L'industrialisation de la Bretagne
Notice
Région traditionnellement agricole, la Bretagne débute son industrialisation en 1960. La priorité est dès lors mise sur l'électronique. Des industries automobiles et chimiques vont également s'implanter. Plus de 15 000 emplois vont être ainsi créés.
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Éclairage
La Bretagne est traditionnellement présentée comme une région agricole et rurale. Au début des années 2000, près de 90 000 actifs bretons répartis sur plus de 44 000 exploitations travaillaient dans ce secteur économique. L'industrialisation de la Bretagne est récente, à quelques exceptions près : le secteur textile, très prospère sous l'Ancien régime avec la fabrication des toiles de lin et du chanvre et encore dynamique dans la première moitié du XXe siècle, et la métallurgie présente dès les années 1860 dans la région. Elle date des années 1960 et répond à la volonté d'enrayer le départ de nombreux jeunes bretons quittant la région dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Elle repose, d'une part, sur une série d'initiatives locales. En 1959, les laboratoires de biologie végétale Yves Rocher sont crées à La Gacilly. La même année, Daniel Roullier fonde son entreprise d'engrais à Saint-Malo. D'autre part, l'expansion industrielle de cette région est favorisée par la décentralisation qui amène l'implantation d'entreprises nationales sur son territoire : l'usine Citroën à Rennes en 1953, le CNET à Lannion en 1959 ou encore le Joint français à Saint-Brieuc en 1962.
Ces différentes créations endogènes et exogènes sont à l'origine d'une forte expansion industrielle de la péninsule bretonne pendant les années 1960 et d'un processus de diversification industrielle. De nombreux secteurs sont représentés : les cosmétiques, la chimie ou encore la mécanique. Mais la Bretagne industrielle s'appuie essentiellement sur quatre secteurs :
- l'agroalimentaire : premier secteur industriel breton, employant plus de 15% des actifs français de cette branche et qui réalise près de la moitié des exportations françaises de viande),
- les télécommunications et l'électronique : secteurs dynamiques bénéficiant d'un fort potentiel de recherche et d'une concentration importante d'ingénieurs et d'étudiants, attirant de nombreuses entreprises françaises et étrangères de ce secteur,
- l'automobile, principalement localisée dans la région rennaise, qui est depuis les années 2000 dans une conjoncture plutôt défavorable
- le bâtiment : secteur très actif du fait de l'industrialisation et l'urbanisation de la région qui entraînent une forte demande en logements.
Le modèle industriel breton présente donc une forte originalité. Il se fonde sur un double mouvement de création d'industries et il se caractérise par une forte dispersion des implantations entre plusieurs villes.
En 1967, date de diffusion du reportage, l'optimisme était de mise en ce qui concerne l'avenir industriel de la région. Aujourd'hui, l'industrie bretonne est soumise à une forte concurrence internationale et beaucoup d'entreprises ferment, notamment du fait de délocalisation dans des pays où la main d'œuvre est moins chère. Seuls les secteurs de pointe, ceux bien intégrés à l'économie locale (comme l'agroalimentaire) et les productions misant sur la qualité et le savoir-faire résistent pour l'instant.
Bibliographie :
Michel Philipponneau, Le modèle industriel breton. 1950-2000, Rennes, PUR, 1993.