Le voyage du Général de Gaulle en Afrique noire française
Notice
Grand voyage en Afrique du général de Gaulle (cérémonies diverses et bains de foule) et conférence de Brazzaville (30 janvier au 8 février 1944).
- Afrique > Algérie > Alger
- Afrique > Burkina Faso [Haute Volta]
- Afrique > Côte-d'Ivoire > Abidjan
- Afrique > Mali [Soudan] > Gao
- Afrique > Niger > Zinder
- Afrique > République centrafricaine [Oubangui-Chari] > Bangui
- Afrique > République du Congo > Brazzaville
- Afrique > Sénégal > Dakar
- Afrique > Tchad > Ndjamena [Fort-Lamy]
Éclairage
En 1940, le soulèvement de Brazzaville avait permis le ralliement du Congo au général de Gaulle. La ville est alors décrétée capitale de la France libre. De Gaulle confia l'AEF à Félix Eboué, ancien gouverneur du Tchad et premier administrateur d'Afrique centrale rallié à sa cause. En 1944, de Gaulle et Eboué réunissent les administrateurs coloniaux à Brazzaville pour évoquer l'avenir des colonies françaises d'Afrique.
Le résultat de cette conférence a souvent été présenté comme une ouverture vers l'idée d'une indépendance des pays de l'Afrique française. Il n'en est rien, mais la promesse a bien été faite d'une meilleure reconnaissance et d'une plus large autonomie, d'une plus grande participation des Africains aux affaires locales. [Le discours d'ouverture de la conférence est disponible dans le tome 1 des Discours et messages, Paris : Plon, 1970, p. 370-373].
Le chef de la France libre profite de cette conférence pour entreprendre, en janvier-février 1944, une vaste tournée en l'Afrique occidentale (AOF) et en Afrique équatoriale française (AEF). De Gaulle, reconnu sur place comme le seul représentant légal de la France, vient motiver les troupes d'Afrique pour le débarquement de Provence et les combats qu'il faut encore mener pour délivrer l'Europe.
Le reportage s'ouvre sur l'accueil des personnalités françaises, dont le général de Gaulle, à leur montée dans l'avion à Alger, tandis que le journaliste rappelle, d'un ton emphatique, que la France libre avait choisi avec raison, il y a plus de trois ans, la continuation de la lutte dans l'Empire. C'est ensuite la grande tournée africaine où l'on suit les foules, aux couleurs mêlées, réunies, dans un grand enthousiasme apparent, pour souhaiter la bienvenue au général tout au long de son parcours. Quelques gros plans montrent des hommes fiers et heureux de cette visite.
La démonstration voulue par ce reportage est triple : la France libre est soutenue par tout son Empire ; elle veut une politique moderne faisant plus de place aux problèmes humains, pour son Empire ; l'enjeu de cette guerre est bien la condition de l'homme. Pour illustrer cette dernière affirmation, ce film montre des exemples du racisme de l'Allemagne nazie qui refuse la reconnaissance due au soldat pour les combattants de l'Afrique, détruisant leurs monuments aux morts. A l'inverse, le reportage montre le fier défilé de nombreuses troupes coloniales, appui indispensable de la France que le commentateur place sur le même plan que les soldats des pays alliés.
Au cours de la conférence de Brazzaville, à laquelle n'assistent que les gouverneurs français et leurs familles, le commentaire rapporte quelques éléments du discours du général de Gaulle, constamment applaudi, mais on n'entend pas les paroles originales.