizomes. Pour obtenir une belle productivité, il faut implanter un minimum de 10 000 rhizomes par hectare, en avril-mai. Les deux premières années, le miscanthus nécessite un désherbage mécanique ou chimique. La récolte se fait, comme on le constate dans le reportage, en fin d’hiver pour permettre à la plante un recyclage complet des nutriments des parties aériennes vers le rhizome. Au moment de la récolte, le miscanthus, alors dépourvu de ses feuilles, est devenu très sec et peut contenir plus de 80-85% de matière sèche. Après chaque récolte, la plante émet de nouvelles tiges au printemps suivant pour une nouvelle saison de végétation. Elle voit alors son nombre de tiges et leur section augmenter au fil des années, et les tiges peuvent mesurer jusqu’à 4 mètres de hauteur.
Certains agriculteurs de la commune n’ont pas souhaité s’engager dans cette nouvelle culture, de peur que cette plante ne devienne invasive. Parmi eux, certains fondaient également leurs réticences sur le fait que cette culture était vouée à être brulée pour produire de l’énergie, ce qui entrait en contradiction avec le sens premier qu’ils attachaient au métier d’exploitant agricole, à savoir fournir des denrées pour nourrir des êtres vivants. Ce point n’est pas évoqué dans le reportage mais a été une réalité lors des premières discussions menées autour de ce qui n'était encore qu'un projet à la fin des années 2000. Les travaux scientifiques ont démontré par la suite qu’il n’y avait pas de risque que le miscanthus soit invasif, car les plants utilisés sont stériles.
Transcription
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